Le Parti Communiste Chinois (PCC) a célébré le jeudi 1er juillet 2021, les 100 ans de sa création. Le PCC sous des leaders éclairés tels que Mao Zedong, Deng Xiaoping, Jiang Zemin et Hu Jintao, ont accompli de grands exploits en faveur du grand renouveau de la nation chinoise. Quels enseignements doivent tirer les nations africaines qui ont une histoire similaire de domination et d’oppression comme la Chine ? Quelle inspiration les partis politiques africains doivent-ils avoir de cette percée chinoise à tous égards, menée de mains de maître par une vision éclairée du PCC qui pense le développement de la Chine nouvelle ? Lors de son discours, le président Xi Jinping a indiqué que «tous les succès remportés au cours du siècle écoulé», ils le doivent «aux efforts conjugués des membres du Parti, du peuple chinois et de toute la nation chinoise».
1er juillet 1921 – 1er juillet 2021. Cela fait 100 ans, jour pour jour, que le Parti communiste chinois (PCC) a vu le jour. 100 ans pendant lesquels ce parti a dirigé le peuple chinois vers de lendemains meilleurs. Ainsi, Xi Jinping se dit convaincu que pour créer un bel avenir, les peuples doivent s’inspirer de leur histoire en «maintenant la direction ferme» du parti qui conduit à leur bonheur.
Après ses moments (années 1900) d’oppression, d’asservissement et de colonisation, la Chine qui a été occupée par presque toutes les grandes puissances de l’époque, a pris son destin en main grâce au PCC. L’on a toujours en mémoire cette Chine industriellement arriérée et qui pratiquait une agriculture de subsistance. Aujourd’hui, nous avons en face de nous une Chine qui a pansé ses plaies, qui s’est tenue debout, qui s’est unifiée et qui fait maintenant partie des grandes puissances mondiales.
Cette Chine, dorénavant industrialisée, est devenue la plaque tournante du commerce international et contribue hautement au développement de l’économie mondiale. Cette Chine crainte par les puissants du moment, a décidé, en 1921, de se frayer une voie de développement propre à elle-même et en phase avec ses propres réalités répondant aux aspirations de son peuple. Pendant 100 ans, le Parti communiste chinois a conduit le peuple chinois vers un avenir glorieux.
Comment un parti politique a-t-il pu gouverner ce grand pays de plus de 1 milliards d’habitants pendant 100 ans malgré les tentatives de sabotage et d’immixtion de l’impérialisme de l’Occident ? Comment le PCC a-t-il pu extirper la Chine de la pauvreté pour en faire une puissance mondiale ? Quel peut bien être le secret du PCC ? Ces questions, bon nombre de partis africains doivent se les poser afin de commencer à réfléchir au devenir et à l’avenir des pays africains qui sont gâtés en matière de richesses naturelles.
A l’occasion du centenaire du PCC, la Chine a organisé une cérémonie commémorative à la place Tian’anmen, à Beijing, capitale chinoise. C’est à cette même place que Mao Zedong a proclamé la fondation de la République populaire de Chine en 1949, après plusieurs années de lutte acharnée contre l’oppresseur. Lors de cette cérémonie, l’actuel président chinois Xi Jinping, par ailleurs Secrétaire général du Comité central du PCC et président de la Commission militaire centrale a prononcé un discours important dans lequel nous pouvons trouver des réponses aux questions précédemment posées.
Pour réaliser le grand renouveau de la nation chinoise, le Parti communiste chinois a uni autour de lui le peuple chinois et l’a dirigé dans la réussite éclatante de la réforme, de l’ouverture et de la modernisation socialiste en faisant preuve d’ouverture d’esprit et en allant courageusement de l’avant. Les partis africains sont-ils à même d’implémenter cette vision dans les pays africains ? L’Afrique peut-elle quitter ses statuts d’Etat-nation, pour devenir des Etats pleins ? Il est temps que les partis qui se disent avant-gardistes commence à y songer ?
Pour le Président Xi Jinping, durant ses 100 années d’existence, le PCC a servi le peuple de tout son cœur et durant 100 ans, le parti est resté fidèle à cet engagement initial. Il encourage les générations à toujours s’inscrire dans cette dynamique. «Dans notre nouvelle marche, nous devons nous appuyer étroitement sur le peuple pour créer l’histoire, rester fidèles à l’objectif fondamental de servir le peuple de tout cœur, prendre la position du peuple, appliquer la ligne de masse du Parti, respecter l’esprit d’initiative du peuple, concrétiser le concept de développement centré sur le peuple, développer la démocratie populaire dans tout processus, défendre l’équité et la justice sociales, et chercher à résoudre le problème du développement déséquilibré et insuffisant, ainsi que les problèmes épineux qui préoccupent les masses populaires et qui réclament d’urgence une solution. C’est ainsi que nous pourrons remporter des progrès substantiels et notables dans la promotion de l’épanouissement de l’individu et de l’enrichissement commun de la population !» a-t-il dit. Xi Jinping insiste sur le peuple.
Sous nos cieux, les partis africains n’existent que de nom, sans une véritable base à même d’incarner l’union et la solidarité légendaire dont nos parents en étaient des fervents défenseurs et des dépositaires. En plus, ils n’ont pas également la notion du «service» bien rendu au peuple qui doit être sincèrement au cœur de leurs politiques et de leur action. Pourtant, le modèle chinois est formel. Aucun parti ne saurait avoir de l’importance sans cette vision centrée sur le peuple, ses aspirations, son besoin, ses forces et limites. Il est grand temps qu’une nouvelle génération de dirigeants émergent pour avoir cette vision au cœur de leur action pour sortir l’Afrique, «un mendiant assis sur un tabouret d’or», de la pauvreté et du sous-développement. Pour le Secrétaire général du PCC, Xi Jinping, «tout commence avec le peuple et finit avec le peuple».
«L’État, c’est le peuple ; et le peuple, c’est l’État. », soutient-il. «Pour prendre le pouvoir et bien gouverner, il faut obtenir le soutien du peuple. C’est dans le peuple que le Parti prend ses racines ; c’est avec le peuple qu’il noue des liens de sang ; c’est dans le peuple qu’il trouve sa force. Représentant toujours les intérêts fondamentaux de l’immense majorité du peuple et partageant avec lui les joies, les peines et la vie, le Parti n’a aucun intérêt égoïste, il n’incarne aucun groupe d’intérêt, aucune clique influente, ni aucune classe privilégiée.» Que c’est bien beau avec le PCC! Mais cela sera-t-il possible avec un parti africain qui est souvent une chose de la famille et non un idéal qui fédère des patriotes ?
Cependant, des puissances belliqueuses et animées d’un esprit d’expansionnisme ont essayé et essayent toujours de disloquer le PCC et de diviser le peuple chinois. Mais, le président Xi Jinping, confiant du développement et de la puissance chinoise, dans son discours à l’occasion du centenaire, devant de milliers Chinois, met en garde contre: «Toute tentative de séparer le Parti communiste chinois du peuple chinois, voire de les opposer l’un à l’autre, est vouée à l’échec ! Les plus de 95 millions de communistes ne l’accepteront pas, pas plus que les plus de 1,4 milliard de Chinois ! […]Le peuple chinois n’a jamais malmené, opprimé, ni asservi d’autres peuples. Il ne l’a jamais fait et il ne le fera jamais. En même temps, il ne saurait tolérer en aucune manière qu’une force étrangère en use de la sorte à son égard. Quiconque tentera d’agir ainsi se brisera sur la Grande Muraille d’airain que plus de 1,4 milliard de Chinois ont érigée avec leur chair et leur sang !».
Nos Etats africains ont, pour la plupart, obtenu leur indépendance en 1960. Mais que retenir de ces indépendances ? Sommes-nous idéologiquement indépendants ? 60 ans après, nous sommes toujours en train de tâtonner dans une voie de développement qui nous a été imposée par le colonisateur. Un colonisateur dont leur pays est perçu par nos Etats comme un standard de développement. Pourtant, ils sont différents de nous et nous d’eux. Pourquoi devons-nous nécessairement devenir comme eux ?
Nos Etats sont riches en nombre de partis politiques mais pauvres en missions et en visions. Ils sont riches en mimétisme de l’occident mais pauvres en innovation et en créativité. En se référant au parcours du PCC, on peut bien se demander quelle est la mission de nos partis politiques et se dire clairement qu’il faut qu’une nouvelle génération de politiciens émergent avec l’amour de servir leur nation et leurs peuples naissants. Et sans honte, ils peuvent et doivent s’inspirer du modèle chinois qui est actuellement l’attention du monde entier.
Mais pour cela, les leaders de nos Etats, les élites de nos pays, doivent commencer à ne plus être que de simples pions ou fusibles que leur colonisateur change au gré des réalités politiques ou même de ses humeurs.
Par Bernard BOUGOUM