Le rappeur burkinabè, Salif Kiékiéta connu sous le nom d’artiste de Smarty, et le chanteur tchadien, Célestin Mawndoé, tous deux ex-membres du mythique groupe de rap Yeleen, ont électrisé, le mercredi 24 avril 2019, le public venu assisté à des prestations à l’Institut français, à Abidjan, à l’occasion de la nuit culturelle du Burkina, pays invité d’honneur à la douzième édition du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (FEMUA), selon des témoignages parvenus à Wakat Séra.
Des prestations d’artistes étaient programmées à cet effet le mercredi 24 avril à l’Institut français afin de permettre aux artistes burkinabè de se produire et de montrer leur savoir-faire sur la scène. Au nombre des artistes sélectionnés, il y avait les deux ex-inséparables à savoir Mawndoé, programmé pour le spectacle dont l’animateur n’était autre que son ancien acolyte, Smarty.
Smarty, n’a pas tari d’éloges à l’endroit de son ex-binôme, Mawndoé. «Celui qui arrive est l’artiste qui a la plus belle voix du Burkina Faso et de l’Afrique de l’Ouest. C’est quelqu’un que je porte dans mon cœur et c’est quelqu’un qui a influencé plusieurs générations au Burkina Faso. Je vous demande d’applaudir très très fort pour mon frère Mawndoé». C’est en ces termes que l’animateur du jour (Smarty) a présenté l’auteur des trois albums que sont «Daari (2011), Doum Pah (2013) et (Ki Dan C)», sortis sous la houlette du groupe Magic System, promoteur des FEMUA.
Après avoir gavé le public de ses tubes, Mawndoé a été rejoint par Smarty qui lui a demandé de continuer à jouer sa guitare. C’est ainsi qu’il a posé sa voix sur les belles notes de son ex-complice musical, distillant aux spectateurs qui ne s’y attendaient pas, des émotions inouïes qui ont forcé leur admiration et leur respect.
Les échos de cette prestation de Smarty et Mawndoé qui n’a duré qu’une minute en gros, a transcendé les frontières ivoiriennes, et, comme une traînée de poudre, a ravivé la flamme de l’espoir chez leurs fanatiques de voir leurs artistes réconciliés, eux qui, autrefois dans le groupe Yeleen, ont fait la fierté du Burkina et de l’Afrique.
Si, à la suite des sorties médiatiques de Smarty (début août 2019) et de Mawndoé (mi-août de la même année) à Ouagadougou, des observateurs du monde de la culture burkinabè, se disaient sceptiques, pour une probable réconciliation entre les deux membres dans un futur proche, ces retrouvailles inattendues au FEMUA, sonnent pour certains comme les premiers pas vers le retour au duo des anciens camarades, sous les auspices de A’Salfo de Magic System.
Déjà à la sortie de l’album de Smarty, «Afrikan couleur (2012)», disque ayant permis au rappeur de remporter le Prix découvertes RFI en 2013, le lead vocal de Magic Systèm, A’Salfo, invité d’honneur, a été présenté par le chanteur burkinabè comme celui qui lui a donné «la force» de pouvoir réaliser l’œuvre. C’est aussi sous le management de A’Salfo que Mawndoé aurait quitté N’Djaména pour s’installer à Abidjan.
C’est encore lui A’Salfo qui a aidé l’ancien binôme de Smarty à Yeleen, groupe qui a contribué pendant dix ans au développement du rap africain, à sortir ses œuvres sous la coupe de Gaou Production, selon certaines indiscrétions, même si l’artiste dit ne pas avoir un engagement contractuel avec les magiciens ou bien leur leader.
Par Bernard BOUGOUM