Le mouvement syndical, en forme de protestation contre le « mépris » des autorités « ne déposera pas de cahier de doléances » à l’occasion de la commémoration du 1er mai 2018 qui sera ponctuée par des meetings, des assemblées générales, des conférences, des marche-meetings au Burkina, a confié le secrétaire général de la Confédération générale des travailleurs (CGT-B), Bassolma Bazié, joint au téléphone ce lundi 30 avril par Wakat séra.
Contrairement aux autres années où le mouvement syndical avait à l’accoutumée une façon traditionnelle de célébrer la Journée internationale du travail célébrée chaque 1er mai, cette journée subira une légère modification cette année 2018, selon ses organisateurs au Burkina.
En effet, le mouvement et ses autres partenaires qui luttent pour l’amélioration des conditions des travailleurs, ne remettra pas cette année comme d’habitude au ministre en charge du Travail, son cahier de doléances parce que le cahier de doléances que la CGT-B a déposé le 1er mai de 2017 n’a pas reçu un examen sérieux. « Le gouvernement ne nous a pas convié à une rencontre » sur les préoccupations consignées dans le cahier que les travailleurs lui a remis l’année dernière, a déclaré M. Bazié qui a estimé que « le cahier de doléances qu’on dépose, n’est pas un jeu d’enfant ni du théâtre. Ce sont des préoccupations essentielles des couches sociales de notre pays ».
« Si le gouvernement trouve intérêt à rencontrer toutes les autres couches, il n’y a pas de raison qu’il n’en soit pas ainsi pour le mouvement syndical. Cela caractérise un état d’esprit donné », a-t-il laissé entendre.
Sur le territoire national, toutes les localités vont organiser cette journée en fonction de leur capacité pour respecter ce qui est prévu dans le programme d’activités, a-t-il poursuivi, notant qu’« il y aura des meetings, des assemblées générales, des conférences, des marche-meetings pour le cas de Ouagadougou, avec la livraison de message à l’endroit des travailleurs ».
Le SG de la CGT-B a aussi dénoncé le fait que le politique et une partie de l’opinion publique veuillent travestir la Journée internationale du travail qui a une histoire triste dans la vie des travailleurs. « C’est vrai, à écouter le politique et dans la majeure partie de l’opinion publique, on parle de fête de travail ». « Mais en réalité ce n’est pas une fête du travail en tant que telle. C’est une journée commémorative de l’esprit des sacrifices qui a été consenti pour magnifier la combativité de nos devanciers travailleurs qui ont pu acquérir la démocratie, la liberté, la défense de la dignité tout court », a-t-il fait remarquer.
Pour la marche de Ouagadougou, les travailleurs partiront de la Bourse du Travail en passant devant le médiateur du Faso, le rond-point des Nations unies, l’avenue Kwamé N’Krumah, la voie de la Salle jusqu’en face de la cathédrale et tournés à droite sur l’avenue de monseigneur Thevenoud jusqu’à rejoindre la Bourse du travail, a dévoilé Bassolma Bazié.
Les activités des syndicats sur l’ensemble du territoire national visent à faire le bilan de leur parcours annuel à savoir ce qu’ils ont pu engranger comme acquis, ce qu’ils ont conservé, approfondi et protégé comme acquis démocratiques et enfin renouveler leur engagement à aller dans ce sens.
Par Mathias BAZIE
