Des centaines de personnes sont descendues dans la rue, ce jeudi 13 décembre 2018, à Ouagadougou, pour exiger « justice et vérité » sur l’assassinat du journaliste d’investigation burkinabè Norbert Zongo, assassiné en décembre 1998, alors qu’il menait des enquêtes sur la mort de David Ouédraogo, chauffeur de François Compaoré, frère cadet de l’ex-président Blaise Compaoré.
« Justice ! pour Norbert Zongo ». C’est avec ce slogan que les manifestants ont entamé la marche initiée par le Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques (CODMPP) et la Coalition nationale de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC), visant à mettre la pression aux autorités judiciaires en charge du dossier de l’assassinat du journaliste, de faire toute la lumière sur sa mort.
« Aujourd’hui 13 décembre 2018, cela fait 20 ans que nous sommes debout. Debout pour exiger vérité et justice pour Norbert Zongo et ses compagnons, contre l’impunité des crimes de sang et crimes économiques, pour la défense ferme de nos droits politiques, économiques et sociaux », a affirmé Chrysogone Zougmoré, président du CODMPP.
Selon M. Zougmoré durant les 20 ans de lutte pour la vérité et la justice dans l’affaire Norbert Zongo, « le peuple a montré aux yeux du monde, que ni la répression, ni la violence, ni la malice, ne peuvent avoir raison d’un peuple uni, déterminé ».
Le président du collectif a tenu à « saluer le formidable élan de solidarité internationale manifesté à l’égard (du peuple burkinabè), par patriotes, des démocrates et révolutionnaires d’autres pays d’Afrique, d’Europe et d’Amérique ».
« Notre mobilisation de ce jour témoigne à nouveau du respect de notre serment, fait au cimetière de Gounghin à Ouagadougou le 16 décembre 1998, à l’inhumation de Norbert Zongo et de ses compagnons d’infortune », a soutenu Chrysogone Zougmoré.
Pour lui, l’avis favorable rendu par la justice française suite à la demande d’extradition de François Compaoré formulée par le Burkina, « appelle à l’optimisme et vient rappeler, une fois de plus, que seule la lutte paie », appellent ses camarades à rester mobilisés car « il ne s’agit qu’une victoire d’étape ».
À l’occasion de la commémoration du 20e anniversaire de l’assassinat de Norbert Zongo, une salle qui porte son nom à été inaugurée ce 13 décembre à Ouagadougou.
A l’issue de la marche, il a été constaté la présence du ministre burkinabè des Affaires étrangères, le journaliste Alpha Barry.
Le témoignage du ministre Alpha Barry
Par Daouda ZONGO