Accueil Politique Justice: l’opposition burkinabè demande « la libération provisoire » de Safiatou Lopez

Justice: l’opposition burkinabè demande « la libération provisoire » de Safiatou Lopez

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Les porte-paroles de l'opposition politique burkinabè
L’opposition politique burkinabè a animé ce mardi 18 décembre, sa dernière conférence pour cette année 2018. Au cours de ce point de presse qui a porté principalement sur quatre sujets à savoir la « crise » dans le secteur de l’éducation, le dernier sondage du Centre pour la gouvernance démocratique (CGD), la détention « prolongée » de Safiatou Lopez et la rencontre entre le Premier ministre, Paul Thiéba, et la Coalition nationale de lutte contre la vie chère (CCVC). Le regroupement de la trentaine de partis politiques opposé au régime du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), a demandé « la libération provisoire » de Safiatou Lopez, une activiste mise aux arrêts « abusivement pour des raisons politiques ».
Avant de rentrer dans le vif des sujets au menu de la conférence de presse, dernier rendez-vous de l’année 2018, le présidium représentant l’opposition, composé du président du Rassemblement des écologistes du Burkina Faso (RDEBF), Adama Séré, de Yumanli Lompo, président du Parti national des démocrates sociaux (PNDS), et, de El Hadj Mamadou Kabré du Parti républicain pour l’indépendance totale/Lanaya (PRIT/Lanaya), a demandé d’observer une minute de silence en hommage au journaliste burkinabè d’investigation, Norbert Zongo, assassiné le 13 décembre 1998 et dont le dossier judiciaire est d’actualité avec l’avis favorable du juge français pour l’extradition de François Compaoré, cité comme suspect sérieux dans le dossier.
A l’appel de la Coordination nationale des syndicats de l’éducation (CNSE), les enseignants ont suspendu depuis le lundi 3 décembre dernier, les évaluations des élèves pour protester contre la dégradation de leurs conditions de vie et de travail. L’opposition « est déçue au même titre que les acteurs de l’éducation et les sages médiateurs que le gouvernement ne veuille pas respecter sa parole donnée », puisqu’un accord avait été signé en vue de valoriser le métier d’enseignant, a déclaré Adama Séré, réaffirmant que l’opposition « est pour l’amélioration continue des conditions de vie et de travail des enseignants ». C’est pourquoi elle appelle les autorités « à la résolution diligente de cette crise qui secoue le secteur de l’éducation ».
« Des centaines d’écoles sont actuellement fermées du fait de l’insécurité, des dizaines de milliers d’élèves du Sahel, du Nord, de l’Est et de la Boucle du Mouhoun sont privés d’écoles, des enseignants sont violentés et menacés », a renchéri M. Séré.
Pour l’affaire de l’activiste Safiatou Lopez qui a été emprisonnée depuis maintenant trois mois, la présidente du Cadre de concertation national des organisations de la société civile (CCNOSC), poursuivie pour « complot et incitation à commettre des actes contraires au devoir et à la discipline », l’opposition informe qu’elle connait actuellement de « sérieux » problèmes de santé. « Nous avons appris qu’elle a récemment séjourné en clinique et des images d’elle en fauteuil roulant ont même fuité », a soutenu Adama Séré qui a estimé à la fin qu’au « fond, rien de sérieux n’est reproché à madame Lopez ». C’est pourquoi l’opposition demande sa libération provisoire pendant que la procédure suit son cours sinon elle tiendra le pouvoir MPP « responsable des éventuels problèmes qui surviendront suite à cet emprisonnement sans raison valable ».
Revenant sur l’augmentation du prix du carburant, l’opposition se dit « déçue » que les deux rencontres entre le gouvernement et les organisations de la société civile conduites par la CCVC « n’aient pas pu obtenir la réduction du prix du carburant ». Pour elle, « tous les arguments avancés par le pouvoir pour augmenter le prix du carburant ne tiennent pas ».
Quant au quatrième point saillant abordé par l’opposition à savoir le sondage du CGD, l’opposition dit avoir suivi avec intérêt les résultats de l’enquête qui a fait une « appréciation scientifique » de la gestion de l’an III de Roch Marc Christian Kaboré. Contrairement au sondage du CGD qui octroie une note de 4,91 sur 10 à M. Kaboré, pour les partis et formations politiques regroupés autour du chef de file de l’opposition (CFOP), Zéphirin Diabré, « l’échec lamentable du régime Kaboré fait que le chef de l’Etat ne mérite même pas 03 sur 10. Aucun secteur ne marche, trois ans après l’arrivée de Roch Kaboré au pouvoir », a enfoncé l’animateur principal de la conférence, Adama Séré.
Interpellée sur les récentes sorties à l’extérieur du Burkina de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), l’opposition « n’a pas grande chose à dire par rapport à ça », a déclaré Yumanli Lompo, président du PNDS, appelant l’organe électoral à une gestion plus rationnelle de ses dépenses publiques.
Par Bernard BOUGOUM