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29e Fespaco: « Furu », un film de Fatou Cissé pour sensibiliser sur le mariage forcé

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Le film « Furu » de la réalisatrice malienne Fatou Cissé, a été projeté au siège du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), ce mercredi 26 février 2025. L’œuvre traite du mariage forcé.

Au cinquième jour de la 29ᵉ édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), lancé officiellement le samedi, une équipe de Wakat Séra a suivi, ce mercredi 26 février 2025, au siège de la biennale, la projection du film « Furu » ou « Le mariage ». Cette trame est l’histoire de deux jeunes filles célibataires, l’une est forcée par ses parents à se marier, car elle est tombée enceinte de son petit ami, qui ne peut subvenir à ses besoins, et l’autre, est harcelée par les jeunes du village à se marier.

« Cette histoire est tirée d’un fait réel », a déclaré Hachim Mohamed Sacko, le représentant de la réalisatrice Fatou Cissé, fille de Souleymane Cissé, double Etalon d’or de Yennenga, décédé à trois jours du démarrage de la 29ᵉ édition du Fespaco. Selon la réalisatrice, il était nécessaire de mettre en lumière le désarroi et le mal-être que les filles subissent encore aujourd’hui dans les villages et dans les villes.

Dans le synopsis qui nous a été transmis, elle affirme : « Je voulais faire évoluer mes personnages dans la beauté de la nature sauvage, qui leur permet de s’échapper de cet étouffement de douleurs et d’émotions. C’est pourquoi je commence le film dans la nature avant que nous ne découvrions le village ».

A travers cette double histoire, et autour du thème du mariage forcé, elle a voulu montrer l’emprise que les parents ont encore sur leurs filles, mais aussi la souffrance qu’endurent des jeunes filles qui subissent à longueur de journée le harcèlement des garçons parce qu’elles ne sont pas mariées.

Ami, l’une de nos deux héroïnes, travaille avec sa mère dans leur entreprise familiale de tissus traditionnels typiquement maliens. Du Bogolan.

Le film raconte l’histoire de « Ami » qui aime son travail parce que cela lui permet de s’épanouir. Elle n’est pas pressée de se marier, car pour elle la vie ne se résume pas au mariage. C’est un peu une rebelle qui ne se laisse pas abattre par les agressions des garçons dans le quartier. Elle cherche à faire changer la mentalité de sa mère et de sa grand-mère sur le mariage arrangé.

L’autre héroïne du film, « Tou », va, elle, subir le mariage forcé, car elle est tombée enceinte de son copain, qui n’a pas les moyens de subvenir à ses besoins. Son père, pour protéger l’honneur de la famille et éviter l’humiliation dans le village, va avoir la bonne idée de la marier à son meilleur ami, en proposant à ce dernier de prendre sa fille comme deuxième épouse. Son ami Dra va accepter cette proposition qui lui sera fatale. En voulant faire plaisir à son ami, Dra va mettre sa propre famille en danger.

Cette fiction vise à mieux appréhender le mal-être des jeunes filles, qui n’ont ni choix, ni contrôle sur leur vie.

Par Bernard BOUGOUM