Le fondateur des Editions «Le Pays», quotidien indépendant burkinabè, Boureima Jérémie Sigué, a dit «merci à tous» ceux qui ont œuvré pour le rayonnement de son organe de presse privé qui souffle ses 30 ans le 3 octobre 2021, lors d’un dîner gala retransmis en direct sur la télévision nationale le samedi 2 octobre. «Le tout, ce n’est pas de créer un organe de presse» mais de pouvoir «amener les gens à l’aimer et à l’adopter», a déclaré M. Sigué, pour qui, «trente ans, ça méritait d’être fêté» parce que ces années symbolisent l’«histoire de joie, de difficultés, de réussite et de succès» du journal connu pour son ton critique.
La salle des fêtes de Ouaga 2000, le quartier le plus huppé de la capitale burkinabè, a vibré dans la soirée du samedi en direct sur la RTB à la hauteur des trente ans bien sonnés du journal d’informations générales, d’analyse et de critique. Sur un fond de décor magnifique, les convives ont été gâtés d’un spectacle bien rythmé au son et à la lumière, de la danse, de l’humour, accompagnés d’un festin, de la boisson, des allocutions ponctuées essentiellement par des messages de remerciements, des remises d’attestions de reconnaissance et de belles tenues dominées par la couleur bleu et blanc, celles du groupe de presse privée écrite, «Le Pays», qui célébrait l’apothéose de ses trente ans d’existence, après de plusieurs autres activités organisées dans le même ordre sur une semaine.
Des invités témoignent leur amour pour «Le Pays»
Habillés des couleurs du journal, les membres du personnel du groupe et leurs familles ont fêté avec les anciens journalistes de la maison, des distingués invités, les partenaires et les annonceurs qui ont répondu massivement présents à l’invitation de «Le Pays» pour témoigner leur estime et montrer ainsi que le quotidien privé qu’ils l’ont adopté, forgé et porté dans leur cœur. «Le Pays» est d’ailleurs considéré par certains spécialistes du journalisme et lecteurs comme un creuset de formation des journalistes au Burkina Faso, vu les femmes et hommes de qualité du métier que l’organe a formés et qui occupent une des rôles importants dans plusieurs organes publics et privés.
Les trente ans du journal «Le Pays» sont une «histoire de joie, de difficultés, de réussite, succès et de déception par moment. Trente ans, ça méritait d’être fêté», a affirmé Boureima Jérémie Sigué qui a dit « un grand merci d’abord aux lecteurs pour leur fidélité, leur constance, leur appui et engagement à (ses) côtés».
«Je remercie infiniment à toute la planète économique du Burkina Faso qui n’a jamais cessé d’honorer nos colonnes de leurs annonces, leurs communiqués et leurs insertions. Elle a compris depuis toujours l’importance et la sacralité des médias dans la vie des hommes et dans la compréhension de l’Humanité dans sa quête permanente du vivre-ensemble dans la tolérance et la diversité culturelle», a enchaîné le fondateur du journal trentenaire.
«Le véritable mérite, le vrai défi, le véritable challenge, c’est de gérer (…) et plus encore le faire aimer»
Pour Boureima Jérémie Sigué, «créer un journal, c’est créer un espace de liberté, de débat, de controverse, de fraternité, de solidarité, de lecture et de loisirs». En somme, «c’est créer une zone du donner et du recevoir», a-t-il dit.
«Mais le tout n’est pas de créer cet espace. Il faut savoir aussi gérer cet espace. Et c’est toute la quadrature du cercle. La matière informelle est extrêmement délicate, sensible car elle a pour finalité l’Homme, cet être protéiforme et insondable. Et pourtant, c’est sur ce terrain extrêmement glissant et périlleux que nous nous sommes engagés depuis le 3 octobre 1991 parce que cela a été notre ambition depuis toujours», fait-il observer avant de signifier que «le véritable mérite, le vrai défi, le véritable challenge, c’est de gérer, entretenir, viabiliser, fiabiliser cet espace, le faire fructifier et plus encore le faire aimer».
L’apport estimable des différents rédacteurs en chef du journal et le personnel salué
«Je peux dire que cette cérémonie a été rendue possible grâce à une sublime pléiade de femmes et de hommes », a souligné Boureima Jérémie Sigué qui a salué le travail titanesque abattu par tous les rédacteurs en chefs et leurs adjoints. «A l’époque, c’était très osé et très risqué que de faire confiance en un journal», a estimé M. Sigué, selon qui, toutes ces personnes-là sont les pierres totémiques de l’entreprise.
Les cinq premiers rédacteurs en chef dans l’ordre sont Hamado Ouangraoua, Serge Mathias Tomondji, Mahorou Kanazoé, Morin Yamongbé et Abdoulaye Tao.
La droiture et la rigueur, marques du fondateur du journal «Le Pays»
Pour l’ex-Premier ministre Luc Adolphe Tiao qui a «eu la chance» d’abord de connaître le fondateur de Le Pays qui a été son directeur général, M. Sigué l’avait déjà marqué dans les années 90 par sa «droiture, son indépendance d’esprit, sa qualité et sa rigueur au travail ».
«J’ai vu aussi la naissance du journal, à l’époque j’occupais déjà des fonctions assez élevées au niveau de l’information, nous avons pu observer qu’il a pris très tôt le ton de l’indépendance. Trente ans après, je ne crois pas véritablement qu’il est vraiment varié», a témoigné le dernier chef de gouvernement de Blaise Compaoré.
Pour M. Tiao, «bien sûr, quand on est au pouvoir, on est toujours sensibles à la critique» mais il reste convaincu que «le journal Le Pays n’a pas changé de ligne critique».
Les perspectives du journal qui a obtenu le premier Galian
Les 30 ans des Editions «Le Pays», sont constitués de «haut et de bas mais dans l’ensemble tout est globalement positif», a déclaré le jeudi dernier, le fondateur du journal burkinabè, Boureima Jérémie Sigué qui veut «renforcer la qualité et le maintien constant de la ligne éditoriale» de son organe.
Boureima Jérémie Sigué avait laissé entendre qu’il travaillera au «renforcement de la qualité et le maintien constant de la ligne éditoriale» du journal. Pour lui, «ce n’est déjà pas facile dans les pays du Sud que de paraître même sur une année». Et donc, les perspectives de l’organe était de «maintenir et consolider l’existant».
Par Bernard BOUGOUM