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Burkina : la Douane classée service le plus corrompu dans le rapport 2018 du REN-LAC

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Couverture du Rapport 2018 REN-LAC

Le rapport 2018 du Réseau national de Lutte anti-corruption (REN-LAC) est disponible depuis ce 30 septembre 2019. Aussi, ce document de 149 pages fait, entre autres, le classement des services perçus par 2016 personnes enquêtées comme les plus corrompus. Dans ce sens, la Douane remporte le bonnet d’âne.

« Partout dans les services, il faut motiver les agents si tu veux que ta demande soit satisfaite au plus vite. C’est tellement connu que cette pratique est devenue la norme maintenant ». Ces propos d’un travailleur indépendant de Bobo-Dioulasso, enquêté par le Réseau national de Lutte anti-corruption (REN-LAC), apparaissent comme la perception générale de l’état de la corruption des Burkinabè durant l’année 2018. C’est, du reste, ce qui ressort du rapport 2018 du REN-LAC.

Le secrétaire exécutif du REN-LAC, Sagado Nacanabo (milieu)

Ainsi, parmi les services publics épinglés, la Douane remporte la palme d’or des services les plus corrompus, selon les avis de la majorité des 2016 personnes interrogées dans les chefs-lieux des 13 régions et Pouytenga. Elle est suivie, selon l’ordre établi par les enquêtes du REN-LAC,  par la Police municipale, la direction générale des Transports terrestres et maritimes (DGTTM), la Gendarmerie nationale, la Police nationale, l’Enseignement secondaire et la Justice.

Le passage de la Justice, de la 10e à la 7e place, dénote, selon le secrétaire exécutif de la structure, Sagado Nacanabo, de la dégradation de la situation de l’institution judiciaire. Cela est presque pareil pour le Centre de Contrôle des véhicule automobile (CCVA) et la Société nationale de gestion des stocks de sécurité alimentaire (SONAGESS) qui font leur entrée dans le cercle « pas recommandable» des services perçus comme les plus corrompus.

Une vue de l’assistance pendant la présentation du rapport 2018 du REN-LAC

Les cas de corruption recensés se sont fait remarquer pour la Douane et la Police municipale lors des contrôles routiers, alors qu’à la DGTTM, c’est lors de l’administration des examens pour l’obtention des permis de conduire, et aussi lors des retraits de documents.

Le REN-LAC a aussi déploré « le manque d’exemplarité en matière de transparence » du gouvernement et de l’Assemblée nationale.

Par la voix de son secrétaire exécutif, le REN-LAC a recommandé « de prendre systématiquement des sanctions disciplinaires à l’encontre des agents publics impliqués des cas de corruption« . Aussi, il a suggéré aux services épinglés dans ce rapport, « d’instituer urgemment des contrôles réguliers au niveau des activités perçues comme étant celles qui offrent le plus d’opportunités aux pratiques corruptrices ».

Par Boureima DEMBELE

 

Classement des services les plus corrompus par ordre du plus au moins corrompu :

1- Douanes

2- Police municipale

3- DGTTM

4- Gendarmerie nationale

5- Police nationale

6- Enseignement secondaire

7- Justice

8- SONAGESS

9- Enseignement primaire et post-primaire

10- Mairie

11- CCCVA

12- Santé

13- Impôts

14- ONEA

15- SONABEL

Source : Rapport 2018 REN-LAC