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Suspension des salaires des agents du public: « De la pure méchanceté », selon un syndicat de l’éducation

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Marche des éducateurs à Ouagadougou (Ph. d'illustration)

Le Syndicat national des travailleurs de l’éducation de base (SYNATEB) estime que la suspension des salaires de certains agents du public pour fait de grève, en pleine crise sanitaire, est « de la pure méchanceté ». Il l’a fait savoir dans une déclaration dont Wakat Séra à reçu copie.

« Camarades militants et militantes
Camarades sympathisants et sympathisantes
Chers parents d’élèves
Chers élèves

Face à l’obstination du pouvoir du MPP et de ses alliés de faire appliquer l’Impôt Unique sur les Traitement et Salaire (IUTS) sur les primes et indemnités des travailleurs du privé, du para public et du public, le mouvement syndical burkinabè a été obligé, après plusieurs dénonciations et interpellations, avec des preuves à l’appui, du caractère perfide de cette mesure, de lancer une série d’actions. Pour appuyer les différentes actions dans les différents secteurs d’activités, la coalition des syndicats a déposé un préavis de grève de 120 heures à compter du 16 mars 2020 sur toute l’étendue du territoire national. Quatre jours seulement après le début de la grève, le Ministre de l’Education Nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des Langues Nationales (MENAPLN), Stanislas OUARO entrait en guerre ouverte contre certains leaders syndicaux et des centaines d’autres travailleurs de son département ministériel à travers des coupures sauvages de salaires pour fait de grève et pire, en suspendant purement et simplement leur salaire, foulant aux pieds les textes en la matière. Pourtant, l’arrêté conjoint 2013-195/MEF/MFPTSS du 30/05/2013 portant procédure de traitement et modalités de retenues pour faits de grève prévoie qu’il doit être procédé à la retenue pour fait de grève au plus tôt au cours du mois suivant celui au cours duquel la grève a eu lieu et au plus tard à la fin du deuxième mois qui suit le début de ladite grève (article 10). Du reste, même cet arrêté conjoint a été relu de façon consensuelle suite à la rencontre gouvernement syndicats, en vue d’une part de l’expurgé de termes révolus suite à la relecture de la loi 013 en loi 081, et d’autre part de ses aspects antisyndicaux, mais sa signature est bloquée depuis 2016 par le pouvoir MPP. Et même là, nous rappelons que les éléments exclus dans les retenues pour faits de grève sont :

Les allocations familiales ;
L’indemnité de logement ;
Le pécule du SND ;
Les rappels sur le salaire catégoriel et les primes et indemnités.

La question qu’on est en droit de se poser est pourquoi Monsieur le Ministre et ses sbires ont foulé royalement les textes au pied dans la gestion de cette grève. Si ce n’est de la pure méchanceté, pourquoi suspendre le salaire de travailleurs en pleine crise sanitaire, sans un minimum de professionnalisme et de respect des lois républicaines. Le SYNATEB saisit l’occasion pour présenter ses condoléances les plus attristées aux familles des disparus suite à la maladie du COVID-19, la rougeole et bien d’autres cas et souhaite prompte rétablissement aux malades. Aussi, invite-t-il les camarades et sympathisants, les parents d’élèves et les élèves à plus de courage, de prudence et de respect des mesures de barrière de la pandémie COVID-19.

Camarades militants et militantes
Camarades sympathisants et sympathisantes
Chers parents d’élèves
Chers élèves

Monsieur Stanislas OUARO, a donc décidé d’entrer tristement dans l’histoire. Après s’être négativement illustré à travers le non-respect de la parole donnée dans la mise en œuvre du protocole d’accord signé avec la coordination des syndicats de l’éducation, il s’est spécialisé dans la mauvaise gestion du personnel en procédant à des affections arbitraires sous le fallacieux prétexte d’affectations pour nécessité de service. Ces ignobles actes étant restés impunis par un pouvoir inféodé qui tâtonne dans la gouvernance, cette fois-ci, il pousse le bouchon jusqu’à la limite de l’entendement humain en privant des centaines de travailleurs de leur salaire. C’est dans ce désordre orchestré et béni par Monsieur le ministre, que des travailleurs en congé de maternité, à l’école de formation, dans des postes où les services sont fermés pour cause de terrorisme se sont vus les salaires suspendus.

Camarades

Le Bureau National tient par la présente à féliciter tous les responsables des structures locales pour leur sens de discipline syndicale et pour leur engagement militant qui ont permis de réussir les différents mouvements lancés par la coalition des syndicats. Aussi, le Bureau National réitère ses félicitations à tous les travailleurs de l’éducation pour leur mobilisation sans faille dans la réussite des différents mots d’ordre dont l’élan de solidarité en cours. Il partage la douleur de tous les camarades qui ont subi les coupures sauvages et les suspensions inhumaines de salaires à la fin de ce mois de mars. Une chaine de solidarité a été engagée pour pallier la situation en attendant un dénouement définitif. Par ailleurs, il vous exhorte à rester solidaires et mobilisés car la lutte pour la satisfaction de la plateforme juste et légitime de la Coalition Syndicale sera longue et rude.

Le SYNATEB prend la communauté nationale et internationale à témoin, sur les violations des droits élémentaires des travailleurs et tient pour responsable, Monsieur Stanislas OUARO, messager funeste du MPP pour la clochardisation des travailleurs de l’éducation.

Vive le syndicalisme révolutionnaire de lutte de classes !
Vive la Coalition des syndicats en lutte !
Vive le collectif syndical CGTB !
Vive le SYNATEB !
Tous unis et mobilisés, nous vaincrons ! »

Pour le Bureau National

Le secrétaire général

François de Salle YAMEOGO