Accueil A la une 46 militaires détenus à Bamako: enfin la fin?

46 militaires détenus à Bamako: enfin la fin?

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Des militaires ivoiriens en pleine parade (Ph. d'illustration)

Fin d’année va-t-elle rimer avec fin de détention pour les 46 militaires ivoiriens retenus prisonniers par la junte militaire malienne depuis 5 mois? Tout concorde à le croire, le vent sec d’harmattan ayant charrié avec la poussière qui le caractérise, de bonnes infos venant des bords du Djoliba.

L’optimisme qui n’a jamais quitté l’esprit de ceux qui ont épousé la philosophie du «tout finit toujours par s’arranger» s’est renforcé avec le bref séjour, ce jeudi à Bamako, d’une délégation ivoirienne qui avait dans ses bagages, non pas du «atiéké», cette spécialité culinaire à base de manioc de la Côte d’Ivoire, mais un stylo pour signer un mémorandum sur lequel leur hôte du jour a également apposé sa signature. Cette nouvelle fenêtre que s’ouvrent les deux pays pour se parler directement pourrait, effectivement, contribuer à faire bouger les lignes et aboutir à la libération des soldats mis aux arrêts, un dimanche à Bamako. C’était le 10 juillet dernier.

Trois signes supplémentaires annonciateurs d’une fumée blanche qui pourrait bientôt dégager, un tant soit peu le ciel noir de nuages au-dessus de deux peuples «frères» depuis la nuit des temps, c’est l’ambiance «fraternelle» dans laquelle ont baigné les échanges d’une journée entre les deux parties. Mieux, le ministre d’Etat ivoirien en charge de la Défense, Téné Birahima Ouattara, frère cadet de l’autre, et les membres de la délégation qu’il conduisait, ont pu rencontrer leurs compatriotes en détention à Bamako. Arboraient-ils des casquettes de mercenaires dont les autorités maliennes de la transition les ont coiffés? Ou bien portaient-ls des bandeaux, Abidjan les ayant assimilés à des otages aux mains de la junte malienne? En tout cas, ils se porteraient tous bien. C’est déjà ça de gagné!

Et si le fameux document signé ce jour, même si son contenu demeure un mystère pour le moment, constituait la clé pour faire sortir les 46 militaires de leurs geôles bamakoises? La joie sera grande pour ces soldats, otages, au sens propre du terme, des relations devenues exécrables entre les dirigeants maliens et ceux ivoiriens, les premiers accusant les seconds de vouloir les déstabiliser après avoir été la ligne dure au moment de la prise de sanctions contre eux par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), suite à leurs deux putschs d’août 2020 et de mai 2021. Noël et Saint-Sylvestre auprès des leurs, ce sera le plus beau cadeau offert à ces hommes dont l’absence commence à peser dans leurs familles respectives. Mais, après moult revirements dans ce dossier qui donne sans doute le tournis au médiateur togolais, plus rien n’est sûr en ce qui concerne le sort des 46 militaires, eux qui ne demandent qu’à rentrer à la maison.

Que nous réserve la suite de cette affaire, qui visiblement, a bien entamé la légendaire entente entre les peuples voisins du Mali et de la Côte d’Ivoire, et plus loin des frontières, entre le Mali et d’autres pays pour lesquels la «fraternité» entre Africains est une valeur sacrée?  Trois option se posent. Le statu quo dans la détention. Le jugement. Ou la libération comme le font espérer, les dernières avancées dans la rencontre entre la délégation ivoirienne et le chef de la junte militaire, le colonel Assimi Goïta.

Pourvu que la fin de 2022 soit également celle de cette affaire dite des «49 puis 46 militaires ivoiriens détenus à Bamako» et qui a suffisamment empoisonné les relations entre les «frères» maliens et ivoiriens. Ça suffit comme ça, est-on tenté de dire!

Par Wakat Séra