Le Tribunal militaire a annoncé le mardi 4 janvier 2022 que la lecture des Procès-Verbaux (PV) de Valère Somé, John Jerry Rawlings et Etienne Zongo, tous des témoins décédés, sera faite le mercredi 5 janvier dans la salle des banquets de Ouaga 2000 qui accueille le jugement du dossier de l’assassinat de l’ex-chef de l’Etat burkinabè, Thomas Sankara et douze de ses compagnons.
Après cette information, le Tribunal a aussi communiqué le chronogramme des audiences les jours à venir. Après la lecture des PV des témoins décédés, le Tribunal procédera le 10 à l’audition des témoins qui sont hors du pays par visioconférence. Le 11 janvier, la Chambre de jugement militaire procédera à la présentation des pièces à conviction et de l’appel aux experts pour mieux éclairer sa lanterne. Le 12 janvier prochain, la parole sera donnée aux victimes pour leur part de vérité dans ce dossier.
Après toutes ces phases, une suspension d’une semaine sera observée avant la reprise le 24 janvier pour le début des plaidoiries. Mais, le président du Tribunal militaire, Urbain Méda a précisé que ce chronogramme peut subir des modifications en fonction de l’évolution du jugement.
Des témoins à décharge cités par l’accusé Jean-Pierre Palm
Le Tribunal a entendu quatre témoins cités par l’accusé Jean-Pierre Palm. Il s’agit du frère de l’accusé, Eric Palm, Guy Yaméogo, Idrissa Zampaligré et Romain Kobiêkoua. Les témoignages des trois premiers cités, n’ont pas apporté grand-chose au dossier. Ce qui a poussé le président du Tribunal militaire à lâcher que « trois dépositions réunies, zéro information». « Vous voyez que si je refusais leur comparution on allait parler comme s’il y a des choses qu’on voulait cacher », a-t-il poursuivi.
Le quatrième témoin, Romain Kobiêkoua, adjudant-chef major de Gendarmerie à la retraite, s’est plaint à la barre. Il a affirmé avoir fait des pieds et des mains pour aller témoigner mais il n’a pas eu le juge d’instruction qui avait la charge du dossier emblématique. Il a confirmé qu’il est allé chercher l’accusé Jean-Pierre Palm, son ami, afin qu’ils aillent ensemble au Conseil de l’Entente.
Arrivé à la base du Conseil national de la révolution (CNR), il se serait arrêté sous un arbre et laissé Jean-Pierre Palm qui est rentré voir les responsables du Conseil de l’Entente qui recevaient les officiers pour parler des évènements tragiques du 15 octobre 1987. Après cet épisode, il serait retourné avec son ami pour le déposer chez lui à domicile en famille.
Le procès a été suspendu après le passage de M. Kobiêkoua. Il reprendra demain mercredi 5 janvier avec la lecture des témoignages des personnes décédées dont le Dr Valère Dieudonné Somé, un des théoriciens de la Révolution démocratique et populaire (RDP), un fidèle de l’ex-président, le capitaine Noël Isidore Thomas Sankara.
Par Bernard BOUGOUM
