La sixième édition de la Semaine des activités minières d’Afrique de l’Ouest (SAMAO) se tiendra du 26 au 28 septembre 2024 à la salle des Conférences de Ouaga 2000, a annoncé, ce mardi 17 septembre 2024, face à la presse, le secrétaire général du ministère en charge des Mines, Doulaye Sanou, président du comité d’organisation de l’évènement. Plus de 2 000 participants sont attendus cette édition dont le thème est intitulé: « Les minéraux critiques: quelles stratégies de développement pour les pays africains ? ».
Le comité d’organisation de la sixième édition de la Semaine des activités minières d’Afrique de l’Ouest (SAMAO), ont animé, ce mardi 17 septembre 2024, une conférence de presse de lancement de l’évènement prévu du 26 au 28 de ce même mois dans la capitale burkinabè. Les conférenciers ont donné les grandes lignes de la 6e SAMAO qui au fil du temps s’est positionnée comme un événement de référence mondiale de par l’engouement qu’il suscite à chaque édition.
« La crise du capitalisme mondial a exacerbé la ruée vers les ressources naturelles des pays du Sud, particulièrement celles de l’Afrique. Aussi, avec l’accélération de la transition énergétique et numérique, les besoins mondiaux en minerais critiques connaissent une croissance considérable ces dernières années. En effet, ces minerais critiques sont essentiels à la construction des infrastructures de la transition énergétique et numérique, tels que les panneaux solaires, les éoliennes, les véhicules électriques, les écrans tactiles, le stockage de données, la connexion des systèmes entre eux, etc », a déclaré le Président du Comité d’Organisation (PCO) de la sixième édition de la SAMAO, Doulaye Sanou, secrétaire général du ministère de l’Energie, des Mines et des Carrières, pour camper le décor.
La SAMAO « constitue un important outil de soutien au développement du secteur minier », selon le PCO Doulaye Sanou qui a fait savoir que cet évènement d’envergure internationale réunira dans la capitale burkinabè, « plus de 2000 participants composés d’experts, d’investisseurs, de chercheurs et de visiteurs d’horizons divers ».
Selon M. Sanou, des études révèlent que l’Afrique dispose de larges ressources et gisements en minerais critiques. « Le continent dispose d’une position dominante sur quatre minerais considérés comme critiques. Il s’agit, notamment, du cobalt, du manganèse, du chrome et du platine. L’Afrique est également très présente sur cinq autres minerais, à savoir la bauxite, le graphite, le cuivre, le nickel et le zinc », a-t-il soutenu. Il a déclaré qu’au Burkina Faso, des recherches ont révélé des « traces de lithium, de cobalt, de nickel, de vanadium, d’uranium, de Zinc et de cuivre ».
Si la présence de ces minerais en Afrique en général et au Burkina Faso en particulier peut être vue comme une opportunité, « leur exploitation doit être soutenue par des politiques volontaristes de la part des gouvernants afin de créer davantage de valeur ajoutée et susciter des retombées économiques locales et régionales », a-t-il estimé, signifiant que c’est dans ce sens que le thème central de l’édition de 2024 de la SAMAO qui est : « Les minéraux critiques : Quelles stratégies de développement pour les pays Africains ? » est évocateur.
Six sous-thèmes seront développés sous forme de conférences et/ou de panels par des experts nationaux et étrangers. Ils s’articuleront autour des thématiques principales suivantes : « Stratégie de recherche et de valorisation des minéraux critiques ; minéraux critiques et transition énergétique ; quelles opportunités d’industrialisation en Afrique ; matériaux locaux de construction : Conceptions architecturales, économie d’énergie et mitigation de l’impact climatique ; vers une règlementation spécifique pour les minéraux critiques ; place de l’artisanat minier dans l’exploitation des minéraux critiques et prospectivité et recherche scientifique sur les matériaux critiques au Burkina Faso et en Afrique de l’Ouest ».
En plus de ces différents sous thèmes qui seront disséqués, il est prévu des rencontres B2B, des expositions et des visites sur un site minier et un site touristique ou de carrière au programme de cette édition.
Le secteur minier occupe une place prépondérante dans l’économie du Burkina Faso. En effet, les données socioéconomiques montrent un secteur d’activités résilient avec des indicateurs « satisfaisants », plaçant le Burkina Faso sur l’échiquier africain comme un pays minier, a dit le PCO, Doulaye Sanou. « En 2023, la production totale d’or s’élevait à 56,857 tonnes et les recettes directes au budget de l’Etat s’établissaient à environ 529 milliards de FCFA. Pour la période de 2022 à 2023, le sous-secteur de l’or a contribué pour 13% au Produit Intérieur Brut (PIB), 19,2% aux recettes publiques et 79,2% des recettes totales d’exportations », a révélé le deuxième patron du département ministère en charge des Mines au Burkina.
A côté de l’or, d’autres substances tout aussi importantes pour le développement socioéconomique de notre pays sont exploitées, notamment les substances de carrières (granite, calcaires dolomitiques, tufs, etc.).
Par Bernard BOUGOUM