Elle a commencé ses activités commerciales dans les années 1980 à Pouytenga avant de se retrouver à Ouagadougou. Cela lui donne une vision de ce qu’est la vie dans une commune rurale et celle à Ouagadougou. Et c’est du reste, ce qui lui permet, entre autres, de mesurer l’importance du projet Faso toilette. Elle dit s’engager à soutenir encore ce projet parce que, a-t-elle dit « c’est une question de santé ». Lisez plutôt !
WakatSéra : Comment on doit vous présenter ?
Mamounata Velegda : je suis madame Mamounata Velegda ! je dis Velegda parce que c’est ce nom que beaucoup connaissent sinon je suis épouse Oubda ! C’est mon nom de jeune fille qui est Velegda et comme tout le monde me connait avec ce nom, voilà pourquoi mon entreprise a gardé ce nom.
Quel est votre domaine d’activités ?
Je fais beaucoup d’activités. Je vends des céréales, mais je commercialise aux des produits comme le sésame, le karité, les noix de cajou…
Depuis combien de temps exercez-vous dans ce domaine ?
J’ai commencé mes activités, il y a 27 ans, soit depuis les années 1980. J’étais d’abord à Pouytenga et ensuite quand je me suis mariée, je suis allée à Koupéla. C’est pour le travail que je suis à Ouagadougou, sinon mon mari ne réside pas à Ouagadougou. Le travail évolue par étape. Quand vous être quelque part et que le travail avance, vous pouvez aller ailleurs pour voir. C’est pourquoi mon mari m’a dit de venir à Ouagadougou en 1996, comme c’est la capitale et que c’est le entre des affaires.
On vous sait impliquée dans certains projets sociaux dont Fasotoilette, quelle importance revêt un tel projet pour vous et pour les populations à votre sens ?
Je trouve que c’est un bon projet ! Quand on dit Faso toilette, ça aide les populations. Ce n’est pas un projet qui concerne principalement les villes. C’est en campagne et c’est une question de santé et cela concerne tous les Burkinabè. Quand les gens font leurs besoins partout et au hasard, les conséquences sont lourdes, parce que ça peut même contaminer la nourriture. Les femmes et enfants risquent leur sécurité, leur dignité et leur santé car ils sont obligés de s’isoler dans la nature pour satisfaire leur besoin naturel.Toute la population devient donc vulnérable. Pour changer la donne, il faudrait que chaque lieu dispose de toilettes adéquates et que les habitants les utilisent et les entretiennent sainement. Voilà pourquoi j’apprécie beaucoup la vision et l’engagement de l’épouse du chef de l’Etat dans ce sens. Si j’ai les moyens, je peux même doter tout un village en toilettes, tellement je vois que le problème est sérieux. Mais je soutiens comme je peux, à la hauteur de mes moyens du moment.
Comment vous accompagner ce projet ?
Je soutiens avec de petites sommes d’argent…
A hauteur de combien ?
(Rire) non je ne peux pas vous donner le montant, mais je fais ce que je peux. Chacun a ses moyens ! Comme ce n’est pas en un an qu’on peut finir de résoudre la question des toilettes, il faut que le soutien soit permanent. Donc s’il plait à Dieu, les années à venir nous allons par étape continuer à soutenir. Insh’Allah si en 2018 nous avons les moyens, nous allons faire ce qu’il faut pour accompagner ce projet.
Quel est votre message de 8-Mars, Journée internationale de la femme ?
Je souhaite que cette fête se déroule bien. Mais je précise que chez moi le 8-Mars, ce n’est pas aller danser ! Cette fête doit plutôt être une occasion de réflexion. Que les femmes s’asseyent pour réfléchir sur leurs conditions, dont par exemple les conditions de vie sans toilette, etc. Que chacune donne son expérience, au lieu de danser, manger et boire. Mais le 8-Mars doit être une occasion d’échanges. Cette année le thème c’est « Responsabilité des communautés dans la lutte contre l’exclusion sociale des femmes » et je pense que la célébration de cette fête ira dans ce sens et dans 5 ans, on verra.
Mais comment vous, vous allez fêter la vôtre ?
Je serai à la cérémonie officielle pour soutenir l’épouse du chef de l’Etat. Après cela, je reviendrai à la maison pour continuer la fête avec mes enfants mes petits- enfants, mes belles-filles… Nous allons beaucoup échanger. Vous savez que l’éducation c’est en famille. Il faut sensibiliser ses propres enfants. Sinon avec la télévision qui risque d’éduquer nos enfants. Dans la journée les parents sont au travail et ils reviennent fatigués, souvent ils n’ont pas le temps de parler avec les enfants. Voilà pourquoi ce genre d’occasion doit être mis à profit pour sensibiliser.
Interview réalisée par Mariam KANDO