Le vendredi 8 mars 2024, il a été requis 20 ans de prison contre le journaliste Stanis Bujakera en République démocratique du Congo, selon les médias internationaux. Il est accusé d’avoir fabriqué une note attribuée à l’Agence nationale des renseignements (ANR), exploitée dans un article de Jeune Afrique concernant les circonstances de la mort du député Cherubin Okende.
Le journaliste congolais Stanis Bujakera, arrêté dans le mois de septembre et détenu, attendait que soit fixé la date de son procès en République démocratique du Congo. Cette incarcération fait suite à un article, non signé, publié sur le site du magazine Jeune Afrique, ayant mis en cause les renseignements militaires dans la mort d’un opposant. Au cours de son procès le ministère public a requis vendredi 8 mars 2024 une peine de 20 ans d’emprisonnement à l’encontre du journaliste Stanis Bujakera.
L’audience s’est ouverte sur la lecture d’un rapport d’expertise technique, commissionné par le tribunal pour examiner les preuves des accusations portées par le ministère public contre le journaliste. Dans ses conclusions, l’expert a souligné les difficultés inhérentes à la démonstration formelle que Stanis Bujakera soit l’auteur ou le diffuseur de la note controversée, attribuée à l’ANR. « Cet expert démontre que Stanis n’a fait que transmettre la publication de Jeune Afrique. Donc ce rapport tranche en faveur de notre client », assure Me Jean-Marie Kabegela joint par RFI.
Il est notamment accusé de contrefaçon, faux en écriture, usage de faux, propagation de faux bruits, selon le procureur du tribunal siégeant dans l’enceinte de la prison où est détenu Stanis Bujakera. Les avocats de Stanis Bujakera demandent son acquittement et dénoncent une tentative d’intimidation envers lui et tous les journalistes indépendants. La défense de Stanis Bujakera a souligné l’absence de preuves matérielles et conteste la constitution des infractions. « Le ministère public n’est pas parvenu à démontrer que le document à charge serait l’œuvre de ce dernier et que ce dernier aurait participé à son partage via son compte WhatsApp », pointe Me Jean-Marie Kabegela qui se dit optimiste. Ses avocats ont souligné que le but recherché par le ministère public était moins de rendre justice que de dissuader la profession.
Le tribunal doit rendre son verdict d’ici le 20 mars. Le journaliste Stanis Bujakera est le directeur de publication de actualite.cd et correspondant de Jeune Afrique.
Par Yenlemba Luc LOMPO (stagiaire)