Le forum sur la sécurité qui se tient du mardi 24 au jeudi 26 octobre 2017 à Ouagadougou s’avère être un moment d’échanges pour l’adoption d’une « véritable politique » de sécurisation du territoire burkinabè victime d’ « attaques terroristes » dans ces dernières années.
Le pays des « Hommes intègres » est confronté depuis 2015 à des attaques et enlèvements, en plus d’actes de grand banditisme et l’incivisme. A ce jour plus 80 personnes ont perdu la vie à la suite des attaques qualifiées de « terroristes » qui s’intensifient de plus en plus dans la partie Nord du pays.
Cette situation à laquelle est confronté le Burkina, a été reconnu par le président Roch Marc Christian Kaboré. Pour lui, le « système de sécurité n’a jamais été autant mis à l’épreuve que ces dernières années, avec la multiplication des attaques terroristes sur le sol national ».
C’est au vu de cet état de fait que l’Etat a convoqué ce forum qui réunit des éléments de Forces de sécurité et de défense, des autorités politiques et religieuses, des Koglweogo, des dozos, des experts et des universitaires, entre autres. « Cette méthode de participation citoyenne et de communication est essentielle dans la détermination et la conduite de la politique au bénéfice des populations », a soutenu le président Kaboré.
Un processus inclusif
Selon le ministre burkinabè de la Sécurité intérieure, Simon Compaoré, le thème retenu pour la présente rencontre (Garantir la paix et la sécurité pour un développement durable au Burkina : la nécessité d’une réforme du secteur de la sécurité) « est un cadre d’échange, de dialogue » qui vise à « fédérer le maximum de sensibilités et d’avoir des discussions ouvertes ».
Au cours de ce forum divers sujets seront abordés. Il s’agira pour les participants issus « de toutes les couches », d’identifier les défis, menaces et besoins de sécurité, faire un état des lieux de la mise en œuvre des politiques de sécurisation et proposer des recommandations. « Au total 11 communications organisées en quatre panels et neuf ateliers constitueront les cadres de réflexion », a indiqué M. Compaoré.
Pour le premier responsable de la Sécurité intérieure, cette rencontre « est l’amorce d’une réforme profonde du secteur de la sécurité ». « Les profils et les compétences variées qui composent l’audience (…) aideront à atteindre les objectifs assignés au forum », a laissé entendre Simon Compaoré.
« Ma conviction est établie que c’est dans notre capacité à nous organiser, à unir nos intelligences et nos énergies que nous viendrons à bout (des) forces obscurantistes et prédatrices qui tentent par tous les moyens de ralentir la marche de notre peuple vers le progrès », a confié le chef de l’Etat Roch Kaboré qui « appelle à un sursaut national patriotique »
Des partenaires disposés à soutenir le Faso
Durant les trois jours de rencontre et d’échanges, les Burkinabè auront à leurs côtés des experts venus de l’extérieur. En plus de cela, les partenaires techniques et financiers (PTF) se montrent disposés à soutenir le Burkina dans sa démarche de sécurisation de son territoire.
« La position géopolitique du Burkina est une donnée immuable, la situation sécuritaire dans les pays voisins est un fait qui vous échappe, mais la réponse que vous souhaitez apporter à cette situation et les conséquences que vous souhaitez tirer de cette position géopolitique n’appartiennent qu’à vous », a affirmé le chef de file du cadre sectoriel de dialogue sur la sécurité et la défense des PTF, Xavier Lapeyre de Cabanes.
Pour M. Lapeyre de Cabanes, par ailleurs ambassadeur de France au Burkina, les PTF n’ont pas « de place dans ce débat sauf que d’écouter » les participants. « La détermination du type de relation que vous voulez avoir avec les Etats voisins ou la façon dont vous entendez organiser vos Forces de sécurité et de défense sont uniquement politique et n’appartiennent à personne d’autre qu’aux Burkinabè », a-t-il indiqué.
Même si les partenaires techniques et financiers sont là pour écouter les participants, ils disent être disposés à appuyer le Burkina car la sécurité dans ce pays « est aussi celle des PTF ».
Avant la tenue de la présente rencontre, des fora régionaux ont été organisés en vue de la préparation du forum national.
Par Daouda ZONGO