Les lois du football vont changer au «contineng»! A partir de ce mardi, les Lions Indomptables du Cameroun pourraient se retrouver avec deux encadrements techniques. Un staff, avec le Belge Marc Brys, répondra directement du ministère en charge des Sports et l’autre qui pourrait être désigné, ce mardi même, par la Fédération camerounaise de football, la Fécafoot. Chaque camp aura donc ses Lions à dompter. Ce scénario, rocambolesque et indigne du football camerounais est la conséquence du conflit puérile entre deux narcisses, l’un de son vrai prénom et l’autre de caractère. En effet, Narcisse Mouelle Koumbi, le grand sachem de tous les sports, suite aux débâcles successives des Lions Indomptables, désormais domptés par qui le veut, a décidé de prendre les choses en main, nommant un nouveau sélectionneur. C’est l’épisode qui a fait suite à celui de l’éviction de Rigobert Song, celui-là même qui a écrit de belles pages du foot camerounais en tant que défenseur intraitable et valeureux capitaine, mais qui, comme sélectionneur national, n’a pu remettre de l’ordre dans les vestiaires des Lions indomptables, encore moins sur le terrain.
Cette nomination de coach Brys, va briser pour de bon le petit bout et semblant de cohésion qui pouvait encore sauver la tanière de l’explosion. La pilule de l’arrivée et de l’installation, ce lundi, du technicien belge dans ses fonctions de sélectionneur national ne passe pas chez tous les Camerounais. Surtout pas au niveau du président de la Fécafoot, Samuel Eto’o Fils, qui, malgré ses fulgurances de numéro 9 sur le terrain, perd totalement le pied, le comble pour un ancien footballeur, en tant que patron du football national. En tout cas, s’il a brillé par son absence lors de l’envoi en mission officielle de «l’équipe d’encadrement» émanant de la volonté du gouvernement, et que sa signature est bien absente du contrat de ceux qu’il n’a pas nommés, Samuel Eto’o Fils devrait procéder, ce mardi, à la désignation de son sélectionneur national. Le coach prodigue des Lions Indomptables, si le président de la Fécafoot reste droit dans ses…crampons, pourrait s’appeler Hervé Renard, Fabio Cannavaro, ou José Peseiro.
Sauf que celui qui doit casquer, en l’occurrence le ministère des Sports, trouve les prétentions salariales de ces entraîneurs français, italien et portugais, trop élevées. Mais l’argent n’est, sans doute pas, la seule et véritable étincelle qui a allumé le torchon qui ne cesse de brûler entre le président de la Fécafoot et le ministre des Sports. On ne peut pas plaire à tout le monde, comme le dit implacablement l’adage, mais l’ancien joueur du Barça et de Chelsea, pour ne citer que ces grands clubs, fait trop électron libre et certains lui prêtent même des ambitions de président de la république. En somme un destin à la George Weah au Liberia! Ce que l’intéressé a toujours nié, surtout que dans le royaume des dirigeants gérontocrates camerounais, c’est un crime passible de la plus lourde sentence, celle du bannissement à vie, que de rêver prendre le trône de papy Paul Biya qui n’a que…91 ans! D’autres raisons sont également avancées pour justifier cette bataille qui n’aurait jamais eu lieu, si les Lions Indomptables n’avaient perdu dents et crinière et que les détracteurs de Samuel Eto’o n’étaient autant déterminés à vouloir sa peau!
Certes le patriotisme et l’amour de Samuel Eto’o pour les couleurs nationales ne sont plus à discuter, mais l’homme manque simplement de vista. Peut-être parce qu’il en fait trop ou pas assez, mais son égo suffisamment surdimensionné, est loin d’être un atout pour lui. Pour le moment, le plus gros perdant de ce bras-de-fer, dans lequel le ministre des Sports semble être en mission alors que le président de la Fécafoot, lui manque d’humilité et même de lucidité, n’est autre que le football camerounais, qui pourrait bien sombrer davantage au moment où il a besoin de lumière. Au fait, comment une grande nation de football comme le «contineng», véritable vivier de jeunes talents et cimetière d’anciennes gloires internationales, peut-elle manquer de compétences locales pour la ramener au sommet? Ça c’est peut-être une autre paire de manches, en attendant la suite du feuilleton dont les principaux acteurs sont Samuel Eto’o et Narcisse Mouelle Koumbi.
En tout cas, il est temps de dépassionner le match avant que le juge central, l’incontournable FIFA, ne brandisse les cartons jaunes et rouges.
Par Wakat Séra