La rumeur persistante de la séquestration du ministre d’Etat burkinabè en charge de la Sécurité, Simon Compaoré, par des agents de la police nationale a pris toute la ville de Ouagadougou et inondé les réseaux sociaux ce vendredi 27 octobre 2017. Même qu’aux environs de 19h30, un coup de fil a informé la rédaction de Wakat Séra de «la prise en otage» du ministre par des policiers. «La gendarmerie est en train d’aller sur les lieux», a ajouté notre interlocuteur. Voulant être les témoins oculaires de cette intervention qui promettait, nous avons immédiatement pris la direction de Gounghin, le quartier de la capitale burkinabè où réside le patron de la sécurité burkinabè. Preuve que la police est effectivement en plein débrayage à durée indéterminée pour réclamer de meilleures conditions de vie et de travail, les carrefours que nous avons traversés, orphelins de feux de signalisation, n’étaient sous la surveillance que des seuls Volontaires adjoints de sécurité (VADS). Mais l’appel à la grève lancée par l’Union police nationale (Unapol), le syndicat des agents de sécurité, pouvait-il justifier cette fameuse «séquestration» de Simon Compaoré? En tout cas, le domicile du ministre d’Etat était sous haute protection de la Gendarmerie nationale et d’éléments de la police. «Nous travaillons ensemble», ont rétorqué les policiers qui avaient l’habitude de veiller sur les lieux et leur maître, lorsque nous avons voulu en savoir plus sur la forte escouade de gendarmes armés qui grouillaient dans la rue et devant la résidence du ministre de la Sécurité. Donc Simon Compaoré n’est pas séquestré alors comme l’affirment les réseaux sociaux? «Mais non, ce sont des rumeurs», a signifié celui qui nous a été présenté comme le chef de poste.
La même rumeur a été mise en cause par un proche de Simon Compaoré. «Le ministre est en ce moment en route pour assister à la veillée de Bernard Lédéa Ouédraogo», a précisé notre source qui a dit ignorer à quelle fin «ces fausses informations sont déversées sur Facebook et autres WhatSapp et Viber». S’il faut reconnaître avec notre interlocuteur que la situation est préoccupante car «ce serait inquiétant que notre ministre de la sécurité soit pris en otage dans cette atmosphère…d’insécurité liée au terrorisme dans laquelle vit le Burkina Faso depuis un certain temps». Une chose est certaine, sans jeter de l’huile sur le feu, et malgré le calme affiché par gendarmes et policiers en faction chez Simon Compaoré, l’ambiance n’est pas des plus sereines. Et ce n’est pas le dernier communiqué du gouvernement qui dira le contraire, le porte-parole de l’exécutif y demandant que «…cette situation qui ternit l’image et la respectabilité de notre police nationale prenne immédiatement fin». C’est, s’inspirant de cette déclaration, que l’ambassade de France au Burkina Faso «appelle à la prudence». Donc prudence!
Par Wakat Séra