Accueil Opinion An III de l’Insurrection: une date « en lettre d’or et de sang »

An III de l’Insurrection: une date « en lettre d’or et de sang »

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Ablassé Ouédraogo

A l’occasion de la commémoration du troisième anniversaire de l’Insurrection d’octobre 2014, Le Faso Autrement estime « la situation socio économique et politique du Burkina Faso, l’insécurité ambiante et la morosité de notre pays imposent à tous de la sobriété, de la retenue et surtout de la réflexion ».

Les 30 et 31 octobre 2014, nous nous sommes insurgés contre le système d’alors, qui malgré tous les avertissements, a voulu modifier l’article 37 de notre Constitution afin de se pérenniser au pouvoir. Cette lutte a été longue et périlleuse. De nombreux        Burkinabé y ont laissé leurs vies, beaucoup d’autres de nos compatriotes ont été à jamais meurtris dans leur chair et dans leur âme.

En ces moments de commémoration de cette insurrection populaire, Le Faso Autrement salue la mémoire de toutes les personnes qui ont perdu la vie dans cette lutte et rend hommage à toutes les filles et à tous les fils du Burkina Faso qui ont été blessés. Puisse Dieu, tout puissant, accorder le repos éternel et mérité à nos martyrs et apaiser les douleurs physiques et morales des blessés et de leurs familles sans oublier tous ceux qui ont souffert du saccage et de l’incendie de leurs maisons et de leurs biens.

Cette date inscrite, en lettre d’or et de sang dans l’histoire du Burkina Faso  et gravée à jamais dans notre mémoire collective, ne doit pas pour autant être une fin en soi. Elle doit nous servir de point d’appui dans la marche nationale en vue de réaliser l’évolution pour le bien être collectif, le bonheur partagé et le mieux vivre ensemble. Cependant, force est de constater malheureusement, que  cette commémoration  est de plus en plus utilisée à des fins de populisme et de stigmatisation d’une partie des Burkinabé.

Le Faso Autrement estime aujourd’hui, que trois (3) ans après l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, la situation socio économique et politique du Burkina Faso, l’insécurité ambiante et la morosité de notre pays imposent à tous de la sobriété, de la retenue et surtout de la réflexion. En effet, notre lutte d’alors, au-delà du changement de régime, visait surtout une amélioration de nos conditions de vie, une justice indépendante, accessible, équitable et efficace, une véritable démocratie participative et une meilleure gouvernance pour notre pays. C’est dire chers compatriotes, que notre situation actuelle appelle à la réflexion collective.

L’évidence aujourd’hui est que ce que vit le peuple burkinabè n’est guère reluisant et le pays ne se porte pas bien du tout. Nos aspirations profondes, justes et légitimes qui nous ont poussés à défier tout un système, n’ont pas été satisfaites malgré les promesses électorales mirobolantes. Mieux, ou devrait-on dire pire, certains individus et mouvements voulant continuer indéfiniment à tirer profit sur le dos du peuple qui a tant souffert et qui s’est insurgé, prennent un malin plaisir à attiser les flammes de la haine et des rancœurs grâce à la politique du diviser pour régner. Ils font de l’insurrection un véritable fond de commerce. C’est tout simplement et humainement inacceptable.

Le Faso Autrement invite tout un chacun de nous à une réflexion constructive. La mort de nos êtres chers a été trop violente pour que nous continuions encore aujourd’hui de nourrir les anciennes divisions sans nous rendre compte qu’elles nous conduisent vers les abimes. La mémoire de nos martyrs et les meurtrissures de nos frères et sœurs blessés doivent être pour tout le peuple burkinabé une motivation commune pour une réconciliation nationale franche et sincère, seul moyen de reconstruire un Burkina Faso d’amour, de paix et de développement. Il est bien entendu compris que pour y parvenir, on ne devra pas faire l’économie de la vérité encore moins de la justice. Il est capital que cette vérité soit la somme de toutes les vérités sans omission aucune et que la justice soit réparatrice et apaisante.

 Le Faso Autrement invite toute la classe politique nationale,  les organisations de la société civile et toutes les forces vives de la Nation, à privilégier la consolidation de la paix et la sauvegarde de l’intérêt supérieur de la nation en œuvrant pour l’apaisement des cœurs, la vérité, la repentance, le pardon mutuel, la justice et la réconciliation nationale.

Vive le Burkina Faso uni et réconcilié avec lui-même ! »

Dieu bénisse le Burkina Faso !

Ouagadougou, le 31-0ctobre  2017

Dr Ablassé OUEDRAOGO

Président du Parti Le Faso Autrement