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L’intelligence artificielle et les satellites offrent des pistes pour relancer l’action en faveur du climat, selon l’OMM

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© WMO/Eun Ok Cho L'intelligence artificielle peut soutenir les systèmes d'alerte précoce afin d'atténuer les effets des phénomènes météorologiques extrêmes.

Alors que les effets du changement climatique et des phénomènes météorologiques dangereux réduisent à néant les avancées en matière de développement et menacent les conditions de vie des populations, les nouvelles technologies et l’intelligence artificielle (IA) pourraient offrir des pistes pour relancer l’action en faveur du climat, a indiqué mercredi l’agence météorologique des Nations Unies.

Selon le rapport intitulé « Unis autour de la science », élaboré par plusieurs institutions sous la direction de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), les nouvelles technologies et l’innovation peuvent changer la donne face au changement climatique continue de représenter une menace importante pour la planète.

La publication de ce document intervient alors que les niveaux de gaz à effet de serre battent des records, tout comme les températures mondiales. S’agissant des émissions de gaz à effet de serre, l’écart entre aspirations et réalité reste élevé. D’après le rapport « Unis autour de la science », avec les politiques actuelles, il y a deux tiers de chances que le réchauffement de la planète atteigne 3 °C au cours du siècle actuel.

Les nouvelles technologies et l’innovation peuvent changer la donne

Dans un appel à une action mondiale pour trouver des solutions coïncidant avec le prochain Sommet de l’avenir prévu la semaine prochaine au siège de l’ONU à New York, la cheffe de l’OMM a souligné le potentiel inexploité des sciences naturelles et sociales, des nouvelles technologies et de l’innovation pour aider les pays à se développer, à réduire leur vulnérabilité aux catastrophes et à s’adapter au changement climatique.

« Nous devons prendre d’urgence des mesures ambitieuses pour soutenir le développement durable, l’action climatique et la prévention des catastrophes. Les décisions que nous prenons aujourd’hui pourraient faire la différence entre un effondrement à l’avenir et un bond en avant vers un monde meilleur», a déclaré la Secrétaire générale de l’OMM Celeste Saulo.

« Cela pourrait changer la donne en matière d’adaptation au changement climatique, de prévention des catastrophes et de développement durable », a-t-elle ajouté.

Dans cet élan d’optimisme, l’agence onusienne basée à Genève note que l’intelligence artificielle et l’apprentissage automatique pouvaient être des technologies transformatrices, qui vont « révolutionner les prévisions météorologiques en les rendant plus rapides, moins chères et plus accessibles ».

La révolution des prévisions météo est en marche

« Les technologies satellitaires de pointe et les réalités virtuelles qui relient le monde physique au monde numérique ouvrent de nouvelles frontières, par exemple dans le domaine de la gestion des sols et de l’eau», a poursuivi Mme Saulo.

L’IA et l’apprentissage automatique révolutionnent déjà la science des prévisions météorologiques en la rendant « plus rapide, moins chère et plus accessible ». Or jusqu’à présent, les prévisions météorologiques reposaient sur des modèles physiques utilisés dans le cadre d’un processus appelé « prévision numérique du temps ».

Soulignant la valeur de la technologie satellitaire pour la science du climat, Mme Saulo a expliqué que les innovations en matière d’observation de la Terre à partir de l’espace peuvent améliorer la surveillance des sources de gaz à effet de serre et des puits de carbone. « Les observations à haute résolution et à haute fréquence du système Terre sont essentielles à l’efficacité des prévisions météorologiques, des prévisions du climat et de la surveillance de l’environnement ».

La science et la technologie ne suffisent pas à elles seules

La cheffe de l’OMM a également souligné le potentiel des technologies immersives pour la gestion de l’eau et des sols telles que « les jumeaux numériques » – qui offrent des solutions interactives et fondées sur des données qui relient le monde physique au monde numérique. Qu’il s’agisse de simuler des inondations et des épisodes de sécheresse ou de prévoir le débit et l’accumulation de l’eau ainsi que la dégradation des sols, elles facilitent la prise de décisions et la mobilisation d’acteurs variés.

Mme Saulo a insisté sur le fait que la technologie seule ne suffira pas à résoudre le problème du changement climatique, et elle a exhorté tous les pays à partager leur expertise et leurs expériences lors du prochain Sommet de l’avenir à New York « afin de garantir que les avantages de la science et de la technologie soient accessibles à tous ».

Pour autant, « la science et la technologie ne suffisent pas à elles seules à relever des défis mondiaux tels que le changement climatique et le développement durable », a-t-elle dit.

Un choix entre bond en avant et effondrement

« Dans un monde de plus en plus complexe, nous devons profiter de la diversité des connaissances, des expériences et des points de vue pour concevoir des solutions ensemble » permettant d’atteindre les objectifs mondiaux, a expliqué Mme Saulo.

Or parmi ces objectifs, il y a ceux des Accords de Paris dont les projections indiquaient que les émissions de gaz à effet de serre augmenteraient de 16 % entre 2015 et 2030. Aujourd’hui, cette augmentation prévue est de 3 %, ce qui indique que des progrès ont été réalisés.

Mais pour limiter le réchauffement de la planète à moins de 2 °C ou 1,5 °C (par rapport à l’époque préindustrielle), les émissions mondiales de gaz à effet de serre en 2030 devraient diminuer de 28 % ou de 42 %, respectivement, par rapport aux niveaux prévus dans les politiques actuelles.

Selon le rapport, élaboré par un consortium d’organismes du système des Nations Unies, d’organismes météorologiques et d’instituts scientifiques et de recherche, le Sommet de l’avenir, organisé par l’ONU, offre une occasion unique de relancer l’engagement collectif en faveur des objectifs mondiaux. Il intègre également les contributions des jeunes et des scientifiques en début de carrière, qui sont des acteurs de changement pour l’avenir.