Le ministère burkinabè de l’Eau et de l’Assainissement a organisé ce samedi 18 novembre 2017 à Ouagadougou un cross populaire, à l’occasion de la Journée mondiale des toilettes célébrée chaque 19 novembre. Cet acte vise à sensibiliser la population sur la nécessité d’avoir des latrines afin de lutter contre les maladies liées à la défécation à l’aire libre.
Ce cross populaire qui a vu la participation de l’épouse du chef de l’Etat burkinabè Sika Kaboré et celles des ministres, est un acte « symbolique » pour « rendre visible les actions qui sont en train d’être fait dans le secteur de l’assainissement et de l’hygiène dans le pays », a affirmé le ministre en charge du département de l’Eau et de l’Assainissement Ambroise Ouédraogo.
Vu le faible taux d’accès à l’assainissement, le ministre Ouédraogo a invité les acteurs à s’investir dans la construction d’ouvrages d’assainissement. Il a annoncé par ailleurs la construction de toilettes publiques à Ouagadougou.
Selon le ministre de l’Eau et de l’Assainissement, seul l’engagement de tous pourra contribuer à mettre fin à la défécation à l’aire libre. Au Burkina, sur plus de 8 000 villages, seul 45 ont été déclaré FDAL (Fin de défécation à l’aire libre).
Pour Mme Kaboré, en améliorant les conditions d’hygiène dans le cadre de vie, cela réduit les cas de maladies liées au manque d’assainissement.
Au Burkina le taux d’accès à l’assainissement dans les familles est de 19%, dont 36% en milieu urbain et 13% en milieu rural, selon l’épouse du président du Faso.
« La problématique des toilettes est jusque-là gérée comme une question tabou pourtant tout le monde sait tous les problèmes qu’il y a avec l’absence des latrines », a confié Firmin Hiler Dongobada, coordonnateur de l’Organisation non-gouvernementale IRC qui mène des activés visant l’accès universel à l’assainissement au Burkina.
Pour lui, la Journée mondiale des toilettes apporte un plus par rapport à ce que les ONG font tous les jours au profit de l’assainissement. Il a appelé les citoyens qui sont dans les conditions d’aider leurs proches démunis à avoir des latrines à le faire.
Au Burkina, « 9 300 000 de personnes défèquent au quotidien dans la nature », soit « 1 400 tonnes d’excréments humains rejetés dans la nature sans précaution ni traitement, polluant les eaux et transmettant toutes sortes de maladie », selon des données officielles.
Pour faire changer les données, l’Etat burkinabè a réalisé avec l’accompagnement de ses partenaires techniques et financiers, 142 436 latrines familiales et 3 725 toilettes publiques, du 1er janvier 2015 au 30 juin 2017.
Par Daouda ZONGO