Accueil A la une Guinée: comment appelle-t-on une telle République?

Guinée: comment appelle-t-on une telle République?

0
La Guinée attend impatiemment la fin de la transition et le retour à l'ordre constitutionnel

A travers cette tribune parvenue à la rédaction de Wakat Séra, Batiala Keïta, donne son avis sur la situation socio-politique de la Guinée.

«Depuis le 5 septembre 2024, l’administration guinéenne ne travaille presque plus. Les ministres et directeurs sont tous actifs directement ou indirectement sur le terrain pour faire des propagandes inutiles en faveur de la confiscation du pouvoir par le CNRD.

Partout dans les villes et villages à travers le pays, ils organisent des manifestations sportives et culturelles superflues pour tenter de faire adhérer les pauvres populations à une cause incertaine perdue d’avance.

Sur fond de manipulations et de discours remplis de contre-vérités et d’incongruités, ils continuent de vendre des illusions qui ne sont ni réalisées et ni réalisables sous le règne de cette transition qui ne profite en réalité qu’à leur oligarchie civilo-militaire au détriment de la souffrance du peuple.

Au-delà de ce fait, savez-vous que ce sont les ressources publiques qui sont en train d’être dilapidées dans cette campagne de démagogie?

Aussi, qui de ces cadres qui déambulent aujourd’hui pour la campagne du CNRD (Comité national du rassemblement, NDLR), n’était pas sur le terrain en 2020 en faveur du 3e mandat d’Alpha Condé, exceptés les faux cadres téléchargés de la diaspora?

A l’international, nous voyons Dansa Kourouma, faire le tour des médias français, pour vendre son projet de nouvelle constitution. Figurez-vous, c’est en France qu’ils sont en train de promouvoir un projet de constitution censé servir la Guinée. Est-ce une constitution guinéenne ou française?

Avez-vous une idée des montants décaissés pour faire cette propagande médiatique en France? Les messages qui sont en train d’être véhiculés, sont adressés à qui? Aux autorités françaises ou à la population guinéenne qui est à majorité analphabète et qui n’a même pas accès à France 24, TV5 monde, RFI ou encore Jeune Afrique?

Pourtant, ce sont les mêmes autorités qui sont en train de promouvoir l’idée d’une constitution qui nous ressemble. Pendant ce temps, les médias nationaux qui ressemblent aux Guinéens et qui sont capables d’expliquer à la population ledit projet de constitution, sont fermés depuis plusieurs mois.

Malheureusement, la nouvelle bourgeoise aux commandes du pays, s’en fout éperdument de cela et n’éprouve aucun remord pour les milliers de personnes qui vivent sous le poids de la précarité liée à cette décision fantaisiste et inhumaine qui a pour seul objectif d’éteindre toutes les voix dissonantes.

Sur le terrain, l’argument qu’ils emploient dans cette messe de détournements de fonds publics, est de laisser le peuple faire le choix entre la continuité d’un pouvoir illégalement acquis dans le sang et qui veut se pérenniser dans la dictature, et le retour à l’ordre constitutionnel civil et démocratique.

Ont-ils oublié de se souvenir pourquoi ils n’ont pas laissé ce choix au peuple face à la probable candidature du Capitaine Dadis en 2009? N’est-ce pas eux qui ont validé le 3e mandat en disant que le peuple a déjà fait le choix? Pourquoi le même refrain? Sont-ils atteints d’amnésie ou s’agit-il de l’inconscience délibérée dans le but de continuer à pressurer le peuple?

Comment peut-on prétendre gouverner un pays dans un tel climat où ceux qui sont favorables au pouvoir, sont libres de leurs pensées et autorisés à manifester sur tous les mètres carrés du territoire national, pendant que ceux qui exigent le retour à l’ordre constitutionnel, le respect des droits humains, de leur engagement et des dispositions de la charte, se font kidnapper, enlever, emprisonner, assassiner, pourchasser, et sont interdits systématiquement de parler, de dénoncer, de critiquer ou de manifester?

Comment appelle-t-on une telle République?

Comme l’a dit Abraham Lincoln: «Vous pouvez tromper tout le peuple quelque temps, vous pouvez tromper une partie du peuple tout le temps; mais vous ne pouvez pas tromper tout le peuple tout le temps.»

Batiala KEÏTA