Des exposants à la 17e édition du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (Siao) apprécient positivement l’ambiance de cette biennale de la culture qui célèbrent les artisans africains, à un jours de la fin de l’évènement, a constaté Wakat Séra le samedi 2 novembre 2024. Fait notable, des cas fréquents de pertes d’enfants et de vols enregistrés par les services de sécurité à cette 17e édition du Siao, sont à signaler. Les parents sont invités à plus de vigilance.
Ouvert le 25 octobre dernier, la 17e édition du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO) bat son plein. Le samedi 2 novembre 2024, une équipe de Wakat Séra s’y est rendu pour prendre l’ambiance de la manifestation, à un jour de la fin de l’évènement qui accueillent des milliers de festivaliers venus de tous les horizons pour visiter le savoir des artisans africains et faire de bonnes affaires aussi.
En cette soirée du samedi, à des centaines de mettre du site du Siao, l’engouement à cette édition était perceptible. Pas de doute, les parkeurs qui étaient hélés de toute part par les festivaliers, arrivant comme partant, montraient bien qu’ils faisaient de bonnes affaires. Des alentours des parkeurs jusqu’à la barrière de sécurité, les petits commerces fixes ou ambulants qui inondaient l’espace se frottaient les mains.
Des cas fréquents de pertes d’enfants signalés
Les forces de l’ordre, chacune de sa position veillaient au grain pour l’application stricte des consignes de sécurité arrêtées pour une meilleure tenue du Siao. Ces consignes en rappel sont, entre autres, « se soumettre aux fouilles des agents de sécurité, faire attention aux installations électriques et éviter de porter sur soi des objets dangereux (armes à feu, arme blanche ou tout objet contondant tel que des couteaux et poignards, des ciseaux, etc).
Juste le temps de glaner quelques informations au niveau de la cellule chargée de la sécurité que nous avons remarqué un enfant en pleur qui se serait égaré et qu’on a conduit à la section audition de la Police judiciaire communément appelée PJ. Selon nos informations, il y a des jours où ils peuvent se retrouver avec près de 20 enfants qui se sont perdus. Nos interlocuteurs nous ont fait comprendre que la perte des enfants est très fréquente, invitant les parents à plus de vigilance quand ils envoient leurs enfants.
Quand l’enfant est amené à leur niveau, les recherches de ses parents vont l’amener vers cette section de la PJ qui demande des pièces justificatives prouvant que l’enfant est le leur. Et pour cela, ils ont en plus des techniques pour voir les liens d’attachement entre un enfant et ses parents. Mais, a souligné l’un des policiers commis à cette tâche, il arrive qu’avec la panique, l’enfant ne manifeste aucun attachement vis-à-vis de ces parents quand ceux-ci se pointent. En ce moment, il est demandé aux parents d’envoyer deux témoins au moins pour se rassurer.
Des voleurs s’invitent à cette 17e édition de la messe des artisans
Les agents de sécurité nous ont confirmé qu’il y a de nombreux cas de vols qu’ils enregistrent. Et leurs collègues déployés partout, ceux camouflés dans la foule avec les festivaliers et les éléments en patrouille appréhendent certains malfrats qu’ils conduisent au niveau des sections d’audition pour la suite à donner à l’affaire. Selon nos informations, d’autres malfrats dont les infractions seraient graves, des dossiers seront ouverts à leur encontre pour être transmis au procureur qui va les poursuivre pénalement.
« L’ambiance est très bonne »
Inoussa Tapsoba alias « Tapson decor », artiste plasticien demeurant à Boromo dans la province des Balés, région de la Boucle du Mouhoun, est un exposant de la 17e édition du Siao qui a pour thème: « Artisanat africain, entreprenariat des jeunes et autonomisation ». On y trouve dans son stand, de la poterie de Tchériba utilisée pour confectionner des plats, des fours pour conserver du miel, des pots de fleurs décoratifs. En plus de cela, Tapson Decor fait du recyclage avec des papiers et des sachets plastiques. Les coûts de ses articles commencent à partir de 6 000 FCFA.
« L’ambiance est très bonne. Les gens passent demander, ils apprécient et ça fait plaisir. Ils prennent des contacts. Qu’ils ne craignent pas pour la sécurité, car il n’y a pas de problème vous-mêmes l’avez constaté », a-t-il fait observer à notre passage.
Cet exposant a exprimé sa reconnaissance à la Représentation diplomatique de l’Union européenne (UE). « Grâce à l’Union européenne, mon stand a été subventionné. Donc, nous sommes vraiment contents de ça et je profite de votre micro pour les saluer. Je demande que l’édition prochaine, qu’elle puisse être encore à nos côtés et mieux faire même que cette année parce que cela aide les artistes à faire montrer leur savoir », a déclaré M. Tapsoba.
« Il y en a qui ont le talent, qui veulent participer au Siao mais ils n’en ont pas les moyens. Par exemple, n’eut été leur geste, moi-même je pouvais ne pas être là », a-t-il lancé, invitant les bonnes volontés à ne pas hésiter à soutenir ses collègues artisans qui font des « merveilles » pour booster l’économie au plus bas de l’échelle.
« L’art n’a pas de prix »
Arouna Bonkoungou, artiste modeleur, fondeur de bronze du Village artisanal de Ouagadougou, expose ses articles au niveau du pavillon Le Soleil Levant du Siao. Pour cet habitué du biennale, à cette 17e édition, il a amené comme articles, des statuettes en bronze et en bois, et des objets réalisés avec des cornes. Face aux festivaliers qui pensent que les prix des articles sont chers, pour lui, « l’art n’a pas de prix ». Il a signifié que ses articles s’achètent à partir de 8 000 FCFA en allant à des millions de FCFA.
Pour l’organisation, « dans l’ensemble ça va. Il n’y a pas de souci. L’ambiance aussi ça va. Mais il nous manque un peu les acheteurs de l’art plastique », a affirmé M. Bonkoungou qui espère que les deux derniers jours leur « fête » vont lui sourire.
Le stand de M. Bonkoungou a aussi été subventionné par l’UE qui est un partenaire officiel de la 17e édition du Siao. « C’est l’Union européenne qui nous a offert ce stand-là. Donc, cela nous favorise beaucoup. On dit vraiment Dieu merci pour ce geste », a-t-il laissé entendre.
Par Bernard BOUGOUM