A peine investi, le vendredi 20 janvier dernier, comme 45è président des Etats-Unis que Donald Trump fait face à une contestation sans commune mesure. Comme s’il constituait un accident dans la succession des locataires de la Maison Blanche, le milliardaire américain est confronté à l’ire de nombre de ses compatriotes, notamment les femmes qui ne lui pardonnent pas ses propos sexistes. Pire, le mécontentement s’est généralisé à travers le monde, depuis le samedi 21 janvier 2016 comme une trainée de poudre et ne faiblit point. Certes, les manifestants sont conscients qu’ils ne pourront pas remettre en cause la victoire de Trump, encore moins son investiture, ils sont tout de même décidés à lui coller une pression si forte qui pourrait l’amener à se remettre en cause. En tout cas, l’impopularité dont jouit le successeur de Barack Obama est quasiment égale à la dose de bienveillance dont il jouit de la part de ses sympathisants. Sans doute que dans l’histoire des Etats-Unis d’Amérique, il aura été le premier président dont l’image aura été autant malmenée alors que les projecteurs de son investiture dardait encore toute leur puissance.
Il est peut-être temps pour Donald Trump de se départir du discours va-t’en guerre de la chaude campagne électorale qu’il a menée contre son challenger Hillary Clinton. Il est maintenant président de l’Etat dit le plus puissant du monde et devrait faire preuve de plus de retenue dans ses envolées et surtout dans le comportement. Les « bonnets roses » et autres qui défendent avec la dernière énergie les droits des femmes, dont celui à l’avortement, la cause des Noirs et des minorités, l’environnement, l’homosexualité, la santé pour tous, etc., sont en tout cas déterminés à le ramener à la raison. Les populations américaines inquiètes de l’avenir avec Donald Trump comme président sont-elles en train de lutter contre un moulin à vent, compte tenu de l’entêtement légendaire du nouveau chef de la Maison blanche que certains sont allés jusqu’à comparer au tristement célèbre Adolph Hitler.
Et l’Afrique dans tout ça ? Pour l’instant, et sans risque de se trumper, non, se tromper, c’est le dernier des soucis de l’homme qui se convainc d’une chose : l’Amérique d’abord ! C’est le contraire qui aurait étonné de la part de cet homme à qui l’on attribue des propos très peu flatteurs sur le continent noir. L’Afrique lui servira peut-être juste comme base dans la lutte contre le terrorisme. Que deviendront des initiatives comme le President Emergency Plan for Aids Relief (Pepfar), le Millenium Challenge Corporation (MCC), l’African Growth Act (Agoa) ? Même si ces programmes ne meurent pas de leur belle mort, ils seront bien loin des priorités de Donald Trump. C’est clair, à moins d’un des revirements dont Trump a seul le secret, l’Afrique ne doit rien attendre de lui. Et c’est tant mieux pour les Africains qui plus que jamais doivent faire leur, cette vérité implacable de l’historien et politicien burkinabè, Feu Joseph Ki-Zerbo : «On ne développe pas, on se développe ».
Par Wakat Séra