Accueil A la une Des Femmes de Kossyam cherchent 10 millions FCFA pour sauver des nouveaux...

Des Femmes de Kossyam cherchent 10 millions FCFA pour sauver des nouveaux nés

0

Les membres de l’Association des Femmes de Kossyam (AFK) se sont engagés à achever le bâtiment du service pédiatrique du Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo (CHU YO) comportant l’unité Soins Maternel Kangourou (SMK) en vue de sauver les nouveaux nés de faibles poids de naissance. Cette soirée de charité couplée au dixième anniversaire de l’association s’est tenue à Ouagadougou, le samedi 2 novembre 2024 et a été l’occasion pour l’AFK de s’engager officiellement à mobiliser la somme de 10 millions francs CFA pour augmenter la capacité d’accueil de l’unité de Soins Mère Kangourou (SMK) du service pédiatrique du CHU YO, le plus grand hôpital du Burkina Faso. Au moins « cinq millions FCFA » ont été récoltés au cours du dîner Gala, a indiqué la présidente de l’AFK, Lucie Traoré. 

Les membres de l’Association des Femmes de Kossyam (AFK) et leurs partenaires, ont communié autour d’un dîner gala dans la soirée du samedi 2 novembre 2024, à Ouagadougou. Cette rencontre fraternelle et amicale a rimé aux couleurs de collecte de fonds, de la commémoration des dix ans d’existence de l’AFK et d’un hommage appuyé à la mémoire de Yves Vivien Toté, un soutien à l’association, décédé quelques jours avant ce rendez-vous dont il était « beaucoup » impliqué dans l’organisation. Les membres de l’AFK et leurs partenaires se sont engagés à collecter la somme de dix millions de francs CFA pour achever le bâtiment abritant l’unité de Soins Mère Kangourou qui s’occupe des enfants nés avec un faible poids qui engage leur pronostic vital. La moitié des 10 millions recherchés ont été déjà récoltés à la soirée de charité.

Le gâteau pour célébrer les dix ans d’existence de l’AFK

« A Yalgado, on a à peine une bonne dizaine de couveuses en bonne marche »

Les enfants nés de faibles poids meurent très souvent d’hypothermie du fait de l’immaturité de leur centre de régulation thermique, de la pauvreté de leur ressource énergétique. « Au CHU Yalgado Ouédraogo, on a à peine une bonne dizaine de couveuses en bonne marche. Idem pour Charles de Gaulle et Saint-Camille qui sont les hôpitaux de référence en matière de couveuse au Burkina Faso. Vous imaginez bien le désarroi des parents quand ils entendent: « nous n’avons pas de couveuses disponibles » », a fait savoir la Présidente du Comité d’Organisation de l’évènement, Ida Bonzi/Toé, pour planter le décor de la soirée.

Les Soins maternels Kangourou s’avèrent donc être « un alternatif efficace pour remédier à l’insuffisance des couveuses », selon Ida Bonzi/Toé qui a estimé que « la méthode Kangourou introduite au Burkina en 2012 par le service de néonatalité de Yalgado sauve des vies, donne de l’espoir. Elle est moins coûteuse, mais demande un espace sain. A ce jour, la cellule que nous avons ne peut accueillir que 30 bébés par mois ».

La Présidente du Comité d’Organisation (PCO) de la soirée de l’AFK, Ida Bonzi Toé

« Alors, face à cette détresse, le cœur des mères de Kossyam a battu à l’unisson et elles ont décidé d’agir. L’objectif est d’achever les travaux de construction des bâtiments inachevés pour l’unité qui serviront à augmenter sa capacité d’accueil. La finition de ce bâtiment est estimée à environ 10 millions de nos francs. Et, c’est cette somme que AFK s’est engagée auprès de l’hôpital à collecter », a précisé celle dont le « sacrifice et l’engagement » ont été reconnus par ses camarades et le public. Elle a reçu à cet effet, une attestation de reconnaissance de l’AFK.

« Votre engagement généreux témoigne de la noblesse de votre mission »

« Le concept de Soins Mères Kangourou (SMK) est une réponse innovante au manque de couveuses dans nos structures de santé. Le SMK permet d’assurer des soins adaptés aux nouveaux nés de faible poids pesant moins de 2,5 kg à la naissance ou aux prématurés qui ont besoin de soins particuliers », a déclaré Dr Dr Euphrasie Adjami/Barry, représentant le patron de la soirée qui est le ministre en charge de la Santé, Robert Lucien Jean-Claude Kargougou. La capacité d’accueil de l’unité SMK reste « bien inférieure à la demande », a reconnu Dr Euphrasie Adjami/Barry qui a salué cet élan de partenariat de l’AFK avec le CHU YO.

Dr Euphrasie Adjami Barry, représentant le ministre en charge de la Santé

« Votre engagement généreux témoigne de la noblesse de votre mission. Au-delà du slogan, donne-moi de ta chaleur et je vivrai, vos actions contribueront à réduire la mortalité néonatale. Ce sont ainsi, des milliers de vies que vous contribuez à sauver », s’est-elle réjouie. Le membre de l’AFK a poursuivi : « Dans le contexte marqué par la crise sécuritaire, vous apportez des solutions endogènes pour le bien-être des populations dans notre pays. Votre soutien renforce notre résilience et démontre qu’ensemble, nous pouvons faire avancer les causes qui comptent ».

« Les femmes de Kossyam ont décidé de faire parler leur cœur »

La présidente de l’AFK, Lucie Traoré, a signifié que « les femmes de Kossyam ont décidé de faire parler leur cœur avec leurs partenaires, l’hôpital Yalgado Ouédraogo et les Partenaires techniques et financiers (PTF) », à l’occasion de la soirée de charité que son regroupement a organisée. « Qu’est-ce qui nous réunit ? Pourquoi, nous sommes là ? Cela parait évident, mais il faut qu’on se la pose comme question. C’est pour faire parler nos cœurs et sauver des vies », a-t-elle déclaré à l’issue de ses questionnements.

La présidente de l’Association des femmes de Kossyam (AFK), Lucie Traoré

« Nous voulons livrer le bâtiment au plus tard le 24 décembre 2024 qui est une date pleine de sens pour nous pour accueillir le premier bébé cette date-là. Donc, on a du boulot, mais je pense qu’avec vous c’est faisable. Merci pour vos appuis ! », a poursuivi Mme Traoré dont la plupart des interventions, se résumaient à des remerciements et remise d’attestations de reconnaissance à des personnes physiques ou morales qui s’engagent aux côtés de l’AFK dont les missions sont nombreuses, notamment sous le volet social.

« Chers membres de l’AFK, vous faites œuvre utile »

Suite à l’engagement de l’AFK de doter le CHU YO de soutenir le service pédiatrique du CHU YO, le professeur Fla Kéïta, directeur de la Pédiatrie du plus grand centre de santé du Burkina Faso, a dit qu’« un rêve est en train de devenir une réalité ». « Donner de la chaleur maternelle pour sauver des vies des nouveaux nés, prématurés et de faibles poids de naissance. Offrir des soins humanisés où la chaleur maternelle est au centre. Permettre aux faibles poids de naissance d’avoir un attachement sécure afin de forger une personnalité forte ultérieure. Ce qui vise à réduire les causes évitables de décès, un objectif primordial du ministère en charge de la Santé », a salué le coordonnateur des services pédiatriques de Yalgado.

Le professeur Fla Kéita, directeur de la pédiatrie du CH Yalgado Ouédraogo

En effet, depuis l’ouverture de l’unité de Soins Maternels Kangourou (SMK) CHU YO en 2012 d’abord, puis avec les travaux de 2021, « le nombre de patients ne fait qu’augmenter au fil du temps et les locaux initiaux sont devenus insuffisants », a-t-il confirmé. « Chers membres de l’AFK, vous faites œuvre utile en vous penchant vers la résolution des problèmes de santé des nouveaux nés de faibles poids de naissance, souvent si insignifiant physiquement, mais si chers à nos yeux, aux yeux de leurs familles, parfois les dernières joies d’une femme en détresse psychologique plus forte », s’est-il résumé avant de rassurer les initiatrices de son accompagnement pour l’aboutissement de ce projet.

Remise d’attestation au parrain Boukaré Koudougou (1er à gauche) et l’actuel dirigeant président de ADO 55 avec son épouse Cécile Sawadogo, marraine

« Donne-moi de ta chaleur et je vivrai » est un thème « évocateur »

Le représentant des parrains, Boukaré Koudougou, premier président de l’Association pour le Développement de Ouagadougou du secteur 55 dénommé ADO 55 qui est l’association des hommes de Kossyam, a salué l’initiative de l’AFK qu’il a aussi félicité pour leur thème : « Donne-moi de ta chaleur et je vivrai » qui est évocateur à plus d’un titre. « Cet engagement à soutenir le CHU Yalgado Ouédraogo permettra de sauver des vies de nos petits anges, de donner du sourire aux lèvres à des familles de milliers de parents », a-t-il affirmé, réitérant ses salutations et encouragement à l’AFK dont il a rassuré de leur soutien pour la réaliser de leur idée.

Edgar Toé, représentant de la famille de Yves Vivien Toé

Un hommage appuyé à Yves Vivien Toé

Cette soirée a été l’occasion de lancer officiellement la collecte des 10 millions FCFA, de commémorer les 10 ans de l’AFK mais aussi de rendre un hommage bien mérité à un soutien de l’AFK qu’est Yves Vivien Toé, décédé il y a quelques jours alors qu’il était engagé à fond dans l’organisation de cet évènement. « Altruiste qu’il était, homme de service, il l’a été. Du bien, il l’a été et il l’a incarné. Par son sourire, il a toujours donné du sourire aux autres, par sa chaleur, il a toujours été un réconfort pour les autres et il a vécu utile », a déclaré la présidente de l’AFK, Lucie Traoré.

C’est pour toutes ces raisons, que « nous avons jugé bon, de poursuivre et nous voilà aujourd’hui. Merci à toute sa famille qui a donné son accord pour que nous puissions poursuivre », a conclu Mme Traoré.

Coupure du gâteau des dix ans de l’Association des Femmes de Kossyam (AFK)

« Avant tout, je tiens à saluer cette noble initiative qui commémore les dix ans de l’AFK. Nous, la Grande famille Toé et alliés, sommes extrêmement touchés par l’insigne honneur que vous faites à Yves par une si belle soirée, une si noble cause en guise d’hommage à sa mémoire », a dit à sa prise de parole, Edgar Toé, représentant de la famille de Yves Vivien. Les moyens de Yves étaient « son sacrifice par son engagement permanent, son altruisme, son empathie, sa générosité débordante, enfin quelqu’un qui voulait un monde meilleur », a soutenu son frère cadet.

Il faut noter que l’AFk a lancé un appel à l’endroit de ses partenaires pour voir dans quelle mesure elle pourra accompagner le service pédiatrique pour l’équipement du bâtiment en matériel après sa construction.

Par Bernard BOUGOUM