La quatrième édition des Ambassadrices Orange des Régions (AOR), initiée par la Fondation Orange Burkina qui s’est déroulée dans la nuit vendredi à samedi 23 novembre 2024 à Ouagadougou, a été remportée par la candidate de la région du Centre-ouest, Wendkuni Kétura Ingrid Birba, avec son projet intitulé : « Chaîne alimentaire moderne ». La vainqueure de ce concours qui a enregistré la participation des candidates des treize régions du Burkina Faso a gagné au total 12 millions de francs CFA dont 10 millions FCFA octroyés pour le financement du projet.
La société de téléphonie mobile Orange Burkina a organisé pour la quatrième année consécutive, l’Ambassadrices Orange des Régions (AOR) dédiée aux jeunes femmes entrepreneurs et à leurs impacts ayant des projets à fort impact communautaire. La cérémonie de ce concours qui met en exergue les jeunes talents féminins burkinabè a eu lieu dans la nuit du vendredi au samedi 23 novembre 2024, à la salle des Conférences de Ouaga 2000.
Les projets de treize candidates retenues sur plus de 300
Pour cette édition, ce sont plus de 300 candidatures qui ont été retenues à l’issue d’une sélection « très rigoureuse » qu’a fait le jury. Ces projets touchent profondément les secteurs vitaux du pays. Chaque candidate, en plus des dossiers, éléments écrit, audio ou vidéo, transmis au jury, a présenté en deux minutes, son projet, devant le public, suivi des questions des membres du jury, lors d’une cérémonie retransmise en directe à la télévision.
Et à l’issue de la proclamation des résultats, c’est Wendkuni Kétura Ingrid Birba du Centre-ouest qui a été sacrée vainqueure avec son projet: « Chaîne alimentaire moderne ». Elle a obtenu une moyenne générale de 14,45/20. Elle remporte 10 millions de francs CFA pour le projet et deux millions pour la candidate elle-même. Ingrid Birba a été suivie par Diagnona Sandrine Ouattara des Hauts-Bassins qui gagne 1 500 000 FCFA avec une moyenne de 14,39/20. Son projet est dénommé « Au chevet des femmes battantes de Loôgôfousso ». Avec une moyenne générale de 13,84/20, Fatoumata Komondi de la région de l’Est arrive en troisième position avec son projet : « Pisciculture hors sol intégré ». Elle gagne un million de FCFA et les autres candidates repartent avec 200 000 FCFA, chacune.
Comme innovation, la Fondation Orange Burkina a décidé de financer un projet coup de cœur que le jury aura choisi à hauteur de quatre millions FCFA. Et, c’est la candidate de la région du Nord, Kiema Clara, qui l’a décroché avec son projet en rapport avec la culture hors sol en vue d’autonomiser les femmes démunies, notamment déplacées internes, afin qu’elles puissent s’épanouir financièrement et manger sain. Il est intitulé « Ménage vulnérable, un jardin de culture hors sol ».
Les 13 candidates qui ont pris part à ce concours sont Madjélia Barro de la région des Cascades ; Mélika Marie Gabrielle Wendlasida Zongo de la région du Centre ; Kabissa Larissa Tankoano du Centre-est ; Samira Ramatou Sawadogo du Centre-nord ; Wendkuni Kétura Ingrid Birba du Centre-ouest ; Alizèta Ouédraogo du Centre-sud ; Fatoumata Komondi de la région de l’Est ; Diagnona Sandrine Ouattara des Hauts-Bassins ; Bénéwendé Josépha Eve Clara Kiema du Nord ; Balguissou Guira du Plateau-central ; Fatima Samira Dabiré/Diallo de la région du Sahel et Tatiana Stéphanie SOMDA/Da du Sud-ouest.
« Vous êtes des leaders (…) des modèles pour des milliers de jeunes filles »
Depuis sa création en 2021, ce concours (Ambassadrices Orange des Régions (AOR), « n’a cessé de démontrer qu’investir dans les femmes, c’est investir dans l’avenir ». « Chaque édition est appel vibrant de créativité et de la résilience des femmes burkinabè prêtes à relever les défis de leurs communautés avec courage et détermination », a déclaré Madame Awa Ouattara, représentante du ministre de la Transition digitale, des Postes et des Communications électroniques, Aminata Zerbo/Sabané, marraine, de cette quatrième édition.
« Ce soir, nous ne célébrons pas seulement les projets mais des solutions tangibles dans les domaines vitaux tels que la santé, l’accès à l’eau potable et la sécurité alimentaire. Ces initiatives reflètent un engagement profond pour un Burkina Faso inclusif et résilient », selon Mme Awa Ouattara, pour qui, les finalistes, sont bien plus que des participantes. « Vous êtes des leaders, des visionnaires, des modèles pour des milliers de jeunes filles à travers le pays », a-t-elle martelé.
Ibrahim Héma, secrétaire exécutif de la Fondation Orange Burkina
L’objectif recherché à travers ce concours est de permettre à des jeunes femmes burkinabè qui ont des projets à pouvoir les présenter afin d’impacter positivement sur leur domaine. « Pour nous, la femme c’est aussi l’intelligence, le travail, le talent. C’est l’ensemble de ces éléments que nous recherchons en permettant aux femmes de pouvoir donc nous présenter des projets qui sont assez résilients, des projets qui vont transformer leur communauté pour une vie meilleure pour tout le Burkina Faso », a signifié le secrétaire exécutif de la Fondation Orange Burkina, Ibrahim Héma.
Pour M. Héma, l’objectif de ce concours est atteint depuis 2021, depuis la première édition jusqu’à aujourd’hui parce que Orange Burkina « a su apporter à ces filles et femmes, à ces jeunes entrepreneures, ce qui est nécessaire pour qu’elles puissent développer leurs projets ». Et quand on fait un feedback des trois éditions passées, « on se rend compte que positivement, elles se sont toutes installées, elles ont commencé à développer leurs projets et ce sont des femmes qui gravitent autour de ces projets-là, elles arrivent à être aujourd’hui économiquement épanouie voire économiquement indépendant », a-t-il renchéri.
« Nous sommes satisfaits jusqu’à présent du parcours. Il y a encore beaucoup de choses à améliorer et on le fait au fur et à mesure qu’on organise les éditions. On améliore la qualité des projets », a-t-il ajouté, se réjouissant du fait que cette année, toutes les treize régions du pays ont été représentées contre dix l’année passée.
Pour un coup d’essai, ce fut un coup de maître pour la lauréate
Agées de 18 ans, étudiante en médecine, première année, à l’université Joseph Ki-Zerbo, lauréate, Wendkuni Kétura Ingrid Birba, a conquis les cœurs des membres du jury avec son projet sylvio-agropastoral au profit de 50 femmes défavorisées ayant des emplois précaires. « Je suis animé ce soir par des sentiments de reconnaissance », s’est exprimée toute heureuse celle qui prend part à cette compétition pour sa première fois. « Avec ces dix millions, je compte premièrement commencer à aménager mon terrain de deux hectares pour ce projet », a-t-elle affirmé.
Étudiante en médecine 3e année, Bénéwendé Josépha Eve Clara Kiema de la région du Nord est la lauréate du prix coup de cœur du jury. Son projet vise à employer au moins 75 femmes démunies, surtout des celles ayant fui leurs localités respectives à cause des agressions des terroristes. « Je suis émue », a dit Clara Kiema « s’attendait au grand prix parce que j’avais foi à mon projet ». Mais, mon projet a identifié « coup de cœur et cela veut dire beaucoup de choses pour moi parce que cela veut dire qu’il vraiment porteur et je compte m’investir pour le réaliser », a-t-elle avancé, disant qu’elle va « essayer d’approcher d’autres partenaires » afin d’atteindre son objectif.
10 critères arrêtés par les membres du jury pour départager les candidates
Pour départager les 13 candidates des 13 régions du Burkina qui ont pris part à la quatrième édition des Ambassadrices Orange de Régions (AOR). Il s’agit de la pertinence du projet, de son bénéfice à la communauté, de sa durabilité, son originalité, sa faisabilité, sa cohérence avec la politique gouvernementale, sa cohérence avec le budget, la maîtrise du dossier de la candidate, la qualité des ressources humaines et enfin l’existence de capital pour la mise en œuvre de l’idée.
Le niveau de la compétition cette année a été « très élevé », selon le jury qui a dit avoir eu plusieurs mois pour faire leur travail. « Nous avons eu plusieurs mois pour travailler sur ces dossiers. Vos présentations nous ont permis de savoir si c’était des projets qui venaient de vous ou bien si c’était dicté et appris par cœur ou s’il y avait des projets qui avaient peut-être même des parrains derrière », a dit la présidente du jury, Dr Justine Kyelem.
Les membres du jury ont fait quelques recommandations qu’ils ont adressé à Orange Burkina pour qu’il les mette à la disposition des candidates pour les prochaines éditions.
L’édition dernière a été remportée par la région de l’Est.
Par Bernard BOUGOUM
