La Cour du Naaba a outillé des créatrices de contenus francophones venus de sept pays pour faire la promotion des artistes musiciens de leurs pays respectifs et de ceux de l’espace francophone. Du 28 au 30 novembre 2024, à Ouagadougou, la formation initiée par « Global Clik », une initiative de la structure culturelle de la star de la musique burkinabè, Alif Naaba, a permis, aux participantes qui ont reçu des attestations, de comprendre la notion de « Découvrabilité », une thématique débattue à la sixième édition des Rencontres musicales africaines (REMA).
Depuis sa création, la Cour du Naaba, la structure culturelle du « Prince aux pieds nus », Alif Naaba de son vrai Noura Mohamed Kaboré, a fait de la structuration au niveau de la musique, son cheval de bataille. L’année dernière, elle a lancé des pistes de réflexion en vue de contribuer à la visibilité des artistes talentueux méconnus. C’est ce qui a expliqué que la thématique de la sixième édition des Rencontres musicales africaines (REMA) a porté sur la « découvrabilité » en vue de faire la promotion des talents cachés dans l’espace francophone.
Suite à la sixième édition des REMA qui se sont imposées en Afrique au fil du temps, la Cour du Naaba a proposé à l’Organisation Internationale de la francophonie (OIF) de mettre à contribution les créatrices de contenus pour apporter une visibilité plus globale aux artistes africains francophones à travers son projet dénommé « Global Clik ».
Des créatrices de contenus formées pour « devenir des ambassadrices de la visibilité » des artistes méconnus
« Le projet que nous avons créé vise à promouvoir, donner plus de la visibilité aux artistes francophones. C’est ce qui nous a amené à organiser pour cette phase expérimentale une formation avec des créatrices de contenus de sept pays qui sont venues s’enquérir pendant trois jours de ce que c’est que la découvrabilité », a expliqué Alif Naaba qui a signifié que cela a permis que « l’un des plus grands experts au monde de la découvrabilité qui est Destiny Tchéouhali puisse les entretenir avec des intervenants comme Philippe Chaudoir et Eustache Adjouéton sur les contenus ».
Alif Naaba s’est dit « très heureux » de cette activité qui a permis de créer une synergie entre les participantes à la formation qui vont « devenir des ambassadrices de la visibilité » des jeunes artistes francophones. Il a précisé que ce sont au total 13 créatrices de contenus du Sénégal, du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Congo Brazzaville, du Gabon, du Togo et du Burkina Faso. « Nous avons associé à cette formation des lauréates des jeux de la Francophonie, notamment, la Burkinabè Flora Paré et l’Ivoirienne Lerie Sankofa pour qu’elles soient des cas d’étude de possibilité de promotion de visibilité pour leur travail » parce que « ce sont des femmes qui se battent au quotidien, qui essaient de mettre leur vécu en musique et elles ont besoin d’être accompagnées dans cette masse incroyable de contenus ».
Il a annoncé que Global Clic va s’élargir à beaucoup d’autres créatrices de contenus qui existent au Burkina Faso. « Nous avons vu des jeunes femmes engagées qui font un travail formidable. Elles sont très suivies par de milliers de jeunes sur les réseaux, notamment, Instagram, Tik-Tok et Facebook. Alors on est convaincu qu’avec leur outils, elles vont beaucoup contribuer pour la visibilité des artistes », a-t-il conclu.
« Ça a été intense (mais) aussi très riche en expérience »
Khady Ndiaye, créatrice sénégalaise de contenus, a affirmé que les participantes « ont appris les unes des autres ». « Ça a été un plaisir de participer à cette formation. Bien vrai que ça été intense, ça a été aussi très riche en expérience, découverte et pleines d’autres choses », s’est-elle exprimée. Elle a salué l’initiative de la Cour du Naaba qui va lui permettre d’être encore plus importante et utile pour sa communauté en ce sens qu’elle va contribuer à plus valoriser les artistes méconnus à travers le monde.
Un artiste « doit avoir une utilisation responsable des réseaux sociaux de sorte à promouvoir des contenus intéressants »
Flora Paré, artiste chanteuse burkinabè, lauréate des derniers jeux de la Francophonie, catégorie chanson, médaillée d’argent, a pris part à la formation. L’initiative Global Clik est louable parce qu’elle a permis de fédérer des énergies, des actions, afin de pouvoir mettre en lumière des artistes qui en réalité n’ont besoin que de ça pour pouvoir vraiment émerger sur le continent africain », a-t-elle laissé entendre, signifiant que le projet va aider les artistes francophones comme elle et Lerie Sankofa de la Côte d’ivoire, toutes les deux lauréates de la francophonie.
« Nous avons pris beaucoup de plaisir à participer à travers les rencontres que nous avons pu faire de nos sœurs venues de différents pays francophones. J’ai vraiment appris beaucoup de choses avec les participantes et les intervenants. Vu que j’ai un profil communication à la base, pouvoir apprendre de nouvelles choses par rapport aux Nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) est vraiment quelque chose de très intéressant pour moi », a-t-elle soutenu.
Cependant, les outils des NTIC n’étant pas sans conséquence, elle a invité ses collègues artistes à « avoir une utilisation responsable des réseaux sociaux de sorte à pouvoir promouvoir des contenus qui sont intéressants, pertinents ». Et en cela, elle a dit admirer la sélection des participantes parce que « les filles qui étaient présentes sont vraiment des personnes qui ont une utilisation responsable des communautés qu’elles ont construites. Elles sont vraiment dans le sens de faire découvrir des choses de leur culture et de leur pays », a-t-elle salué.
Ce projet permet de découvrir des talents cachés
Chanteuse, percussionniste ivoirienne, Lerie Sankofa de son vrai nom Beugre Valerie, est médaillée au 9e jeux de la Francophonie. Selon elle, cette formation permettra de « découvrir des talents cachés et c’est quelque chose qui vient à point nommé pour le secteur artistique de toute la francophonie ».
« En tant qu’artiste, tu ne peux pas évoluer sans mettre en valeur ce que tu fais, d’où l’importance de cette formation. C’est ce qui permets à tes fans de te suivre et à d’autres personnes de te découvrir. Donc, c’est vraiment important qu’on crée toujours de la matière afin que les gens puissent suivre notre actualité », s’est-elle expliquée tout en remerciant les initiateurs de la formation.
Les communications ont été données par Destiny Tchéhouali, Philippe Chaudoir et Eustache Agboton et elles ont portées, entre autres, sur la maîtrise des algorithmes comme pouvoir de séduction et arme de diplomatie culturelle à l’international.
Par Bernard BOUGOUM