Accueil Société Chemin de fer Abidjan-Ouagadougou: l’histoire du train racontée au Musée national

Chemin de fer Abidjan-Ouagadougou: l’histoire du train racontée au Musée national

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Un travail acharné a permis le rétablissement du trafic ferroviaire sur toute la ligne SITARAIL

Les autorités culturelles ont inauguré un vernissage portant sur le transport ferroviaire, notamment la ligne reliant le Burkina Faso à la Côte d’Ivoire, dans la soirée du 5 décembre 2024, au Musée national, à Ouagadougou. Cette exposition du Musée national en collaboration avec l’Association images et mémoires, organisée autour du thème: « Le train d’Abidjan à Ouagadougou (1898-1958) », se tiendra du 5 décembre 2024 au 11 février 2025 en vue de conter et raconter l’histoire du train dans la dynamique du nouvel élan que le gouvernement a amorcé avec la création de Faso Rail.

Le représentant du ministre en charge de la Culture, Boukary Nikièma, assisté de plusieurs autres personnalités, a procédé, dans la soirée du 5 décembre 2024, lancement d’une exposition visant à pérenniser la mémoire du train, au Musée national. Ce vernissage se tiendra sur plus de deux mois, soit précisément du 5 décembre au 11 février 2025.

Le représentant du ministre en charge de la Culture, Boukary Nikièma

Pour M. Nikièma, cette exposition invite les Burkinabè à investir une épopée historique et technologique qui est celle de la construction de la ligne ferroviaire reliant Ouagadougou à Abidjan. En inaugurant cette exposition, le département de la Culture à travers le Musée national, honore non seulement le passé, mais réaffirme son engagement à œuvrer pour un avenir où le patrimoine culturel devient un levier de développement durable.

« Plus qu’une infrastructure de transport, cette voie ferrée incarne un témoignage complexe à la fois de progrès, d’injustice et de défis humains inscrivant profondément le train dans la mémoire collective des peuples de la Côte d’Ivoire et du Burkina Faso. Le chemin de fer est une véritable colonne vertébrale pour nos deux pays, unissant nos territoires et nos populations bien avant l’air des indépendances », a déclaré le porte-parole du ministre d’Etat, ministre en charge de la Culture, Jean-Emmanuel Ouédraogo qui a estimé qu’en effet, le chemin de fer « a permis entre 1898 et 1958 de surmonter les barrières naturelles, d’ouvrir des perspectives économiques et de rapprocher des cultures ».

Cependant, a-t-il relevé, le chemin de fer « est également le fruit d’un système colonial marqué par l’exploitation des ressources humaines et naturelles, un aspect que cette exposition met courageusement en lumière », réitérant que cette exposition est une invite à la réflexion, mais aussi un appel à l’action.

Cette exposition « nous incite à revisiter notre histoire, à comprendre ses complexités et à en tirer les leçons pour construire un avenir plus juste et équitable », a-t-il soutenu, enchaînant qu’« elle nous rappelle également l’importance du patrimoine ferroviaire dans le désenclavement, le développement économique et la construction de nos identités nationales ». Le chemin de fer Abidjan-Ouagadougou est « un symbole fort d’interconnexion et de résilience et l’exposition contribue à renforcer la conscience collective autour de cette infrastructure », a-t-il martelé.

Le directeur général du Musée national du Burkina, Sabari Christian Dao

« Nous avons beaucoup d’enseignements » à tirer dans l’histoire du train

Le directeur général du Musée national, Sabari Christian Dao, s’est dit « très heureux » d’accueillir cette exposition au Musée national car « c’est ça le rôle du musée, permettre aux populations de faire une halte devant l’histoire, face à l’histoire pour la laisser nous pénétrer et nous enseigner ». Pour M. Dao, les populations peuvent tirer « beaucoup d’enseignements » dans l’histoire du chemin de fer.

« Vous savez que nos ancêtres, nos parents ont souffert pour la mise en place de ces rails, mais au cœur de cette souffrance, il y a eu aussi le développement. Et actuellement, qu’est-ce que nous pouvons donner comme contribution pour la suite de toutes ces initiatives qui ont été portées par nos devanciers », a-t-il poursuivi, expliquant que ce sont des questionnements, des images, des histoires que sa structure pose face aux visiteurs pour que chacun puisse se laisser interpeler par ce que l’exposition vise un lendemain meilleur.

« Le chemin de fer Abidjan-Ouagadougou est un symbole fort d’interconnexion »

Pour le directeur général de la Société de gestion du patrimoine ferroviaire du Burkina (Sopafer-B), Rodrigue Somé, ce vernissage invite à redécouvrir le passé ferroviaire et parle des enjeux de notre héritage culturel. « Comment aller vers le futur si on ne penche pas vers le passé. Comment on a fait, comment comprendre ce qui n’a pas marché et se projeter vers nos nouvelles lignes de chemin de fer. Cette exposition doit nous donner l’envie d’aller de l’avant et de construire le nouveau Burkina Faso et le nouveau de son chemin de fer qui ressemblera à sa vision », a laissé entendre M. Somé.

Visite guidée dans la salle d’exposition

Le chemin de fer Abidjan-Ouagadougou est « un symbole fort d’interconnexion et de résilience et l’exposition contribue à renforcer la conscience collective autour de cette infrastructure », a-t-il continué, signifiant que la vision en matière de rail, c’est d’amener le chemin de fer vers les pays de la sous-région.

« Nous parlons du Mali, Niger, Togo, Ghana. Tout le monde a vu la mise en place de Faso Rail qui va permettre de disposer ou de faciliter le déploiement du système dans son ensemble. Donc, aujourd’hui, il s’agira pour nous de regarder quelles sont les nouvelles alternatives », a-t-il affirmé, réitérant que ce vernissage « doit interpeler tout le monde de façon positive en vue de nous amener vers le développement du chemin de fer ».

« Sitarail se met à leur (autorités) disposition pour les accompagner »

Le représentant de la Société internationale de transport africain par rail (Sitarail) au Burkina Faso, Sidnoaga Alexis Ouédraogo, a dit être émerveillé par cette première nuit de l’exposition qui montre l’importance des rails pour les deux pays.

Le représentant de Sitarail (2e à droite), Sidnoaga Alexis Ouédraogo, suivi DG de la Sofaper-B, Rodrigue Somé (3e à droite)

« C’est avec beaucoup d’émotions, en tant que cheminots, que nous faisons ce voyage à travers ces images qui nous rappellent le travail, les sacrifices que nos devanciers ont consentis pour nous léguer cet héritage qu’est le chemin de fer. Ces images nous rappellent également le caractère important, stratégique de ce chemin de fer pour la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso », a fait savoir M. Ouédraogo qui a ajouté quelles sont aussi, « une invite à nous autres qui exploitons le chemin de fer à œuvrer pour la pérennité ce bel outil qui relie les deux pays ».

Après avoir, au passage, salué les autorités pour les initiatives qu’elles développent dans le sens de donner plus de poids aux activités de chemin de fer, il a rassuré que « nous au niveau de Sitarail, on se met à leur disposition pour les accompagner ».

Par Bernard BOUGOUM