Les présidents français, Emmanuel Macron, et burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré, ont inauguré ce mercredi 29 novembre la centrale solaire photovoltaïque à Zagtouli, à une vingtaine de kilomètres à la sortie ouest de Ouagadougou. Cette centrale, la plus grande de l’Afrique de l’Ouest, évaluée à plus de 31 milliards francs CFA, a été construite sur une superficie de 60 hectares sur lesquels sont implantés 129 000 panneaux de 260 watts unitaire qui devront produire 33,7 mégawatts d’énergie solaire, selon le directeur général de la Société nationale d’électricité, François de Salles Ouédraogo.
La centrale solaire photovoltaïque de Zagtouli qui « réduira » « la dépendance » du Burkina en matière énergétique, est également « l’image d’une Afrique qui s’engage vers des solutions durables, écologiques, à la fois aux bénéfices concrets et immédiats des populations mais aussi de l’agenda global du climat », a affirmé Emmanuel Macron.
Le président Macron a manifesté sa « fierté » quant à la contribution de son pays à travers l’Agence française de développement (AFD) à hauteur de 22,5 millions d’euros, soit plus de 14 milliards francs CFA et de l’Union européenne (UE) à hauteur de 25 millions d’euros, soit plus de 16 milliards francs CFA, dans la réalisation de ce « beau projet ».
La réalisation de cette centrale « est un pas important vers le développement économique (car) Zagtouli apportera une énergie régulière à des tarifs très avantageux à la population burkinabè et aux entreprises », a-t-il avancé, avant de souligner que la plus grande centrale de la sous-région « a été réalisée dans les meilleurs standards internationaux grâce à la synergie entre l’expertise européenne et locale. Zagtouli illustre aussi le savoir-faire burkinabè (et) démontre qu’au Sahel, il est possible de concilier efficacité économique et lutte contre le changement climatique ».
« La centrale solaire contribuera à la réduction du taux de carbone de 26 000 tonnes par an (et) produira 1 KWh qui coûtera trois fois moins cher que celui produit (actuellement) par nos centrales thermiques », s’est réjoui le directeur général de la Société burkinabè d’électricité (SONABEL), François de Salles Ouédraogo, précisant que les travaux de cette centrale « ont été lancés le 16 juin 2017 ».
Roch Kaboré a exprimé sa « gratitude, celle du gouvernement et du peuple burkinabè au président Macron et au peuple français, pour le vent nouveau qui souffle sur la coopération entre nos deux nations », notant que le Burkina Faso a pris la ferme « résolution de mettre tout en œuvre pour exploiter l’une de ses principales ressources naturelles qu’est le soleil ».
« Mon souhait le plus ardent est de pouvoir contribuer à l’éclosion et au renforcement des relations franco-africaines et franco-burkinabè, décomplexées, mieux assumées, et porteuses de paix et de prospérité », a conclu Roch Kaboré.
Entre autres objectifs généraux, la centrale solaire vise à « la réduction de la dépendance énergétique du Burkina Faso aux énergies fossiles et aux approvisionnements étrangers, à l’amélioration du service électrique, l’augmentation de la part des énergies renouvelables dans le bouquet énergétique national, à la promotion de la filière photovoltaïque dans la sous-région et à la création d’emplois permanents et temporaires ».
Le projet a été réalisé par des entreprises européennes dont SEGELEC, le groupe industriel français présent dans l’ingénierie technique et de la société SDEL ELEXA, spécialisée dans le secteur d’activité des travaux d’installation électrique.
Par Mathias BAZIE