«Il est né le divin enfant, jour de fête aujourd’hui sur terre, il est né le divin enfant, chantons tous son avènement». C’est le refrain le plus repris à travers le monde, dans les églises et familles chrétiennes qui ont accueilli, comme chaque 25 décembre, le Petit Jésus. Mais comme depuis un bon bout de temps, le «prince de la paix» arrive dans un monde décadent, où la paix est devenue un joyau de légende, toujours recherchée mais rarement, sinon jamais trouvée. Pire, de nouveaux foyers de violences sont allumés et s’intensifient au gré des obus et roquettes qui pleuvent, la plupart du temps, sur des populations innocentes, alors que les ceux qui les font actionner, se terrent dans des bunkers, en attendant de parcourir les salons feutrés d’hôtels et de palais, pour négocier le retour de la…paix. L’Ukraine envahie par la Russie de Vladimir Poutine, la bande de Gaza pilonnée par l’Israël de Benyamin Netanyahou, le Liban éternellement en feu, la Syrie d’où a été chassé, Bachar al Assad et où les chrétiens vivent dans la crainte de l’avenir, etc., sont autant de chantiers de ruines et de sang où le «prince de la paix» aura fort à faire pour calmer les ardeurs des démons de la violence.
Avec le Soudan où deux généraux, assoiffés de pouvoir, ont pris le peuple en otage; la République Démocratique du Congo (RDC) embarquée dans des guerres civiles sans fin et les attaques meurtrières du M23; la Lybie transformée en pays de non droit où s’épanouissent rébellions, trafic d’armes et traite humaine; le Nigeria sous la loi incontestée de la nébuleuse Boko Haram qui ne laisse aucun répit aux populations qu’elle endeuille au quotidien, quand elle ne se livre pas à des enlèvements en masse, etc., l’Afrique n’échappe pas à la loi du chaos. De plus, les terroristes et autres groupes armés qui ont pris le Sahel pour terrain de chasse de prédilection, en se déployant de plus en plus vers d’autres pays de l’ouest africain, bien que combattus avec efficacité, entre autres, par les armées malienne, burkinabè et nigérienne, ne créent pas moins, la désolation sur leur passage, alignant, régulièrement, des morts tant dans les rangs des Forces de défense et de sécurité, qu’au sein des civils. Que dire de la hantise des élections et leurs résultats, pour la plupart contestés, comme actuellement au Mozambique où les manifestations de rue contre la victoire du candidat du Frelimo, Daniel Chapo, ont déjà fait, au moins 150 morts, depuis leur début, il y a deux mois?
Pourtant l’Afrique est dite continent de l’avenir! Et les puissances du monde s’y bousculent toutes, n’ayant d’yeux que pour ses sous-sol et sol, d’une richesse inestimable, qui suscitent des convoitises de toutes parts. Ce qui expliquerait bien cela, chaque «envahisseur» voulant se tailler la part du lion, au détriment des Africains eux-mêmes. Si à ces maux, il faut ajouter les effets dévastateurs des changements climatiques causés par les grands pollueurs de l’occident et de l’Asie, lancés dans une course industrielle effrénée, le continent noir, est loin de voir le bout du tunnel. L’Afrique offre, ainsi, ses fils, à la recherche d’un eldorado occidental qui se révèle de plus en plus comme un mirage, aux vagues meurtrières insatiables des océans devenus des cimetières à ciel ouvert pour migrants à l’assaut de la citadelle Europe, depuis lors imprenable.
Le chapelet de maux auxquels doit faire face le «prince de la paix» aurait découragé plus d’un, s’il n’était le fils unique envoyé par le Père pour sauver l’humanité, en route vers le chaos.
En tout cas, Joyeux Noël et que l’«enfant» qui «nous est né» apporte sur la terre, espoir et espérance, pour un quotidien et un avenir meilleurs pour les Hommes!
Par Wakat Séra
