Accueil A la une La Méditerranée, cimetière à ciel ouvert pour migrants!

La Méditerranée, cimetière à ciel ouvert pour migrants!

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Les migrants clandestins sont confrontés à mille et un dangers (Ph. d'illustration)

10 457 migrants sont morts en mer, en 2024, alors qu’ils étaient en route vers l’Espagne. Selon l’association espagnole de défense des droits des migrants, Caminando Fronteras, qui a compilé ces statistiques tristes, et tout autant alarmantes, cela fait de cette année finissante, avec 58% de candidats à l’immigration décédés, la plus meurtrière, par rapport à 2023.

L’Afrique, sans être forcément aux premiers rangs de ces bilans malheureux, n’y tient pas moins une place de choix.  Car, parmi les dizaines de milliers de clandestins qui quittent les côtes de l’Afrique de l’ouest, comme la Mauritanie, une bonne partie est issue de pays africains qui s’installent dans des embarcations précaires pour essayer de rallier les îles Canaries, cet archipel étant devenu, de par sa proximité avec le continent, une porte d’entrée vers l’Europe continentale. Entre 2014 et 2024, malgré les difficultés d’un recensement fiable, la comptabilité établie, fait ressortir que plus de 16 400 migrants sont morts ou ont disparu en Afrique. Pour l’agence de l’ONU pour les migrations (OIM), ce chiffre macabre inclut les décès durant la traversée vers les Canaries, mais également dans le désert du Sahara. Ils sont, en effet bien nombreux à succomber également dans les vastes étendues sableuses, qu’ils essaient d’emprunter, de jour comme de nuit, pour atteindre l’eldorado européen!

Mais y-a-t-il, seulement encore un eldorado européen? Rien n’est moins sûr! Avec les mesures rigoureuses, souvent inhumaines, brandies contre l’immigration clandestine et l’accueil hostile qui est réservé aux migrants, pour ceux qui arrivent à échapper à la faim, à la fournaise, et à la traite humaine, pratiquée par des individus sans foi ni loi, surtout dans ce pays de non droit qu’est devenue la Libye, au bout de leur voyage, c’est l’enfer. Le paradis escompté se trouve finalement derrière eux, dans leurs différents pays qu’ils ont fuis, grâce à leurs propres économies où l’argent cotisé par toute une famille, voir tout un village, pour faire partir le fils censé les sauver de la misère, par le biais de gros transferts d’argent. Les lois drastiques contre le travail au noir, et l’obtention de plus en plus impossible de papiers, transforment ces migrants en «sauterelles indésirables» qui envahissent les bords de la Seine ou de La Tamise. Vivant en voisinage serré avec les cafards et les rats dans des HLM où ils s’entassent dans une seule pièce, comme des sardines dans une boîte, nombre de migrants qui ont pu franchir les barbelés de la citadelle Europe, se contentent de petits boulots que leurs hôtes qui les acceptent de moins en moins veulent bien leur laisser. A défaut, il faut embrasser le système D et être guetté constamment par la police, la prison et le renvoi dans le premier aéroport africain.

Malheureusement, la mauvaise gouvernance érigée en sport national par les dirigeants africains qui ne se soucient que de leur seul bonheur, au détriment de l’intérêt du peuple, ne font qu’encourager, ces départs massifs des Africains vers des horizons qu’ils jugent plus cléments. Et même face à la désillusion, l’idée de rentrer à la maison, n’effleure même pas l’esprit des migrants, pour ne pas devenir la risée du quartier, voire la honte des parents et proches. Et c’est ainsi que la Méditerranée continue d’être ce monstre insatiable qui avale, au quotidien, des migrants clandestins qui préfèrent les vagues tueuses de la mer aux larmes chaudes de la mère!

Par Wakat Séra