L’avocat burkinabè Me Apollinaire Kyélèm de Tambèla, a indiqué ce vendredi 5 janvier 2018 à Wakat Séra à la suite du communiqué du parquet militaire que Auguste Barry, ex-ministre sous la Transition, accusé de « faits de présomption d’atteinte à la sureté de l’Etat », encourt une peine allant de « cinq ans minimum à la prison à perpétuité ». Interpellé le 29 décembre 2017, le colonel Barry, connu pour être très proche du général Isaac Zida (ex-Premier ministre) a été déféré le 3 janvier à la Maison d’arrêt et de correction des armées (Maca).
Selon Me De Tambèla, avocat inscrit au barreau, directeur du Centre de recherches internationales et stratégiques (CRIS), si les faits reprochés au colonel Auguste Barry sont avérés, l’ex-ministre pourrait bénéficier d’une circonstance atténuante ou aggravante. « Si c’est en temps de guerre qu’une telle infraction est commise, les peines sont aggravantes. Mais dans la situation actuelle, les autorités burkinabè peuvent estimer que nous sommes en temps de paix », a-t-il dit.
Donc, en fonction de la gravité des documents transmis au Juge d’instruction sur la base de ce qui est reproché à l’homme de confiance de Zida, « il y a des situations atténuantes comme il y a des situations aggravantes », a estimé Me Apollinaire Kyélèm qui a rappelé que M. Barry n’est pas pour le moment coupable. « Ce n’est pas parce qu’il a été arrêté qu’il est coupable. Tant que la justice ne l’a pas encore jugé, il est présumé innocent ».
A la question de savoir ce qu’il pensait de cette affaire, il a déclaré que « ça peut-être une histoire montée de toute pièce (vu) que Auguste Barry a été très proche du général Isaac Zida ou bien, on peut supposer que le colonel à travers son Centre d’Etude stratégique en Défense et en Sécurité (CESDS) a eu à échanger des documents » jugés confidentiels par les autorités actuelles.
« Il faudra que les autorités communiquent davantage pour qu’on sache exactement ce qui est reproché » à celui qui était désigné comme le cerveau du gouvernement de la Transition de 2015, a demandé en fin de compte Me Apollinaire Kyélèm De tambèla, pour qui, cet évènement « ne chamboulera pas » l’ordre ou les positions au sein des partis politiques.
Par Mathias BAZIE