Selon une source interne du dossier, à Wakat Séra ce mercredi 28 février, le président du tribunal Seydou Ouédraogo, qui siège pour le putsch manqué de 2015 dont le jugement a débuté mardi, s’exposait à de « graves dangers » s’il poursuivait le procès après que les avocats ont quitté la salle, en contestant sa « légalité » dans cette affaire tant attendue par les Burkinabè qui aspirent à une réelle démocratie après la démission fin octobre 2014 de Blaise Compaoré qui a régné pendant 27 ans.
Répondant à la question de savoir si le président du tribunal militaire Seydou Ouédraogo n’avait pas le droit de continuer le jugement quand les avocats ont quitté la salle d’audience comme l’a souhaité la partie civile et certains citoyens, notre source nous a répondu qu’« il avait bien le droit de continuer mais cela allait être plus intéressant pour nous (avocats) puisqu’on allait envoyer des huissiers en ce moment pour constater alors que la loi qui lui permet d’être président n’est pas en vigueur ».
« En continuant l’audience, (Seydou Ouédraogo) s’exposait non seulement à la décision qu’il allait rendre mais il exposait aussi sa carrière », a renchéri notre informateur qui a rappelé que le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) « a statué récemment en conseil de discipline, donc les juges font vraiment attention et (donc, Seydou Ouédraogo) ne pouvait pas se permettre de continuer » puisqu’il « statuait en tant que président de séance ».
Notre indicateur a même rappelé que les avocats ont lu hier la disposition de l’article 21 de la loi sur la déontologie des magistrats à l’audience pour monter qu’un magistrat ne doit siéger dans une cour quand il sait qu’il viole manifestement une loi.
Mathias BAZIE