Maître Mamadou Traoré, ancien Bâtonnier du Burkina Faso est accusé dans l’affaire du putsch manqué du 16 septembre 2015 actuellement pendante devant le Tribunal militaire de Ouagadougou. La Conférence des Barreaux de l’UEMOA (l’Union économique et monétaire ouest-africaine) suit donc attentivement l’évolution dudit dossier, tout comme l’ensemble des organisations d’Avocats à travers le monde. Au regard du déroulement actuel du procès devant le Tribunal militaire de Ouagadougou, les bâtonniers de l’UEMOA se sont concertés à Niamey et ont décidé de faire le déplacement à Ouagadougou dans les jours prochains pour se concerter avec les avocats burkinabè de Maitre Mamadou Traoré.
L’on se rappelle qu’en 2016, une délégation de cinq membres de la Conférence des Barreaux de l’UEMOA s’était également rendue à Ouagadougou pour constater les conditions dans lesquelles l’ancien Bâtonnier du Burkina Faso, Maitre Mamadou Traoré, avait été entendu et mis sous mandat de dépôt, dans le cadre de l’affaire du coup d’Etat manqué de septembre 2015. Maître Traoré venait d’être inculpé par le juge d’instruction militaire et incarcéré à la Maison d’arrêt et de correction des armées (MACA).
Apres avoir rencontré certaines autorités judiciaires du pays et rendu visite à Maitre Mamadou Traoré à la MACA, la Conférence des Barreaux de l’UEMOA avait dénoncé à l’époque la violation du Règlement n°05/CM/UEMOA qui met sur un pied d’égalité tous les avocats ressortissants de l’espace UEMOA, lesquels peuvent exercer librement leur ministère dans l’un quelconque des pays dudit espace, s’y installer à titre principal ou au titre d’un cabinet secondaire.
Dans ce même dossier, la Conférence des Barreaux de l’UEMOA avait appelé la Justice du Burkina Faso à se conformer aux Accords et Conventions internationaux signés par le pays, en particulier le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, qui accorde à la personne poursuivie de choisir librement son défenseur; ces Conventions ayant une valeur supérieure à la loi et donc au code de la Justice militaire.
Cette fois encore, la conférence des Barreaux de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) vient constater la régularité procédurale du procès qui se déroule devant le Tribunal militaire de Ouagadougou. L’information de l’arrivée de cette Conférence des Barreaux de l’UEMOA à Ouagadougou a déjà été présentée par une certaine presse frileuse comme un groupe d’Avocats venant dénigrer l’institution judiciaire burkinabè. Rien d’autre qu’une ignorance abcdaire : la Conférence des Barreaux ne se mêle que de l’application de ses textes, des textes communautaires et du procès équitable. Tout cela rentre dans le cadre du renforcement de l’Etat de droit que le Burkina Faso évoque en toute occasion sans cependant en accepter les conséquences. L’on se rappelle le refus d’appliquer la décision de la Cour de justice de la CEDEAO en 2015 sous la Transition.
Du reste, l’ancien Bâtonnier du Niger et Vice-Président de la Conférence des Barreaux de l’UEMOA, Maître Moussa Coulibaly, est constitué dans le dossier du coup d’Etat manqué aux côtés de Maitre Mamadou depuis le début du procès. Il s’est pour cela présenté au Président du Tribunal militaire le 27 février 2018 et lui a remis copie de sa lettre de constitution. Il ne s’est donc pas constitué après le départ de ses avocats burkinabè comme cette presse de désinformation tente de le faire croire maladroitement.
Rappelons enfin que Maitre Mamadou Traoré a été Président de la Conférence des Barreaux de l’UEMOA en 2014.
Avec l’arrivée de la Conférence des Barreaux de l’UEMOA, l’on verra bien l’attachement du Burkina Faso à l’Etat de droit.
Foi de Post 24/24
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