Lorsque le Mois de RAMADHAN apparaît, beaucoup de musulmans jeûnent. Des hommes comme des femmes, des plus jeunes au plus âgés, … On constate que tout le monde essaie d’observer cette obligation. Aussi est – on en droit de se poser la question de savoir qui doit réellement jeûner, selon les règles qui régissent cette pratique en islam? C’est l’objet de cet article de votre journal, avec l’éclairage de l’imam Nouhoun Bakayogo du Cercle d’Etude, de Recherches et de Formation islamiques (CERFI).
Il est du devoir de tout musulman pubère, sain d’esprit et capable de jeûner d’accomplir le jeûne du Mois de RAMADHAN.
Cependant, il y a des excuses que la Loi de l’Islam prévoit pour les catégories de personnes qui ne peuvent pas jeûner; dans ces cas elles devront s’acquitter de ce qui leur est recommandé, chacun et chacune, selon son cas.
Globalement la Loi islamique autorise deux (02) grandes catégories de personnes à suspendre le jeûne, ce sont:
- les femmes en menstrues ou en Lochies (accouchement) et celles qui sont enceintes ou qui allaitent;
- les malades et les voyageurs (dont la situation ne permet pas de jeûner).
- Les femmes, pendant leurs règles (menstrues) ou leurs lochies (pouvant aller jusqu’à 40 jours après l’accouchement, au maximum) suspendent leur jeûne et le reprennent dès la fin des écoulements sanguins.
Après le Ramadhan, elles remboursent le nombre de jours de jeûnes ainsi déférés.
- Les femmes qui allaitent peuvent différer leurs jeûnes, si (i) elles craignent pour leur propre santé ou (ii) si elles craignent pour la santé de leurs bébés.
Après le Ramadhan, elles remboursent également le nombre de jours de jeûnes ainsi déférés. Si l’abandon du jeûne a été motivé seulement par crainte par rapport à la santé du bébé, en sus de remplacer les jeûnes manqués, la femme concernée devra également s’acquitter d’une « fidyah ou rachat » (compensation qui consiste en principe à nourrir un pauvre pendant un jour) pour chaque jeûne manqué (selon le Rite Malickite).
- Les Malades chroniques ou les personnes épuisées par l’âge qui ne peuvent supporter la faim ou la soif du jeûne, doivent faire la « fidyah ou rachat« .
Cependant si la maladie est curable, le malade remboursera son jeûne dès la guérison retrouvée.
- Pour le Voyageur, il y a divergence entre les savants sur la distance et les conditions du voyage devant autoriser de suspendre le jeûne.
Mais, selon le Rite Malickite (qui est la plus pratiquée en Afrique, donc au Burkina Faso), une personne voyageant durant le mois de Ramadhan peut rompre son jeûne ou l’observer.
Alors s’il décide de suspendre son jeûne, pour un voyage permettant de raccourcir les prières de 4 à 2 rakaah (unité de prière), il doit rembourser, après Ramadhan, le nombre de jours manqués.
Celui qui n’a pas jeûné délibérément durant Ramadhan, sans excuse, tombe dans un grand péché. Il doit se repentir et rattraper son jeûne dès le lendemain de la fête de fin du Ramadhan.