Près d’une centaine de commerçants, répondant à l’appel de la Coalition nationale pour des acteurs de l’économie pour un commerce équitable (CNAECE), a marché ce samedi 9 juin 2018 à Ouagadougou pour dénoncer les arrêts de travail réguliers de la Coordination des syndicats du Ministère de l’Economie et de Finances (CS-MEF). Pour ce regroupement de marchand, leur action vise à lutter contre le « terrorisme économique » entrepris depuis près d’un mois par la CS-MEF.
Les militants et sympathisants de la Coalition pour un commerce équitable, des grossistes et détaillants pour la plupart, ont marché en cette matinée, du rond-point des Nations unies sur près de 500 mètres en direction du Premier ministère, au centre-ville de la capitale burkinabè, pour remettre leurs doléances au chef de l’exécutif qui s’est fait représenter par son directeur de cabinet.
Munis de banderoles et autres plaques sur lesquelles sont gravés des propos hostiles à l’endroit des agents du ministère de l’Economie et des Finances, membres de la CS-MEF, les manifestants ont été encadrés durant leur mouvement par la Compagnie républicaine de sécurité et la gendarmerie. « Trop c’est trop ! A bas les terroristes économiques ! Non au pillage économique ! Non à la déstabilisation économique ! Syndicat criminel ! Libérez le ministère de l’Economie ou A bas le nouveau RSP ! », étaient entre autres les slogans qu’entonnaient de temps en temps les marcheurs pour exprimer leur colère.
Ces marcheurs disent ainsi apporter leur « soutien » au ministre de l’Economie et des Finances, Hadizatou Rosine Coulibaly/Sori parce qu’« elle est en train de travailler pour le développement réel du Burkina Faso ».
« Si les agents du ministère de l’Economie ne veulent pas travailler, ils n’ont qu’à démissionner et le gouvernement va chercher des gens pour venir les remplacer et faire le travail », a déclaré sur un ton de nervosité, Rasmané Kologo, président de la CNAECE. Pour lui, « si le gouvernement a peur » des membres de la CS-MEF, sa coalition va montrer aux grévistes qu’elle « n’a pas peur d’elle ».
L’attitude de la CS-MEF qui a enchaîné les mouvements (sit-in et grève) sur ces trois dernières semaines « démontre à souhait qu’elle veut mener le pays vers le chaos pour assouvir des désirs politiques », pensent la plupart des marcheurs que nous avons interrogés. Pour eux, il faut que les militants et sympathisants de CS-MEF combattent le gouvernement sur d’autres terrains et épargner les populations qui traversent déjà des moments difficiles avec « la situation économique qui est de plus de plus agonisante ».
Les manifestants, estimant que le secteur du commerce est le domaine qui est le plus touché avec ces mouvements, avoir perdu pendant ces trois semaines d’arrêt de travail du ministère de l’Economie, de fortes sommes, toute chose qui plombe fortement leurs activités.
Le 3 avril dernier, cette coalition avait animé une conférence de presse pour attirer l’attention des grévistes quant à la morosité de la situation économique que vit le pays depuis la chute de l’ex-régime fin octobre 2014.
Par Mathias BAZIE