Avec la complicité honteuse d’un arbitre mal inspiré, le Nigéria vient de subir sa cinquième défaite en coupe du monde face à l’Argentine. Mais cette fois-ci, la pilule est plus amère à avaler, du côté d’Abuja. Cuneyt Cakir aurait été en mission pour éliminer les Super Eagles qu’il n’aurait pas mieux fait en refusant ce pénalty aux Nigérians, à la 76è minute de leur match décisif contre l’Argentine. Oui, sans verser dans un chauvinisme de mauvais aloi, il faut reconnaître que cette main du joueur argentin appelait bien une sanction appropriée, car un joueur nigérian était à l’affût pour reprendre ce centre qui a été freiné par la faute en pleine surface de réparation par le geste de Rojo. On peut épiloguer sur le fait que la main soit involontaire ou non, mais elle est bien réelle et a empêché l’Afrique de placer, dès ce mardi 26 juin, sa première équipe en 8è de finale de cette coupe du monde. Et l’Argentine de Lionel Messi qui avait perdu le contrôle de la rencontre dont elle a dominé la première partie, de la tête et de pieds, a logiquement pris le dessus dans les dernières minutes sur un but de… Rojo qui aura été, décidément, le bourreau des poulains de Gernot Rohr. Le cauchemar des Nigérians était désormais total, eux qui n’avaient besoin que d’un petit point, pour se qualifier pour le second tour, la Croatie, patronne de ce groupe menant devant loa courageuse équipe islandaise par 1-0.
Ils ont donc éliminé l’Afrique! Pouvait-il en être autrement pour un continent dont les joueurs croient réellement peu en leurs chances? Souvent maîtres de matches de haut niveau, les Africains dont le péché mignon et congénital est de se déconcentrer avant le coup de sifflet final, se font toujours coiffer sur le fil. Ce ne sont pas le Maroc, l’Egypte et encore moins le Sénégal qui s’est fait rejoindre par deux fois au score par le Japon lors de sa deuxième sortie, qui diront le contraire. Et le Nigeria vient également de faire l’amère expérience de ce manque de rigueur. Cependant, les Aigles ont l’excuse d’avoir subi la mauvaise foi du juge central, le Turc, ayant fait le choix de décider du sort du Nigéria, en lui refusant ce pénalty de presque fin de match. Une décision cruelle qui ressemble à bien d’autres, dans d’autres coupes du monde d’où les Africains ont été sortis soit par l’entente de deux équipes occidentales, soit par option commerciale des organisateurs qui ont besoin des recettes colossales produites par les nombreux supporters et publics qu’attirent les équipes occidentales et autres. Lionel Messi, Cristiano Ronaldo et autre Neymar sont forcément plus aguichants que des footballeurs africains, dont les gestes chatoyants et les «gris-gris» à la brésilienne, ne font que renforcer leurs chances d’obtenir de meilleures places dans leurs clubs en Europe et ailleurs.
Que peut faire le Sénégal le jeudi contre la Colombie? Les Lions, seuls représentants du continent noir encore en lice, après avoir fait rêver tout un continent lors de leur entrée victorieuse contre la Pologne dans le mondial russe, doivent souquer ferme pour espérer passer le guet du premier tour pour atteindre la rive des 8è de finales, et plus si affinités. En tout cas, autant l’Afrique garde l’espoir avec le Sénégal, autant le pessimisme est grand sur le continent, habitué à pleurer l’élimination précoce de ses représentants. Il urge que les Africains comprennent que l’essentiel n’est plus de participer à la coupe du monde, mais de la remporter. En tout cas, la main «rouge» (de Rojo) qui a contribué à chasser le Nigéria de la Russie, a placé les Argentins, désormais gonflés à bloc, sur la route de la France qui rêve de décrocher une autre coupe du monde, 20 ans après celle conquise par la bande à Zinedine Zidane.
Par Wakat Séra
