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Coup d’Etat manqué de 2015: « J’y ai perdu mon propre frère » (Adjudant-chef Moussa Nébié)

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L’adjudant-chef Moussa Nébié (Rambo), ex-garde présidentiel poursuivi pour sa présumé implication dans le coup d’Etat manqué du 16 septembre 2015 au Burkina, a confié devant le tribunal, lors de son interrogatoire, ce vendredi 6 juillet 2018, que son « propre frère » a été tué au cours de ces événements, exprimant sa compassion aux victimes.

« Parmi les victimes il y a mon petit frère », a laissé entendre l’adjudant-chef Nébié précisant qu’il a reçu « quatre balles ».

Il a tenu à exprimer sa compassion à l’endroit des victimes, soutenant que lui particulièrement il n’a « jamais frappé personne ni donné d’ordre à quelqu’un » au cours de la période du putsch. « J’ai toujours été avec le général (Gilbert Diendéré)… Je n’ai pas eu contact avec les manifestants », a déclaré l’accusé à la barre, niant les chefs d’accusation de meurtre, de coups et blessures volontaires, incitation à commettre des actes contraires aux règlements et discipline militaire et complicité de dégradation de biens, à lui reproché. « Je reconnais une charge, l’arrestation du président Michel Kafando », a-t-il affirmé.

A la suite de cette déclaration, Me Yanogo de la partie civile, prenant la parole a appelé l’adjudant-chef à dire ce qu’il a réellement fait pendant la période du coup d’Etat car c’est la vérité seule qui peut être à la « base d’un apaisement des cœurs ».

Quant à Me Prospère Farama, il a exprimé son admiration pour la précision et la franchise de cet accusé qui a reconnu avoir mis aux arrêts le président de la transition Michel Kafando.

L’adjudant-chef Moussa Nébié dit Rambo, a affirmé qu’il n’a pas reçu de l’argent pour faire ce qu’il a fait. Il dit avoir seulement exécuté des ordres militaires. Lui qui est resté avec le général Diendéré jusqu’au bout, a quitté sa cachette le 1er octobre 2015 pour la Côte d’Ivoire car il a été informé qu’il était « recherché mort ou vif ». Il a été par la suite arrêté par les autorités ivoiriennes et renvoyé au Burkina pour le mettre entre les mains de la justice.

Les interrogatoires avec l’adjudant Nébié ont été suspendus vers 16h45 pour les reprendre demain samedi 7 juillet.

Par Daouda ZONGO