A l’instar de la communauté internationale, la Journée internationale Nelson Mandela a été célébrée à Genève le 18 juillet dernier. La cérémonie commémorative organisée sous l’égide du Groupe africain, a été l’occasion de rappeler l’énorme sacrifice de l’illustre disparu, d’honorer son héritage et d’inviter toutes les générations à s’inspirer de son humanisme et de son humilité.
« Le combat pour l’égalité, la dignité et la justice continue. L’héritage laissé par Madiba nous montre le chemin ». Le Secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres donnait ainsi le ton dans un message vidéo à l’assistance. Et les autres messages délivrés par les personnalités présentes à cette cérémonie ont tous appelé à perpétuer le combat de cet artisan de la paix.
Pour le Président du Groupe africain, l’Ambassadeur, Représentant permanent du Burkina à Genève, S. E. M. Dieudonné W. Désiré Sougouri, c’est même un « devoir moral d’agir à son image », « face aux multiples défis auxquels notre monde est confronté ». Et de fait, malgré quelques progrès, le directeur de l’administration de l’Office des Nations Unies à Genève, Clemens Adams estime que le monde risque, plus que jamais, de glisser vers des temps sombres ».
Le Président du Groupe africain a ainsi appelé à la tolérance, une des nombreuses valeurs qu’incarnait Nelson Mandela, indiquant que « cette tolérance n’est pas seulement un principe moral, mais elle est également une nécessité politique et juridique pour les individus, les groupes et les Etats».
« C’est l’occasion pour moi d’appeler les Etats à élaborer de nouvelles législations afin de garantir une égalité de traitement et de chances aux différents groupes et individus qui composent la société, et à faire davantage preuve de solidarité envers toutes les personnes vulnérables, en particulier les migrants et les réfugiés », a déclaré l’Ambassadeur Sougouri.
« Faire du monde un meilleur endroit »
Pour les différents intervenants, les valeurs défendues par Nelson Mandela se retrouvent dans les Objectifs du développement durable (ODD) de 2030. Et tous ont développé un véritable plaidoyer pour l’atteinte de ces ODD qui visent à assurer « la paix et la prospérité pour les peuples et la planète », pour reprendre les mots du Président du Groupe africain.
Pour la Vice-Présidente de ATD Quart Monde, Janet Nelson, « la pauvreté massive et l’inégalité obscène » sont des freins à l’accomplissement d’un monde de justice et de paix. Citant Nelson Mandela qui a déclaré que « la lutte contre la pauvreté n’est pas un acte de charité mais un acte de justice », Janet Nelson a appelé à « ne laisser personne de côté » et à faire en sorte que « personne ne vive dans la peur et dans la honte ». Pour la Vice-Présidente d’ATD Quart Monde, il faut « perpétuer son héritage, pour honorer véritablement cet homme ».
« Nous allons honorer Nelson Mandela, si nous sommes prêts à nous sacrifier », a affirmé de son coté l’Honorable Mogoeng Mogoeng, Président de la Cour constitutionnelle de l’Afrique du Sud qui estime que « le moment est venu d’agir ».
« Nous avons parlé trop longtemps. Le moment est venu de traduire ce que nous avons dit pendant des décennies en actes ». Et cela passe, selon lui, par la dénonciation des dirigeants corrompus, des multinationales qui pillent les ressources naturelles de nos pays et détruisent l’environnement et par l’éradication de « l’abjecte pauvreté ».
« Faire du monde un meilleur endroit » est encore possible, mais il faut reprendre le flambeau là où Madiba l’a laissé.
Mathieu Bonkoungou
Ambassade, Mission permanente du Burkina
3 -Le Groupe de jazz de l’Office des Nations Unies à Genève pour l’ambiance