La coordination des comités de la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B), de la Caisse nationale de Sécurité sociale (CNSS), après les séries de dénonciation sur un recrutement qu’il juge «douteux», a animé ce mercredi 1er août 2018 à Ouagadougou, une conférence de presse pour demander « urgemment l’annulation » et non la « suspension » du test querellé.
Le feuilleton de ce que les Burkinabè, depuis un mois maintenant, peuvent appeler le processus de recrutement douteux à la CNSS, continue d’alimenter l’actualité avec en toile de fond cette fois-ci des manifestations vigoureuses en perspectives. Après le limogeage du directeur des Ressources humaines (DRH) de la CNSS, accusé de favoriser l’admission de trois de ses proches à ce recrutement, le syndicat de la Caisse demande maintenant « l’annulation pure et simple » du test pour ne pas faire la promotion de « favoritisme, de la culture de la médiocrité, du népotisme et à la coterie ».
Dans cette situation que le syndicat juge « mafieuse », les animateurs de la conférence de presse se disent « étonnés de la passivité de la direction générale qui aurait dû avoir une réaction immédiate, forte et ferme dès la première dénonciation de l’ignominie ». Selon ces responsables des comités CGT-B, « il faut annuler, pas suspendre » le recrutement, estimant qu’« il n’y a pas d’hésitation devant une telle imposture ».
« A la date d’aujourd’hui, la direction générale n’a pas pris la mesure de la situation », selon Seydou Koné, secrétaire général des comités CGT-B de la CNSS. « Nous voulons une annulation et une reprise du test dans les conditions normales », a déclaré sans aucune ambiguïté M. Koné qui a noté que cela fait « bientôt un mois mais les choses traînent ».
A en croire M. Koné, il n’y a pas que le DRH de la CNSS qui est impliqué dans cette affaire. « D’autres cadres de l’institution sont fortement impliqués ». Mais pour des raisons d’enquête, « nous ne pouvons pas donner des noms », est-il resté ferme sur sa position malgré l’insistance des confrères qui ne veulent pas qu’on jette le discrédit sur tous les agents ou les cadres de la CNSS.
Ephrem Justin Kiénou, délégué syndical adjoint, a appelé les « démocrates, les patriotes, les vaillants militants des droits de l’homme à se mobiliser pour exiger de la direction générale et du gouvernement l’annulation de ce honteux test de recrutement externe de personnels au profit de la CNSS ». M. Kiénou a annoncé dans les tous prochains jours, « une marche » en direction du ministère de la Fonction publique que sa structure syndicale compte organiser pour se faire entendre sur cette affaire.
Les conférenciers ont rappelé à la presse que leur structure syndicale a saisi « la gendarmerie, l’Autorité supérieure de contrôle de l’Etat et de Lutte contre la Corruption (ASCE-LC), le Procureur du Faso, le Tribunal administratif et le Réseau national de lutte anti-corruption (Ren-Lac) » pour les investigations dans le cadre de ce dossier.
A la question de savoir pourquoi le syndicat ne peut pas attendre les résultats des enquêtes avant de continuer les dénonciations qui changent de forme, M. Koné a indiqué que « le temps de la justice n’est pas le nôtre ».
Une semaine après le limogeage du DRH de la CNSS, l’emploi et la formation des admis ont été suspendus à titre conservatoire.
Par Bernard BOUGOUM