L’opposition politique burkinabè prend «acte» de la décision du Conseil constitutionnel qui a estimé que les réformes opérées dans la nouvelle loi modificative du Code électoral adopté à l’Assemblée nationale le 30 juillet dernier sont « conformes à la Constitution », a déclaré ce jeudi 23 août 2018, Moussa Zerbo, député de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), la deuxième force politique du pays.
Le 30 juillet 2018, les députés de l’opposition avaient, lors des débats en prélude au vote du nouveau Code électoral, signifié qu’ils étaient contre le texte qui est « une régression démocratique » pour le Burkina Faso, avant de quitter la salle de plénière.
Après cet acte, les trois groupes parlementaires notamment de l’UPC, du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) et du groupe Paix, justice et réconciliation nationale (PJRN), ont animé une conférence de presse au siège de l’opposition avant de déposer un recours devant le Conseil constitutionnel pour réaffirmer leur position sur le nouveau Code électoral qui exclurait la grande majorité des Burkinabè résidant à l’étranger alors que des consultations électorales sont en vue en 2020.
Le porte-parole de l’UPC, Moussa Zerbo, joint au téléphone, a signifié que les trois groupes parlementaires « ne se sont pas encore réunis » du fait que les députés sont en congés actuellement. « Mais de façon globale que ça soit l’UPC, le CDP ou le PJRN, nous avons échangé au téléphone » et ce qu’il faut retenir, « nous prenons acte seulement de la décision qui a été rendue et nous nous gardons de commenter les décisions de justice », a ajouté M. Zerbo.
« Spécifiquement au niveau de l’UPC nous n’avons pas de démarche à entreprendre pour la simple raison que ça n’a pas été un recours de l’UPC mais ça a été tout simplement un recours de l’ensemble des groupes parlementaires de l’opposition siégeant à l’Assemblée nationale », a-t-il poursuivi. Sur cette base les trois groupes parlementaires « n’envisagent pas d’opter pour une stratégie de façon solitaire », a-t-il aussi noté.
Dans la décision dont Wakat Séra a obtenu copie le 20 août 2018, le Conseil constitutionnel estime que le Code électoral tel que modifié « est conforme à la Constitution » burknabè. Cependant, les Sages ont jugé recevable le recours déposé par la députée Juliette Bonkoungou du CDP et 36 autres.
Le Code électoral actuel querellé par la classe politique stipule en certaines de ses dispositions qu’il n’y aura des bureaux de vote que dans les ambassades et les consulats, ce qui est, de l’avis de Juliette Bonkoungou et 36 autres, sinon de l’opposition regroupée autour du chef de file de l’opposition, « une grave inégalité entre les citoyens ».
Par Bernard BOUGOUM