«Qu’est qu’on veut» au capitaine Abdoulaye Dao, qui «n’était pas à Ouagadougou» le 16 septembre 2015, date de l’arrestation des autorités de la transition ? Il s’agit d’une interrogation de la défense de cet officier qui commandait le Groupement des unités spéciales de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP), au cours de l’audience de ce mardi 25 septembre 2018.
Au quatrième jour de son interrogatoire, devant la chambre de jugement du tribunal militaire burkinabè, le capitaine Abdoulaye Dao est resté sur sa position tout en plaidant non coupable des faits de complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, meurtre, coups et blessures, dégradation de biens et incitation à commettre des actes contraire à la discipline militaire, à lui reprochés. Il a laissé entendre qu’il est «prêt pour une confrontation avec l’adjudant-chef major Eloi Badiel», s’il le faut.
«Le capitaine Dao ne peut reconnaitre que ce qu’il a fait», a affirmé un de ses avocats, Me Maria Barry, soutenant que cet officier «n’était pas à la tête d’un commando» comme on le fait savoir.
Pour Me Barry, «à aucun moment on n’a démontré que le capitaine a incité à commettre des actes contraires à la discipline militaire», il n’y a pas «d’acte de complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat». Elle a également fait savoir que le capitaine Dao a été «l’officier sur qui il y a eu le plus de recherches», mais que jusqu’à présent il n’y aurait pas d’éléments qui prouvent sa culpabilité dans cette affaire de putsch manqué.
«Nous avons attendu en vain les actes infractionnels retenus contre nous», a affirmé Me Dieudonné Bonkoungou, notant qu’ils sont «obligés de (se) défendre à l’aveuglette».
Selon Me Bonkoungou le fait que le capitaine Abdoulaye Dao ait participé à la réunion des médiateurs (composés de la hiérarchie militaire et des sages), ne constitue pas «une infraction ou acte de complicité», sinon il va falloir poursuivre la délégation des médiateurs.
Mais pour le parquet et la partie civile, le capitaine Dao ne dit pas tout ce qu’il a eu à poser comme acte au moment des faits. M. Dao a nié avoir donné d’ordre pour des patrouilles et avoir incité des éléments à commettre des actes contraires à la discipline militaire.
Durant son audition, des questions du parquet et de la partie civile sont restées sans réponses car le capitaine Abdoulaye Dao a opté de se taire sur certaines questions. Cette attitude n’a pas été du goût des défenseurs des victimes du putsch.
L’audience a été suspendue vers 17h. Elle reprendra demain mercredi 26 septembre 2018 à 9h, avec la poursuite des interrogatoires des accusés.
Par Daouda ZONGO