Le président de la Métropole de Lyon, David Kimefeld, est à Ouagadougou pour un séjour du 29 septembre au 3 septembre 2018. Cette visite d’amitié et de coopération entre dans le cadre d’une relation qui unit les deux entités depuis près de deux décennies.
C’est à 15h30 mn que l’avion du président de la Métropole de Lyon, David Kimefeld a atterri à l’aéroport international de Ouagadougou ce 29 septembre 2018, accueilli par le maire de la commune de Ouagadougou, Armand Pierre Béounindé et l’ambassadeur de France au Burkina Faso Xavier Lapeyre De Cabane. A la tête d’une forte délégation, M. KIMELFELD séjourne du 29 septembre au 3 Octobre 2018 à Ouagadougou où il prévoit une séance de travail avec les élus locaux, une visite à la Police municipale et aussi une rencontre le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba et le Mogho Naaba Baongo.
La Ville de Ouagadougou (Burkina Faso) et la Métropole de Lyon ont engagé un partenariat de coopération longue durée, avec l’objectif de renforcer les compétences des services municipaux de Ouagadougou pour relever les défis de la gestion et du développement urbain.
Par Boureima DEMBELE
Coopération Lyon – Ouagadougou (Burkina Faso) en quelques dates
Depuis 1993, Ouagadougou et Lyon coopèrent sur le thème des services municipaux et la gestion urbaine:
De 1999 à 2002, cet engagement s’est structuré autour d’un programme à destination du personnel municipal dans 6 domaines d’intervention : propreté urbaine, voirie, signalisation lumineuse, informatique, organisation générale des services techniques et gestion des garages et ateliers municipaux.
De 2003 à 2005, le partenariat a évolué avec une deuxième convention triennale orientée vers trois autres domaines : police municipale, éclairage public et espaces verts.
En 2006, le CIFAL (Centre International de formation aux métiers urbains) est créé à Ouagadougou avec l’appui du Grand Lyon. Il s’agit d’un lieu de formation, de mutualisation des connaissances et d’échanges de bonnes pratiques à destination des fonctionnaires municipaux des villes de l’Afrique de l’Ouest.
En 2011, Lyon a mené une première mission économique à Ouagadougou en partenariat avec la CCI (Chambre de commerce et d’industrie) de Lyon, le MEDEF (Mouvement des entreprises de France) et la CGPME (Confédération générale du patronat des petites et moyennes entreprises). Une quinzaine d’entreprises lyonnaises, des représentants du conservatoire, du Barreau de Lyon et de l’ENS (École Normale Supérieure) ont été associés au déplacement pour nouer des partenariats et développer des relations d’affaires entre les deux territoires.
Depuis 2011, dans le cadre d’un projet financé par l’Agence française de développement, l’appui de Lyon se concentre sur le thème de la mobilité urbaine en accompagnant la ville de Ouagadougou à développer sa propre stratégie
Depuis quand ce partenariat a-t-il été initié ?
En 1994, la métropole de Lyon (ex Grand Lyon) et la ville de Ouagadougou ont établi un partenariat suite à la rencontre entre un élu du Nord et un élu du Sud. Celui-ci se traduit par des conventions triennales entre les deux collectivités. Dépassant les changements politiques, les actions de coopération se sont développées au fil de ces conventions de coopération.
Sur le volet déchets, la coopération a débuté dès 1994. Depuis, elle s’est étendue à d’autres domaines (eau, plan d’occupation des sols, agenda 21, éclairage public, police municipale, espaces verts, informatique, déplacements urbains).
Le projet en quelques mots
La ville de Ouagadougou a présenté en 2008, aux nouveaux financements de l’Union européenne, un programme expérimental sur le traitement et la valorisation des déchets. Ouagadougou et ses partenaires ont souhaité développer une approche plus économique des déchets, en travaillant sur la mise en place à grande échelle d’une filière de traitement et de valorisation des déchets. L’objectif est d’accompagner des nouvelles filières économiques sur ce nouveau marché, potentiellement créateur d’emplois, tout en apportant des réponses concrètes à la gestion des ordures ménagères à Ouagadougou.
Aujourd’hui, la ville de Ouagadougou est considérée comme un modèle en Afrique subsaharienne dans les domaines de la propreté, grâce à la mise en place de services compétents et organisés. Elle a obtenu, en 2003, un prix des Nations Unies pour les efforts accomplis dans ce domaine.
Quelles actions ont été menées ?
Depuis 1994, la métropole de Lyon a renforcé la flotte de bennes à ordures ménagères en envoyant une quinzaine de camions réformés, ce matériel permettant aux autorités municipales d’obtenir des résultats significatifs. Accompagner la maintenance des véhicules pour une meilleure organisation et plus de sécurité est essentiel. Leur bon fonctionnement est impératif, chaque immobilisation entraîne, en effet, une désorganisation importante du service de ramassage, accentuant l’accumulation des déchets dans les dépôts de transit.
Un Centre d’enfouissement technique (CET) est opérationnel depuis 2005 et permet l’évacuation des déchets dans des conditions environnementales satisfaisantes. Une unité de traitement et de valorisation des plastiques a été créée, filière génératrice de 35 emplois stables et d’autres plus informels. Il s’agit ici de mettre en place une gestion durable des déchets tout en réduisant les tonnages enfouis.
En 2006, est créé à Ouagadougou le Centre International de formation aux métiers urbains (CIFAL), un lieu de mutualisation des connaissances, d’échanges d’expériences et de bonnes pratiques. L’échange d’expériences et la formation des personnels d’encadrement, mécaniciens, chauffeurs, éboueurs font partie des apports majeurs de la coopération mise en place.
Les « femmes de Simon »
A peine arrivé à la tête de la ville et face à une insalubrité préoccupante et un fort taux de chômage, Simon Compaoré (ancien maire de la ville) crée la brigade verte, composée de femmes se trouvant en situation de précarité, répondant ainsi à une préoccupation environnementale par une action sociale. Avec aujourd’hui quelques 3000 femmes, cette brigade verte intervient dans le balayage des rues de la ville. Les « femmes de Simon » comme les appellent les ouagalais, ont été plusieurs fois distinguées par des prix internationaux soulignant ainsi les efforts menés par une ville pour répondre efficacement aux problèmes de la propreté tout en créant des emplois.
Et aujourd’hui ?
L’expérience acquise sur le développement du tri à Ouagadougou a servi à lancer une action similaire sur la commune de Porto Novo au Bénin. Les agents en charge du nouveau centre de stockage de déchets à Porto Novo ont été formés à Ouagadougou.
Sept petites unités de tri en place ont permis de créer une centaine d’emplois sans augmenter la charge sur les finances communales.
Des actions de formation vont se poursuivre sur la gestion des déchets ainsi que sur l’entretien et la maintenance du parc poids lourds. Des projets d’extension du tri et de développement de nouvelles filières de valorisation sont également en cours.
Source: diplomatie.gouv.fr