Le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a ouvert ce vendredi 5 octobre 2018 à Ouagadougou les travaux de la cinquième édition du Rebranding Africa Forum (RAF), placée sous le thème: « Défis et opportunités de l’économie verte en Afrique ». L’ouverture du RAF qui se tient pour la première en Afrique, a enregistré la présence du président ghanéen Nana Addo Dankwa Akufo-Addo et du Premier ministre de la République du Niger, Brigi Rafini, représentant le président Mahamadou Issoufou, et de nombreuses personnalités.
Après quatre éditions tenues avec succès à Bruxelles où le forum économique africain a été créé, cette cinquième édition regroupera à Ouagadougou, dans la capitale du Burkina Faso considéré comme la plaque tournante des grands évènements africains, des centaines de cadres, des experts, des spécialistes et acteurs politiques autour des communications qui seront bien centrées sur l’économie verte, une préoccupation aux niveaux national et international.
Après avoir salué particulièrement la présence parmi les convives du RAF, du président Nana Akufo-Addo et Premier ministre nigérien, le chef de l’Etat burkinabè a déclaré qu’en faisant le déplacement de Ouagadougou, les participants au forum économique montrent le « signe de (leur) détermination à être toujours aux côtés des acteurs et actrices du continent africain depuis plusieurs années, à l’occasion des éditions successives du Rebranding Africa Forum ».
La pertinence et l’actualité du thème de la présente édition « nous interpellent à conjuguer tous nos efforts pour assurer sur le continent africain, la transition vers une économie verte et inclusive. Il me plait de noter à cet égard que le Burkina Faso s’est d’ores et déjà engagé pour réaliser cette transition pour le bien être de son peuple », a poursuivi Roch Kaboré.
L’Afrique, comme les autres continents, « fait face à des préoccupations environnementales qui menacent son développement. Il s’agit, entre autres, de l’accélération du changement climatique, de la stagnation des rendements agricoles, de l’aggravation de la pénurie d’eau, de l’épuisement des ressources halieutiques (…) de la progression inquiétante de la déforestation, de la perte constante de la biodiversité et de la dissémination de plus en plus prononcée des produits toxiques », a rappelé le président burkinabè.
Pour faire face à ces problèmes ci-dessus énumérés, Roch Marc Christian Kaboré a suggéré que les africains aient « une vision où la prospérité économique, la protection de l’environnement et le progrès social sont indissociables, ensuite l’innovation, comme élément catalyseur d’une croissance économique plus verte et responsable (sobre en carbone) et enfin des leviers d’actions efficaces, notamment, aux plans politique, juridique et institutionnel afin de provoquer et de consolider de manière irréversible les changements de comportements individuels et collectifs ».
« Qu’il est agréable de se trouver en terre africaine pour continuer de tracer les lignes d’horizon de la nouvelle Afrique, cette Afrique que nos peuples appellent de tous leurs vœux », a souligné pour sa part, le fondateur du RAF, Thierry Hot, ajoutant que « nous étions impatients, au sein de l’équipe du Rebranding Africa Forum, de venir sur le sol de l’Afrique, mère nourricière de ce Forum, matrice fondamentale du jaillissement des fulgurances idéologiques et axiomatiques enregistrées lors des quatre précédentes éditions et consignées dans le livret des 50 idées clés».
Selon Thierry Hot, « ce désir irrépressible d’Afrique, ce besoin d’enraciner le Forum sur la terre africaine est présent depuis la conception de ce projet qui était impératif de venir s’abreuver directement à la sève millénaire présente dans les entrailles du continent, de parler de l’Afrique , en la voyant et en la touchant de si près, a été rendu possible grâce à la convergence remarquable entre le projet de société du président du Faso et le substrat programmatique du Rebranding Africa Forum : bâtir une Afrique nouvelle, décomplexée, débarrassée des scories héritées de son histoire tourmentée et résolument ».
Il a aussi salué deux « grands Africains » qui ont cru à son initiative depuis le début. « Ils ont contribué à le porter sur les fonts baptismaux et ont guidé de leur expertise incontestée chacun de ses pas, je veux nommer ici mes amis et grands frères Donald Kaberuka (économiste rwandais et ex-président de la Banque africaine de développement, BAD et Abdoulaye Bio Tchané (économiste, entrepreneur et homme politique béninois ».
La pertinence des thématiques choisies et de leur cohérence avec les principaux agendas pour le développement de l’Afrique a positivement retenu l’attention du Programme des Nations-Unies pour l’Environnement (PNUE) », selon M. Hot qui a indiqué qu’il ne s’agit pas pour le RAF de faire une « transition écologique, mais de convertir les décideurs du secteur public et du secteur privé aux vertus de cette nouvelle économie, soucieuse de durabilité, privilégiant parfois la circularité et, en toutes circonstances, centrée sur l’humain ».
Le vœu des organisateurs du RAF est que les propositions issues de cette édition permettent qu’« il y ait dans la pratique des Etats, des entreprises et de la société civile, un avant et un après Ouaga 2018 en matière d’économie verte en Afrique », a conclu Thierry Hot.
Tour à tour le président ghanéen, le Premier ministre nigérien, M. Kaberuka, président de Southbridge Group, Mme Audrey Pulvar, présidente de la Fondation pour la Nature et l’Homme et Hani Salem Sonbol, président International Islamic Trade Finance Corporattion (ITFC) ont, dans leur communication inaugurale montré l’importance du thème de la cinquième édition du RAF qui est une préoccupation pour tous les pays africains, partant du monde.
Par Bernard BOUGOUM