Accueil Société Procès putsch manqué: où sont passés les autres chefs militaires « impliqués »?

Procès putsch manqué: où sont passés les autres chefs militaires « impliqués »?

0

Au troisième jour de son audition à la barre, ce mercredi 27 novembre 2018, dans le cadre du procès du coup d’État manqué du 16 septembre 2015, le général Gilbert Diendéré a chargé les chefs militaires membres de la Commission de réflexion et d’aide à la décision (CRAD). Pour lui, ils ont « fait plus que d’autres accusés » dans ce dossier.

Le général Diendéré qui a qualifié les dépositions des chefs militaires de « bizarres », s’est demandé pourquoi ils ne sont pas poursuivis dans le dossier du putsch manqué.

Il a affirmé qu’il « ne peut pas accepter ce qui est dans leurs déclarations, « car ces chefs militaires devraient » avoir leur place sur le banc des accusés ».

Selon le général, la hiérarchie avait refusé de répondre à la convocation du juge d’instruction et que c’est « l’opinion qui l’a contrainte à répondre six mois après ». L’accusé a alors noté que ces chefs militaires « ont eu le temps de se concerter » pour se décharger et « venir tout mettre » sur lui.

« J’estime que si c’est une justice équitable, certaines personnes devraient être ici », a soutenu le général Gilbert Diendéré. « Si la procédure avait été faite correctement, ces chefs militaires ne devaient pas être cités comme témoins » mais comme « accusés ».

« Moi ce qui m’intéresse, c’est la vérité qu’attendent les parents des victimes qui sont là, pour les victimes qui sont au cimetière », a dit le général Diendéré, renchérissant que « chacun veut la vérité ».

Dans ses déclarations du mardi 27 novembre 2018, le général avait déjà indiqué que la hiérarchie a accepté de l’accompagner et qu’il y a des chefs militaires qui ont été avec lui du 16 au 23 septembre 2015.

Pour le parquet militaire, la hiérarchie n’a fait qu’obéir à des ordres du général qui était devenu comme le président du Faso. Des propos qui ont amené le général Diendéré à répliquer en soutenant que « si des gens sont poursuivis pour avoir exécuté ses (instructions), les chefs hiérarchiques devraient être aussi » mis en cause. Il a déploré le fait que ce sont les « petits » seulement qui sont poursuivis dans cette affaire, se demandant: « qu’est-ce qu’on cherche à cacher? »

Par Daouda ZONGO