Le jeudi 21 novembre 2018, le marché Arb-Yaar de Tanghin a connu une rixe entre les Koglwéogos et des bouchers causant: une perte en vie humaine de part et d’autre. Une semaine après le drame, Wakat Séra a déployé une équipe pour constater l’après drame. Force est de reconnaître que la psychose est toujours présente dans l’esprit des vendeurs et des bouchers rencontrés. Nos sources ont voulu se confier sous la coupe de l’anonymat.
Du 21 au 27 novembre 2018, voilà une semaine de cela qu’Arb-Yaar ou marché de mercredi de Tanghin a vécu l’altercation entre Koglwéogos et bouchers. Sept jours après ledit drame, la vie semble reprendre son cours normal. Vue que ce n’était pas au jour du marché, l’affluence n’était pas au rendez-vous.
Néanmoins, les marchands, à la recherche de leur pitance quotidienne, semblaient enthousiastes devant leurs marchandises. Les clients quant à eux, fidèles à leur marché, étaient venus comme s’approvisionner. Le marché était rythmé au son des interpellations des clients par les commerçants, les causettes entre commerçants, commerçants-clients ou encore entre clients.
Nous avons été accueilli comme des clients. Cette impression ne sera que de courte durée lorsque nous avons abordé le sujet de la rixe entre koglwéogos et bouchers, un sujet qui ne laisse sans doute pas les commerçants et les habitués du marché indifférents. L’ambiance n’a pas tardé à se dissiper. Les commerçants tout comme les vendeurs ont commencé à nous éviter. Nous avons constaté que les gens préféraient se réfugier les uns derrières les autres. Personne ne voulait se lancer de peur de se mettre à dos les Koglwéogos.
« Franchement je veux vous raconter ce qui s’est passé ce jour-là mais j’ai peur que demains les koglwéogos s’en prennent à moi. S’il s’agissait d’un autre sujet je me porterais volontiers pour vous dire tout ce que vous désirez savoir », a avancé une personne que nous avons approchée pour avoir de plus ample information. La personne nous a indiqué l’intérieur du marché, dans lequel selon lui nous trouverons des personnes plus appropriées pour nous informer.
Après avoir essuyé plusieurs refus, les langues ont commencé à se délier. Notons toutefois que les gens sont restés vagues sur l’évènement. Une fois dans le marché, nous avons rencontré un autre monsieur. Il nous a rapporté que lorsque les koglwéogos ont fait irruption au marché, le mot d’ordre qui leur a été donné est de fermer leur porte et rejoindre leur domicile. Il dit avoir exécuté de peur de voir ses marchandises saccagées. Étant donné qu’il s’agit d’une affaire qui a opposé les koglwéogos aux bouchers, il nous a recommandés d’aller à la rencontre des bouchers qui selon son indication étaient à quelques pas de son magasin.
Lorsque nous avons évoqué la raison de notre présence, nous avons immédiatement été conduit chez le chef des bouchers car les autres bouchers nous ont laissé entendre que sans son autorisation, il leur est impossible de se prononcer sur l’affrontement. Une fois devant le chef, nous avons posé le problème mais notre surprise fut grande lorsqu’il nous a fait croire qu’il n’en savait rien. Il a dit que le jour de l’incident, ils avaient tous fini de vendre leur viande et qu’ils avaient tous regagné leur domicile. Il dit ignorer jusqu’à ce jour la raison de l’incident. Cependant il a révélé que le boucher défunt ne vendait plus la viande de leur zone. Il nous a montré un hangar qu’occupait autrefois ce dernier. Il nous a confié qu’avant son décès, il vendait de la viande grillée près d’une mosquée qu’il nous a été indiquée sans autre précision.
Nous avons rencontré une vendeuse à l’intérieur du marché qui a qui a exprimé son incompréhension vis-à-vis du début de la situation. Pour elle, c’est par le biais d’une de ses voisines qu’elle a été informée que les Koglwéogos sont à Arb-yaar. Comme à leur habitude, elle dit avoir pensé qu’il s’agissait de la poursuite d’un voleur. Mais elle dit avoir été scandalisée lorsqu’ elle a appris qu’il s’agissait d’une confrontation entre Koglwéogos et bouchers et qu’il y a eu mort d’Hommes. Mère de deux enfants à bas âge, elle dit avoir été saisie de frayeur et sans aucun désir de d’assouvir sa curiosité, elle a pris ses enfants pour regagner son domicile. Sa surprise a été que sa voie habituelle était inaccessible. « J’ai donc dû continuer ma route par l’intérieur des six-mètres », a-t-elle poursuivi dans sa narration des faits.
Un jeune homme du marché, appartenant ni au camp des bouchers ni à celui des koglweogo a été malheureusement victime de la situation. Sur sa tête, il présente une blessure. Le jeune s’est retenu de nous relater la cause de la blessure. Cependant, c’est un autre monsieur qui dit avoir suivi l’altercation qui nous en dira davantage. En effet, l’histoire de cette blessure remonte jusqu’au jour de la rixe. Lorsque la tension a commencé à monter, les koglwéogos se sont lancés dans la chasse aux sorciers. Le jeune homme à la recherche d’un abri a fini sa course dans un kiosque Orange money de la place. Et pour pénétrer dans ledit kiosque, il est rentré par la fenêtre. Malheur pour lui, il a été aperçu par certains koglwéogos qui ont forcé la porte du kiosque pour le récupérer et le bastonner.
Par Alimatou SENI (Stagiaire)