Du 3 au 5 décembre 2018, la capitale du Rwanda abrite la 13è édition de la Conférence économique africaine qui réunit autour de «L’intégration régionale et continentale au service du développement de l’Afrique», des acteurs dont l’ADN est l’émancipation du continent par l’intégration. Ils sont issus des groupes de réflexion. Ils sont des chercheurs, décideurs et dirigeants des secteurs public et privé d’Afrique. Ils sont des représentants des organisations économiques régionales. Mais ils sont également des hommes et femmes de médias des quatre coins de l’Afrique conscients que le brain-storming de Kigali pour offrir les passerelles adéquates à l’Afrique dans sa quête de développement. Le panel sur les conducteurs, les opportunités et leçons, l’érection d’infrastructures adéquates, la contribution très attendue du secteur privé, l’accélération inclusive de l’intégration régionale, etc., sont autant d’articulations qui composent le squelette de cette 13è conférence et sont les prémices d’une rencontre plus et non d’une réunion de plus.
Kigali la belle servira-telle enfin à faire de l’intégration africaine une réalité? Interrogation légitime que se posent les populations désabusées par les longs discours qui se perdent dans le grand océan des promesses jamais tenues qui ont renforcé les barrières frontalières et douanières, véritables boulets au pied du développement de l’Afrique? En tout cas l’option a été résolument prise dans la ville symbole en prouesses économiques de Kigali pour renverser positivement la courbe. La Banque africaine de développement (BAD), la Commission économique africaine (ECA) et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) entendent faire prendre à l’Afrique le train du développement par le biais de l’intégration. Conscientes que les freins à lever pour parvenir à une circulation des biens et des personnes sont nombreuses mais pas infranchissables, les trois institutions dont le cheval de bataille est de mettre l’Afrique et les Africains au diapason des continents dits avancés, ont fait le choix de trouver la formule idéale pour. C’est ainsi, comme l’a affirmé le directeur général du Centre régional de l’Afrique de l’est pour la BAD et le Fonds africain de développement, Gabriel Negatu, qu’il faut aller vite et bien. Face à la presse ce 3 décembre, lui et Ahunna Eziakonwa du PNUD et Giovanie Biha de l’ECA, celui qui représentait le président de l’AFDB a soutenu que le sujet est transfrontalier et transversal et mérite autant une volonté politique forte de la part des dirigeants, mais aussi et surtout une implication pertinente et constante du secteur privé et des médias. Car, malgré les forums, conférences et tables rondes qui se succèdent, les visas obligatoires et souvent trop onéreux pour le citoyen lambda, subsistent et rendent plus que compliqué es les initiatives des investisseurs, et par ricochet desservent le commerce intra-africain.
Le problème des visas tant dénoncé par les Africains qui, à défaut de ce sésame, prennent d’assaut par tous les moyens y compris les plus dangereux et mortels, la citadelle Europe, est bien une triste réalité sur leur propre continent. Si des efforts telle la mise en place progressive de la ZLECA qui prend racine en Afrique de l’est et la non contrainte de visas pour les ressortissants de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest, font poindre l’espoir, ils permettent surtout au trio BAD-ECA-PNUD de croire à un futur prometteur où le développement du continent connaîtra une accélération grâce à l’intégration régionale et continentale.
Par Morin YAMONGBE (Envoyé spécial de Wakat Séra à Kigali)