Quatre barons du parti de Laurent Gbagbo ont perdu la vie de façon subite en trois mois, créant la psychose au sein des militants qui ne savent plus à quel saint se vouer.
Qu’est-ce qui arrive en ce moment au Front populaire ivoirien (FPI), le parti fondé par Laurent Gbagbo, frappé par une série de disparitions brutales de ses cadres ?
Cette question mérite d’être posée au regard du nombre de membres influents du parti à la rose qui ont définitivement tiré leur révérence de septembre à décembre de cette année.
Ce dimanche 2 décembre 2018, la grande faucheuse a emporté l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur sous Laurent Gbagbo, Zacharie Séry Bailly. Classé par les colombes du FPI, loin des querelles entre les « Gbagbo ou rien », les « GOR » et la branche dirigée par Pascal Affi N’Guessan, ce prof d’université est décédé à la suite d’une commotion cérébrale dans une clinique de la capitale.
Sa mort intervient au lendemain de l’inhumation du fidèle parmi les fidèles de Laurent Gbagbo, Aboudramane Sangaré. Celui qu’on appelle le « Gardien du temple », a rendu l’âme le 3 novembre 2018 à la suite d’un cancer de la prostate dans une clinique d’Abidjan au moment où il devait être transféré en France pour y subir des soins.
Le 21 décembre 2018, c’était au tour de Marcel Gossio , l’ancien patron du Port autonome d’Abidjan (PAA) de quitter le monde des vivants pour le voyage du non-retour.
La mort de Gossio avait soulevé la polémique au point où des cadres du FPI et des députés du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) dirigé par Henri Konan Bédié, ont demandé une autopsie afin de connaitre les causes exactes de son décès.
Selon Jeune Afrique, une autopsie a été réalisée à la demande de la veuve. Mais « Ni la famille du défunt ni son parti, encore moins le procureur de la République auprès du tribunal de première instance du Plateau (Abidjan), n’ont encore livré des informations sur les circonstances précises de la mort de Gossio ».
La série noire a commencé par le Pr de cardiologie, Raymond Abouo N’Dori, ex-ministre de la Santé puis de la Construction (2000-2003) qui s’est éteint à son domicile, à la suite d’une crise cardiaque, le 8 septembre 2018.
Loin de ressouder les rangs des partisans de Laurent Gbagbo, ces disparitions des barons du FPI ont au contraire approfondi la crise qui oppose les « GOR » aux « Affidés » ou les proches de Pascal Affi N’Guessan. Ce samedi, à la levée de corps du « Gardien du temple », l’on a assisté à un pugilat entre les membres des deux clans opposés. Atteby Williams, ancien député, proche de Pascal Affi N’Guessan, a assené des coups de tête à des jeunes gens qui les ont pris à partie.
Mahamadou DOUMBIA (Correspondant régional en Côte d’Ivoire)