Ils seront onze au départ d’une élection présidentielle pour laquelle se dessine deux favoris mais qui semble en même temps des plus indécises. Onze comme les Bleus de Didier Deschamps qui retrouveront bientôt le gazon vert après leur Euro perdue face au Portugal le 10 juillet 2016. Mais eux n’ont pas de coach. Ils joueront le match de leur vie politique, dans cinq semaines, soit le 23 avril 2017 pour le premier tour. Nathalie Arthaud de la Lutte Ouvrière (LO), Philippe Poutou du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), François Asselineau de l’Union populaire républicaine, Jacques Cheminade, le « Gaulliste de gauche », fondateur de Solidarité et Progrès, Nicolas Dupond-Aignan du mouvement Debout la France, Benoît Hamon, le champion surprise de la Gauche, Jean Lassalle, le centriste, Emmanuel Macron, le candidat d’En marche, mouvement dit « ni de droite ni de gauche », Jean-Luc Mélenchon, le candidat de la France insoumise qui fait cavalier seul mais est loin d’être seul, rassemblant foule lors de ses meetings.
Deux candidats exceptionnels complètent cette liste validée et rendue publique par le Conseil constitutionnel. Eux, c’est François Fillon et Marine Le Pen. Le fauteuil mis en jeu par François Hollande qui a décidé de céder au deuxième appel de la sirène, devrait procurer à François Fillon, le cheval de la droite ou Marine Le Pen, la fille de l’autre, en plus des honneurs dus au locataire de l’Elysée, l’immunité présidentielle. En effet, si Les Républicains misent sur un Fillon empêtré dans le Penelope gate, une affaire dans laquelle son épouse est soupçonnée d’emplois fictifs tout comme ses enfants, la porte-étendard du Front national et son parti sont également au centre de plusieurs dossiers judiciaires dont celui dit des assistants parlementaires qui défraient l’actualité ces derniers jours. C’est dire combien cette élection qui doit trouver successeur au « président normal » passionnera les Français. Mais comme à l’accoutumée, elle est très suivie en Afrique, notamment dans sa partie qui partage la même langue que nos ancêtres les Gaulois.
Plus que tous les autres continents, l’Afrique, après la France bien entendu, est l’endroit où les élections, surtout la présidentielle française, sont vécues avec passion. Il y a en pôle position, les chefs d’Etat du continent, dont certains comme le Centrafricain Jean Bedel Bokassa, l’Ivoirien Felix Houphouët-Boigny, le Zaïrois Mobutu Sese Seko ou le Gabonais Omar Bongo Ondimba, pour ne citer que l’ancienne génération, ont eu à apporter un appui financier souvent déterminant dans la désignation de dirigeants français qui à leur tour se sont engagés à protéger leurs trônes. Viennent ensuite les populations africaines dont les pays ont fait partie du pré-carré français qui, officiellement, a disparu, mais a laissé des séquelles indélébiles, en témoignent les relations privilégiées ente la France et ses anciennes colonies.
Comme sur les terrains de football où les sportifs africains font la gloire du sport français, notamment de son football, la politique française est suivie de très près en Afrique où elle est décortiquée au quotidien dans les cercles d’intellectuels ou dans les maquis et autres organes de presse. Comme d’habitude, la plupart des cœurs africains, le peuple cela s’entend, battront pour les socialistes dont on pense sur le continent, que leur politique est naturellement plus proche du social et donc plus favorable pour « nos parents » qui vivent sur les bords de la Seine où les candidats à l’immigration. Du coup, à l’instar de son père Jean Marie Le Pen, Marine et ses affidés du Front national sont la bête noire des…noirs qui les vouent aux gémonies sans autre forme de procès.
Mais il y a également cette frange d’Africains, les plus lucides et moins émotifs, qui savent réellement décrypter la politique française, qui sont conscients d’une chose : gauche ou droite, centriste ou extrême droite, c’est blanc bonnet, bonnet blanc. Car, il n’existe qu’une politique française, conduite par un président français, dans l’intérêt du peuple français.
Par Wakat Séra