Les avocats du Burkina qui constatent « un dysfonctionnement de l’appareil judiciaire » depuis octobre 2018, ont décidé de se faire entendre à travers une suspension de leur participation aux différentes audiences, et ce, pour 96 heures, à compter du mardi 23 au vendredi 26 avril 2019, selon une déclaration du Barreau.
Réunis en assemblée générale extraordinaire, ce lundi 22 avril 2019 à Ouagadougou, les avocats ont décidé en plus de la suspension de leur participation aux audiences des cours et tribunaux, la tenue d’une marche, le lundi 29 avril 2019, en vue d’exiger « le respect de la justice et des droits humains ».
« Depuis octobre 2018, il y a une interruption d’un pan des activités juridictionnelles, notamment, les audiences de flagrants délits, les audiences de citations directes, les audiences devant les juges d’instruction », ont indiqué les avocats, notant qu’à cela s’ajoute l’interruption de toutes les autres audiences.
Pour eux, « cette situation engendre une violation massive et indiscriminée des droits humains, notamment, le droit d’être jugé dans un délai raisonnable, le droit d’accès au juge, le droit au principe de la permanence et de la continuité du service public de la justice ».
Les avocats indexent l’État d’être le responsable de ce qui se passe car son rôle est de « prévenir les dysfonctionnements et les résoudre quand ils surviennent ».
En entrant dans un mouvement de protestation, les avocats entendent « attirer l’attention des autorités et susciter la résolution des obstacles au dysfonctionnements du système judiciaire ».
Par Daouda ZONGO