Il faut travailler à l’émancipation partagée comme le Président Emmanuel Macron l’annonçait aux Africains depuis Ouagadougou. Il a raison. Assurément. En attendant l’émancipation conjointe, il y a encore que l’hégémon règne. Son rôle s’est consolidé depuis le lâche assassinat du Guide Mouammar Kadhafi par l’Otan dans une irresponsabilité totale envers le futur africain et les pays européens riverains de la Méditerranée. L’hégémon comme Antonio Gramsci l’a décodé est ce binôme assez intelligemment dosé entre coercition et consentement au point où l’impérium du dominateur est perçu comme acceptable et comme fait naturel par les dominés. Je soutiens que cette hégémon doit donc assumer les atteintes aux droits humains courants comme les pendants de l’efficace de son expansion au Sahel et de son inefficace dans l’amélioration de la sécurité comme puissance de feu. Permettez-moi l’exposé de 8 remarques.
- Cette tribune part de ce contexte du paradigme hégémonique français pour réfléchir sur le défi sécuritaire partagé, d’emblée, par les Français et les Sahéliens. Il suffit de suivre l’actualité brûlante qui recense les pogroms des Peulhs de Yirgou, Arbinda au Burkina Faso à ceux de Douantza, Ogossagou, Ouadou etc. au Mali, pour constater l’impotence desdits gouvernements, la ruine de l’autorité de l’Etat et subséquemment, l’exercice exclusif et constitutionnel de la violence d’Etat pour la sécurité des personnes, des biens et la liberté d’aller et venir. Les autorités politiques qui demandent l’extension de l’accord entre Minusma et Force conjointe du G5 Sahel aux 7 brigades sont déraisonnables. Si pour 2 brigades couvertes au Mali, cet accord administre son impotence et son inutilité, en quoi étendre cet inutile améliorerait la sécurité des Maliens et des Burkinabè ? La puissance hégémonique par sa simple présence militaire (Barkhane) sur la zone est, de facto, advenue pourtant une présence armée de substitution aux armées nationales défaillantes ou non proactives.
- a. Mettons de côté les amalgames et les stigmatisations criminelles. Ni les Peulhs, ni les Mossé, ni les Dogons du plateau de Bandiagara ne possèdent, ne manient ou posent des mines et ce depuis le Décent Empereur Soundiata Kéita dès 1236. Le Mandé Kalikan règle tous ces conflits, régule les intérêts et assure l’accès aux pâturages, la transhumance de leurs troupeaux dans les couloirs indiqués dans le respect des cultivateurs sédentaires de cet espace et aussi dans le strict respect du code environnemental stipulé par Soundiata Kéita. Sous l’Empire du Mali et ses dérivés territoriaux, le vivre ensemble, la société de Sinangouya et la convivialité furent le lot quotidien de tous dans cet espace de métissages multiethniques et culturels. D’où le plein essor du commerce transsaharien avec comme langue de commerce international, l’arabe littéraire manié par beaucoup de lettrés africains. Il y avait une vraie dynamique d’échanges, de pratiques libérales, de tolérance de tous les dieux, des cultes dans la sécurité, la liberté de conscience et de religion pour tous.
- Cette glorieuse et millénaire histoire le fut grâce à de grands hommes d’Etat et à un Etat impérial fort et équitable envers chacun et les communautés du grand Mandé. L’Islam des Lumières rayonnait depuis Timbuktu jusqu’en l’actuelle Côte d’Ivoire en passant par Djenné, Bobo-Dioulasso, Sikasso, Kong, Dabakala, Bouna et Bondoukou. Cet Islam des Lumières est le catalyseur des commerçants diula, faiseurs de royaumes dans leurs rapports au pouvoir d’Etat et pacificateurs des peuples pour l’essor économique et l’accroissement des échanges commerciaux. La terreur djihadiste et son prosélytisme de coercition ne pouvaient prospérer dans un tel espace labouré depuis plus de mille ans de tolérance religieuse par le soufisme, le rite tijanite, le hamalliste, le dieu Amma du pays dogon, les dieux sénoufos, Bobo, etc. La sagesse de Thierno Bokar que la bibliothèque vivante qu’était Amadou Hampaté Bâ nous transmet, témoigne de ce passé intellectuel dense. Plus loin, Ibn Batuta l’a consigné. La sagesse et le savoir gouvernaient la vie individuelle et collective. Je dois dire qu’il y avait plus d’intellectuels il y a plus de 700 ans, vu l’éducation de masse, les académies, les universités et autres madrasa ; l’astrologie dogon côtoyant l’astronomie arabe, qu’aujourd’hui dans cet espace. Le rappeler ne l’est point au nom de la nostalgie ou de l’innocence du passé mandé. C’est surtout montrer l’ampleur de la rupture abyssale entre deux mondes (mandenka et français) qui se sont croisé sans se rencontrer, a fortiori se féconder.
La colonisation a cassé tous les repères civilisationnels, rejeté la langue arabe, les lettrés pour imposer le français et donc considérer comme analphabètes, des milliers d’intellectuels de la société du grand Mandé. Ce désastre émotionnel et civilisationnel, ce massacre de la mémoire collective corrélée avec l’interdiction des langues maternelles, explique en grand partie, cette déréliction contemporaine, ce désemparement des enfants et ce leadership insuffisant des dirigeants de cet espace par rapport au bien commun qu’est le binôme liberté et sécurité depuis 1236. Les dirigeants actuels sont non seulement les fruits de cette mémoire amputée, pire, ils sont des soumis par cette hégémon. Ils ne se réinventent pas non plus comme socle civilisationnel fort à partir de nos langues maternelles. Cette caste qui prétend régenter nos vies, nous diriger, nous, peuples de la longue mémoire, de la parole et de la convivialité, déraisonne !
- Lorsqu’à partir de 1880, la France est devenue l’hégémon dans cet espace géoéconomique millénaire et géostratégique à la porte du Sahara et à quelques jets du Golfe de Guinée, ce fut le renversement d’un monde sensé par un autre de coercition. Le fait colonial pur est la coercition pure. Il s’ensuit que la puissance dominatrice n’a jamais collaboré pour un partenariat stratégique avec cette longue mémoire administrative du grand Mandé et du pays Mossi. Pire, elle n’a pas laissé s’installer un interrègne par réalisme sociopolitique. Le vieux Professeur Kenneth Waltz 1 que nous avons reçu à l’Université d’Ottawa en 1995 à l’invitation du Doyen Pierre Laberge dont j’étais l’Assistant, disait que la seule politique internationale était constituée par sa propre ontologie. Je présume que la colonisation française dans son rapport avec ses entités vassales avait donc son ontologie. Celle qui consistait à excaver les lieux propres de la mémoire de ces peuples, à les encercler, les contenir et à interdire leurs vécus sociaux. De ce fait coercitif univoque, elle a été congénitalement incapable d’assurer des passerelles partenariales pour enjamber la simple domination militaire et administrative et aller à d’authentiques processus d’intégration dans l’exacte mesure où le mot d’ordre était l’assimilation culturelle. Cet échec n’a pas non plus induit la mise en route d’un vrai processus de coopération dans la pratique réaliste des relations internationales répondant à des logiques civilisationnelles différentes et contextes variés, gradués ou alternatifs. Les colons anglais ont mieux réussi cet exploit. Il n’est donc pas exagéré de dire que l’exceptionnalisme anglo-saxon a généré l’émergence d’Etats auto-référencés (Inde, Nigeria, Ghana, Kenya etc.) comme souverainetés, processus de coopération et la logique d’Etat distinct de la puissance hégémonique anglaise.
- Les Africains du grand Mandé ont dans leur passé, été les acteurs rationnels de leur devenir. Il suit de là qu’ils ont administré déjà, à moult occasions, qu’ils pouvaient être des acteurs capables de faire des choix rationnels. Avec l’émergence formelle de leurs Etats rapiécés à la souveraineté, j’en conclus que ces citoyens ou dirigeants sont, comme leurs ancêtres mais dans un environnement historique et géopolitique différents, capables de se mouvoir comme acteurs internationaux rationnels avec la claire conscience que la maximalisation de leurs intérêts d’Etats distincts parce que souverains, la définition des moyens idoines pour atteindre la pleine coopération avec des Etats tiers à prétention hégémonique, à défaut de l’intégration fédérale africaine à court terme, étaient le suprême enjeu. Les intellectuels panafricanistes peuvent définir son contenu, son rapport aux réalités simplifiées dans la complexité de l’entre-las des non- dits de la vie internationale. Est vraie une théorie qui réussit dit William James, l’un des pères du pragmatisme.
Par exemple, la répétition et la régularité des attaques terroristes des forces mercenaires, djihadistes et milices, montrent bien qu’une théorie de coopération décomplexée avec la puissance de feu française peut être avancée. L’on pourra ensuite vérifier sa véracité ou son efficacité eu égard aux données de diminution des violences odieuses (empirisme selon K. Waltz). Puisque sa crédibilité dépendra de son taux de réussite des épreuves encourues et partant, la coopération décomplexée avec la France conforme aux intérêts réciproques en présence. La violence terroriste monte en sauvagerie. Quid du taux de crédibilité de cette puissance de feu française?
- Le G5 est le concept, sa force conjointe la main armée de l’hégémon par substitution. Réussit-elle, cette armée ? Non. Puisqu’en France, elle est une usine à gaz et ici, un bruissement de conjectures logistiques et budgétaires lors même que la solution est civilisationnelle (éducation au vivre ensemble) (2). Est-elle active ? Non puisqu’au mieux, elle se débat et au pire, elle est matée sur ses propres bases à Sevaré. Est-elle un instrument efficace ? Non. Puisqu’elle a fui Sevaré où était son quartier général, abandonnant les populations aux milices, aux mercenaires, aux militaires abonnés aux exécutions extrajudiciaires et aux forces djihadistes de Koufa ou de Ag Graly, pour se réfugier à Bamako. Est-elle efficace depuis Bamako, lieu où le G5 peut facilement travailler avec les autres forces déployées au Mali et dont les centres opérationnels s’y trouvent ? Non. Puisque les pogroms continuent voire plus tragiques. La main armée du G5 est-elle suffisamment dotée ? Non. Ses officiers généraux voire les Présidents de République courent derrière les promesses de 414 millions d’euros de la communauté internationale. Caresser un leurre budgétaire et laisser filer le terroriste, n’est pas un destin militaire. Son concept est-il accepté par toutes les autres grandes puissances à prétention hégémonique sur le Sahel ? Non. Puisque le chapitre 7 des Nations Unies lui est refusé avec la même régularité et répétition que ces attaques que le G5 se contente de recenser. Le G5 est-il un instrument efficace de coopération entre les Etats du Sahel (Tchad, Mali, Burkina Faso, Niger) et la France ? Non. Puisque le paradigme hégémonique prétend sous-traiter ses propres impérities systémiques de centralisation parisienne hiérarchisée, jacobine et désargentée d’en haut par les incuries d’Etats en rupture d’autorité qui s’en remettent à l’adoubement et à la création de milices comme cache-sexes des défaites militaires et faillites sécuritaires nationales d’en bas.
Même le droit de poursuite des terroristes, mercenaires et miliciens dans le territoire connexe est une conjecture. Un vrai capharnaüm ! Nos dirigeants vénèrent la flottaison stratégique pendant que les peuples africains intoxiqués se déchirent sur le bon sens. Il faut sortir de cette impasse sécuritaire.
- Le Burkina Faso et le Mali vont-ils confier leur sécurité à la France?
- a. La sous-traitance de la sécurité a échoué. La France, la force conjointe du G5 et les Etats sahéliens sont un triumvirat baptismal. Ils décrivent et nomment l’identique : l’échec face au défi sécuritaire et de ce que Marcel Griaule a appelé (belle intuition inaugurale), le développement humain durable. Le caractère unique et univoque de cet échec induit une réorganisation pragmatique du concept de l’Un aux fins de subsumer des concreta. Puisque ce triumvirat est Un. Alors, par réalisme, par les méfaits empiriques (pogroms répétés des Peulhs dans les deux pays), par réhabilitation de réputation, ce triumvirat doit s’accorder, dans un esprit post-colonial, sur un accord de défense et de garantie de la souveraineté et de coopération sécuritaire graduée. Il faudra à la France et à ces Etats sahéliens surtout le Mali et le Burkina Faso, de bien sortir du yo-yo diplomatique d’improvisations en trompe-l’œil. Renoncer au paternalisme post-colonial pour mettre au centre des priorités, les Etats forts, leurs intérêts mutuels et leurs vues géostratégiques incompressibles mais compatibles. Etendre Barkhane du Liptako à la région du Gourma comme notre ministre Alpha Barry semble l’encourager au nom du gouvernement burkinabè, et aller pourquoi pas jusqu’au pays Sénoufo (Mali, Burkina Faso, Côte d’Ivoire), ça s’appelle rognure de souveraineté. Les citoyens des deux premiers pays africains ont donc raison de vivre l’abandon ou le soupçon. Les Etats ont démissionné. Ne soupçonnent-ils pas la France, notre partenaire stratégique doublement local et excentré, de jouer, précisément, le double jeu (pourrissement sécuritaire et extension de Barkhane) ? Ni à l’avantage des Sahéliens, ni à celui des Français dans la durée. L’univers terroriste en extension symétrique à l’extension de Barkhane aux 7 brigades est un péril pour tous. Il ne s’agit pas non plus d’être dubitatif ou affirmatif. Il s’agit de savoir construire, ensemble, les instruments de restauration de l’honneur des deux Etats sahéliens, le sens de l’Etat, des capacités des armées malienne et burkinabè. La Mauritanie et le Tchad disposent d’instruments sécuritaires performants et une doctrine claire de l’engagement de leurs forces armées. Le Niger tire bien son épingle du jeu.
- Puisque la France est là avec l’Opération Barkhane au Mali, son prestige sera entamé si elle reste cantonnée à assister à la commission des pogroms des Peulhs, sans intervenir. Comment un détachement militaire français sur zone pourra-t-il se prévaloir de la doctrine de la non interférence et non indifférence lorsque des droits humains sont autant, massivement et répétitivement, violés? La France acceptera-t-elle que la CPI juge ses militaires, un de ces matins judiciaires du monde ? Un pays démocratique comme la France ne peut tolérer ces pogroms des Peulhs de Bankass à celui de Yirgou et dans l’impunité jusque-là. Au Burkina Faso, l’opposition politique n’a même pas exigé une enquête parlementaire. Le Pouvoir et l’opposition burkinabè ont trahi le droit constitutionnel à la sécurité de nos compatriotes peulhs. Enfin, la politique de civilisation a un double socle législatif partagé. La France a pour elle ses principes universalistes de 1789 et le Mali, le Serment du Mandé de 1236. Le philosophe Bergson en 1911 met ces deux mondes d’accord en définissant la conscience comme mémoire et anticipation.
- La nécessité du dialogue de civilisations plutôt que ces gesticulations franco-africaines sur les chiasmes logistiques et budgétaires.
J’affirme qu’aussi longtemps qu’il n’y aura pas le recours à cette vraie politique de paix et de civilisations initiée sous le décent Empereur Soundiata Kéita et la belle centralisation de l’Empire Mossi, la stabilité des Etats du Sahel francophone, est perdue. Confier la sécurité à la France n’est pas une option puisque cette responsabilité incombe aux Sahéliens. Si tant est que le partenariat militaire courant est périmé sur le terrain, il faut le dénoncer et sortir de la Force conjointe du G5. Le Burkina Faso devra, ensuite renier la doctrine Compaoré (qui acta la présence de détachements militaires étrangers sur le sol national burkinabè). Améliorer cette doctrine, c’est déterminer avec la France, une architecture sécuritaire commune, une coopération militaire renforcée. Le fait que la France est entrée dans l’Otan sous le Président Sarkozy est un frein à cette possibilité. Le Faso peut aussi revenir, décisivement, à la doctrine de responsabilité et de souveraineté des Présidents Maurice Yaméogo et Modibo Kéita : Ne jamais confier la garde de sa case à l’enfant d’autrui! La prudence du serpent plutôt que la flamboyance de la colombe. La paix certaine selon Tite Live que la victoire espérée ! Plus raisonnable de faire la paix avec les siens que l’espoir de la victoire avec les forces hégémoniques extérieures !
- Que la France agisse comme puissance de paix, facilitatrice de cette politique des civilisations et du dialogue fraternel entre peuples du Sahel que monsieur Issouf Toloba (chef des milices multiethniques dites dogon) appelle de tous ses vœux entre les Etats burkinabè et malien, les milices, le recours à ce multiculturalisme millénaire, de cohabitation pacifique et de bienveillance. Une esquisse de solution endogène que la France devrait amplifier pour réparer, pourquoi pas, partiellement les méfaits de la rupture civilisationnelle inouïe que la colonisation a générée. Par son implication dialoguale et pacificatrice, la France le ferait au profit de l’école au Sahel, des droits humains, au nom de l’émancipation et de son partage, thème du Président Emmanuel Macron. Combien d’écoles fermées ? La France pourrait décisivement arrêter de dépenser l’argent du contribuable français sans pour autant arriver à changer la donne sécuritaire. Que la France nous abandonne comme la communauté internationale a abandonné (3) le Rwanda par une Résolution scélérate votée au Conseil de Sécurité le 21 avril 1994 ! Notre salut est, peut-être, dans le désengagement français puisque la solution n’est ni militaire, ni budgétaire. Le Rwanda et le leader Paul Kagamé nous en administrent la preuve. Et alors, la longue fraternité entre Bozos, Bobos, Peulhs, Bamana, Dogons, Mossé, Sanang, Dafing, Touareg, Songhaï, Sénoufos, etc. retrouvera sa mémoire et sa vitalité. Des hommes d’Etats émergeront. Les fantômes s’écrouleront, d’autres entités géopolitiques fédérales adaptées aux vécus sociaux, naitront. Le patriote Nazi Boni parlait de renaissance africaine avec raison. Cette insécurité orchestrée par des mains occultes offre l’opportunité grandiose aux patriotes.
- Contraposer à cette dialectique de la ruine violente et renaissance à l’absence des politiques de civilisation, il y a, tactiquement, l’insurrection dans les urnes. J’affirme que si les patriotes sahéliens voulaient arrêter la bêtise, les souverainistes africains voulaient régenter leur honneur, il leur faudrait une insurrection dans les urnes et renvoyer tous ces élus en place grâce aux réseaux de connivence de l’Internationale Socialiste adossée sur le cercle d’amis crée à Brest en 1997 lors du Congrès du Parti Socialiste français. L’Internationale Libérale ne fait pas mieux puisqu’elle soutient, elle aussi, des castes de faux compétents africains en charge du capitalisme oligarchique d’Etat, ces oligarchies de prédation qui privatisent l’Etat au profit de ses membres.
L’insécurité au Sahel est donc liée à ces trois paramètres majeurs : la rupture civilisationnelle imposée par la colonisation ; l’assassinat du Guide Mouammar Kadhafi et la ruine sécuritaire induite et, enfin, la prise du pouvoir d’Etat par des réseaux d’amis aidés par le Parti Socialiste français. Je le souligne afin que chacun y réfléchisse. Dans les Etats dirigés par ce cercle d’amis, les complaisances ont tué les capacités des Etats, divisé les forces vives et installé l’impotence comme doctrine de l’Etat dans ses attributs régaliens.
Enfin, la sagesse est le seul attribut de la personne humaine que l’on peut tenir en haute estime. Elle dit, en l’espèce, que si nos amis ne peuvent nous être d’aucun secours, il faut les décharger de notre sollicitude. Le statu quo n’est plus possible pour les terriens que nous sommes, Français, Maliens et Burkinabè. Jean Kepler, Astronomie Nouvelle, 1609, écrit : « L’immobilité doit être concédée au Soleil, le mouvement, à la Terre ». Une révolution culturelle tranquille au Sahel est à opérer.
Lectures suggérées :
- Kenneth Waltz, Theory of International Politics, New York, McGraw-Hill. 1979.
- Ouvrage collectif, le Serment du Mandé ou Mande Kalikan ou La Charte de Kurukan Fuga, L’Harmattan, Paris, 2010.
- Mamadou Djibo et Boniface Kaboré, Le Sauve-qui-peut des Occidentaux in Le Droit d’Ottawa du 26 avril 1994. Ottawa, On, Canada.
- Manuscrit accepté et à paraître, été 2019. Mamadou Djibo Baanè-Badikiranè, Mansa Soundiata Kéita, De la Singularité Universelle.
Mamadou Djibo Baanè-Badikiranè
Philosophe